L'euro regagnait du terrain lundi alors que le dollar reculait fortement, l'investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis ayant été marquée par son ton protectionniste et par des manifestations d'opposants. L'euro valait 1,0733 dollar contre 1,0697 dollar vendredi soir, après avoir grimpé à son plus haut en un mois et demie à 1.0755 dollar. La monnaie européenne baissait face à la monnaie nippone, à 121,85 yens pour un euro contre 122,56 yens vendredi. Le billet vert aussi baissait face à la devise japonaise, à 113,33 yens pour un dollar contre 114,58 yens vendredi. Le billet vert souffrait du discours d'investiture de Donald Trump, lors duquel le 45e président des Etats-Unis a développé son programme autour de "l'Amérique d'abord". Le dollar "a été mis sous pression lundi car le président des Etats-Unis, Donald Trump, a adopté une position protectionniste lors de son discours d'investiture, ce qui a ravivé les inquiétudes sur le sujet. Les vendeurs ont été confortés dans leur position par le manque de détail du discours sur la politique fiscale", a commenté Lukman Otunuga, analyste de FXTM. "Le président Trump semble vouloir suivre le plan qu'il s'était fixé durant la campagne électorale, en adoptant des politiques commerciales protectionnistes, des réglementations industrielles plus laxistes et une politique renforcée d'investissement structurel, un ensemble qui pourrait avoir des effets contradictoires sur l'économie et explique la volatilité accrue depuis l'élection", a résumé Lee Hardman, analyste de Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ. Dimanche, Donald Trump a affirmé qu'il allait commencer à renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) avec les dirigeants du Canada et du Mexique qu'il doit rencontrer prochainement. Du côté de la livre, qui montait face au dollar et à l'euro, les analystes gardaient leur attention focalisée sur la procédure du Brexit, alors que la Cour suprême britannique devrait se prononcer mardi sur la nécessité ou non de faire voter par le Parlement le déclenchement de l'article 50, qui lancera les négociations. "Si la Cour suprême demande un vote du Parlement, nous pourrions voir la livre remonter, car les parlementaires auraient leur mot à dire", a détaillé Naeem Aslam, analyste chez Think Markets. "En revanche, si (la Première ministre) Theresa May reçoit l'accord de la Cour pour décider de façon unilatérale, la livre pourrait chuter, car les investisseurs y verraient une opportunité pour le gouvernement de faire passer son +Clean Brexit+", c'est-à-dire avec une collaboration limitée avec l'Union Européenne, a-t-il prévenu. La livre britannique montait face à la monnaie européenne, à 86,15 pence pour un euro, ainsi que face au billet vert, à 1,2457 dollar pour une livre. Vers 07H40 GMT, la livre a atteint 1,2472 dollar, à son plus haut depuis plus d'un mois face au billet vert.