Les Bourses européennes évoluaient en baisse lundi dans les premiers échanges, la place de Londres reculant cependant moins que les autres à la faveur d'une nouvelle chute de la livre, la devise britannique pâtissant des craintes de voir la Première ministre Theresa May privilégier un "Brexit dur". Selon le Sunday Times, qui cite une source gouvernementale, Theresa May, signalerait bien, lors d'un discours prévu mardi, son choix de négocier un "Brexit dur", avec une sortie du marché unique pour retrouver le contrôle des frontières. Une porte-parole de la Première ministre a qualifié l'article de spéculation. Le français Essilor s'envole de plus de 13% après l'annonce du rachat de l'italien Luxottica, premier fabricant mondial de lunettes, qui s'adjuge plus de 9%, pour créer un géant de l'optique. à Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,61% à 4 892,53 points vers 08h40 GMT. ? Francfort, le Dax cède 0,59% et à Londres, le FTSE cède 0,04%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro cède 0,67%, le FTSEurofirst 300 0,68% et le Stoxx 6000,64%. Milan (-1,06%) sous-performe, affaiblie par son secteur bancaire (-1,87%) à la suite de l'abaissement de la note de l'Italie par l'agence DBRS, ce qui renchérira leurs coûts de refinancement. La Bourse de Tokyo a perdu 1%, victime de prises de bénéfices en attendant des précisions sur la politique de Donald Trump lors de son discours d'investiture vendredi, ainsi que de l'appréciation du yen qui profite de l'aversion au risque face aux craintes d'un "Brexit dur". "Le marché montre davantage de réticences à jouer l'effet Trump faute de précisions sur ses projets de dépenses budgétaires et de données chiffrées à l'appui de cette politique", écrivent les analystes d'ANZ dans une note. Les secteurs bancaire en Europe (1,57%) et automobile (-1,15%) pèsent sur la tendance tandis que la santé (+0,07%) et les produits de base (+0,18%) échappent à la tendance baissière. Axa perd 2,5%, plus net recul du CAC, après un abaissement de recommandation de Bankhaus Lampe d'achat à "conserver". Generali (-2,64%, plus net repli de l'EuroFirst 300, souffre aussi d'un abaissement de recommandation, de Deutsche Bank, de "conserver" à la vente. Hugo Boss en revanche prend 6,6%. Le groupe de mode allemand a déclaré que le recul de son résultat d'exploitation 2016 ne devrait pas être aussi prononcé qu'anticipé initialement. Sur le marché des changes, la livre a touché son plus bas niveau en trois mois, à 1,1983 dollar, après avoir terminé à 1,2175 dollar à New York vendredi. La devise britannique se traite à 1,2030 dollar, en baisse de 1,2%. Le pétrole progresse légèrement, après avoir perdu 3% la semaine dernière, mais les investisseurs doutent toujours du respect total de l'accord de réduction de la production initié par l'Opep à la fin de l'an dernier. Les rendements de la dette souveraine italienne grimpent après l'abaissement de la note de crédit du pays par l'agence DBRS, qui était la dernière des quatre agences à classer la dette italienne en catégorie d'investissement. L'obligation italienne à 10 ans gagne trois points de base à 1,93% et les obligations à plus court terme prenait deux pdb. La plupart des autres rendements de la zone euro sont en replu mais les rendements portugais et espagnols montent avec les taux italiens. Le Nikkei à son plus bas de l'année La Bourse de Tokyo a fini en nette baisse lundi, basculant dans le rouge depuis le début de l'année, sous le coup notamment de la vigueur du yen, qui tire parti du creux de trois mois de la livre face au dollar avant un possible discours de Theresa May en faveur d'un "Brexit dur". L'indice Nikkei a perdu 1,0%, soit 192,04 points, à 19.095,24, tandis que le Topix, plus large, a cédé 0,92% (-14,25 points) à 1.530,64 points. Le Nikkei, qui avait inscrit une hausse hebdomadaire de 1,78% au cours de la première semaine de 2017, a désormais effacé ses gains à ce stade de 2017, se retrouvant en perte de 0,10% depuis le début de l'année, après +0,42% en 2016. Selon le Sunday Times, qui cite une source gouvernementale, la Première ministre, Theresa May, signalerait mardi son choix de négocier un "Brexit dur", ce qui impliquerait une sortie du marché unique pour retrouver le contrôle des frontières du pays. La Bourse de Tokyo souffre également de l'affaiblissement de "l'effet Trump", qui lui avait permis in extremis de finir l'année 2016 dans le vert, à quelques jours de l'investiture officielle de Donald Trump comme le 45ème président des Etats-Unis. Ses promesses de relance budgétaire, de baisses des impôts et de dérégulation portent les marchés actions du monde développé depuis sa victoire à l'élection présidentielle du 8 novembre. Nombre d'investisseurs sont plutôt enclins aujourd'hui à observer les premiers pas de la nouvelle administration Trump avant de décider de la suite à donner à cette dynamique. "Certains investisseurs prennent leurs bénéfices quand ils voient le côté protectionniste, le côté sombre de son programme économique. En même temps, il (Donald Trump) n'a pas encore formellement commencé son mandat. Et il n'y a pas beaucoup d'exemples de pics du marché actions avant l'inauguration d'un président des Etats-Unis", déclare Norihiro Fujito, chargé de la stratégie chez Mitsubishi UFJ Morgan Stanley Securities. Les valeurs sidérurgiques, qui ont beaucoup progressé ces derniers temps sur les promesses de hausses des dépenses d'infrastructures de Donald Trump ont fortement reculé, avec notamment un repli de 4,14% de Nippon Steel, baisse la plus prononcée du Nikkei 225. Wall Street évoluera au rythme des résultats Wall Street continuera d'évoluer au gré des résultats de sociétés et de plusieurs statistiques importantes lors de cette semaine, en attendant le discours d'investiture de Donald Trump vendredi à Washington. Le marché, fermé lundi pour le Martin Luther King Day, prendra connaissance mardi des résultats de Morgan Stanley puis de ceux de Goldman Sachs et de Citigroup le lendemain. Trois autres banques, Wells Fargo & Co., JPMorgan Chase & Co et Bank of America ont lancé vendredi la saison des résultats sur une note positive, permettant au sous-indice S&P 500 du secteur bancaire de gagner jusqu'à 2,3% en séance, à son plus haut depuis février 2008, avant de réduire son avance. Il a terminé la journée sur un gain de 0,79%, à comparer à une progression de 0,18% de l'indice large S&P-500. L'indice sectoriel a bondi de 24,8% dans le mois qui a suivi l'élection de Trump le 8 novembre, dans l'anticipation des mesures de relance et de déréglementation promises par le candidat républicain. Il a ensuite fait du surplace depuis le 9 décembre, contre-coup de la baisse des taux longs et de l'attentisme qui s'est installé avant les publications de résultats et l'investiture, le 20 janvier, du président élu. Pour John Praveen, stratège chez Prudential International Investments Advisers à Newark (New Jersey), les résultats bancaires à venir devraient conforter la bonne impression laissée par Wells Fargo, JP Morgan et Bank of America, dont les dirigeants se sont montrés optimistes pour 2017. "Les valeurs bancaires risquent de rester volatiles tout au long de la saison des résultats", redoute-t-il. La semaine verra aussi les premières publications hors du secteur bancaire, avec notamment IBM jeudi et General Electric vendredi. L'agenda macro-économique ne sera pas en reste avec les statistiques des prix à la consommation et de la production industrielle mercredi, suivies jeudi des mises en chantier. La Réserve fédérale publiera de son côté son "Livre beige" sur les conditions économiques mercredi et sa présidente Janet Yellen prendra la parole lors de deux événements distincts à San Francisco mercredi et jeudi, d'abord devant le Commonwealth Club puis à l'Université de Stanford. Plusieurs autres interventions de responsables de la banque centrale émailleront la semaine, à 15 jours de la prochaine réunion de son comité de politique monétaire les 31 janvier et 1er février. La livre plonge avant May L'euro baissait face au dollar lundi tandis que la livre britannique est tombée à son plus bas niveau face au billet vert depuis octobre dernier, à la veille d'un discours clé de la Première ministre Theresa May sur le Brexit. Vers 07H00 GMT (08H00 HEC), l'euro valait 1,0620 dollar contre 1,0639 dollar vendredi soir. La monnaie européenne baissait face à la monnaie nippone à 120,90 yens pour un euro contre 121,86 yens vendredi soir. Le dollar aussi baissait face à la devise japonaise, à 113,84 yens pour un dollar contre 114,53 yens vendredi. Peu après 03H00 à Tokyo (dimanche 18H00 GMT), la livre sterling a chuté sous la barre de 1,20 dollar, à 1,1986 dollar, soit son plus faible niveau depuis le 7 octobre quand elle avait soudainement dégringolé à 1,1841 dollar, du jamais vu depuis 1985. Elle s'est ensuite redressée et oscillait autour de 1,2031 dollar vers 07H00 GMT, tout en restant en deçà de son cours de vendredi (1,2197 dollar). La monnaie britannique chutait également face à l'euro: vers 07H00 GMT il valait 88,27 pence, contre 87,15 pence deux jours plus tôt. Vers 07H00 GMT, la livre britannique chutait face à la monnaie européenne à 88,27 pence pour un euro, et baissait face au billet vert, à 1,2031 dollar. La devise suisse montait face à l'euro, à 1,0722 franc, mais baissait légèrement face au dollar, à 1,0096 franc pour un dollar. La devise chinoise valait 6,8938 yuans pour un dollar contre 6,9005 yuans vendredi à 15H30 GMT.