Sur le rayon “Histoire” des bons libraires, nous vous conseillons de jeter un coup d'œil sur Viva Zabana de Boualem Nedjadi, un livre sorti en fin d'année chez l'ANEP, (agence nationale d'édition et de publicité). Sans aller plus loin que le titre, vous pouvez deviner que dans cet ouvrage, il y a une histoire héroïque d'hommes révolutionnaires. Viva Zabana renvoie au titre de l'un des films-phares du géant Elia Kazan, Viva Zapata. Un film dont le scénario a été écrit dans les années 50 par John Steinbeck et interprété par Marlon Brando, dans le rôle du chef rebelle mexicain dont le seul souci était de rendre leurs terres aux paysans spoliés. En ce qui nous concerne, Ahmed Zahana, alias Zabana est l'un de nos héros nationaux au même titre que l'Emir Abdelkader, Amirouche, Didouche Mourad, Ali Maâchi etc… Dans le premier chapitre de cet ouvrage, l'auteur rappelle le contexte politique dans lequel était né Ahmed Zahana (1926) et ses engagements précoces pour la libération du pays par les armes. Boualem Nedjadi considère Zabana comme étant parmi les concocteurs du 1er Novembre 1954. “ Très tôt, Zabana a compris que la seule voie pour le peuple, était le recours à la lutte armée. Il s'investit corps et âme dans une mission de sensibilisation du problème algérien à l'intention de son parti. Il s'est avéré être l'un des éléments les plus convaincus du Mouvement national. Il voyait et vivait le mal que subissaient ses frères face à l'arrogance grandissante du colon exploiteur ” écrit-il à la page 19, après avoir brossé un tableau domestique dans lequel a évolué dans son jeune âge, à l'Ouest du pays, ce révolutionnaire incorruptible. Viva Zabana n'est pas un portrait physique ou moral de ce personnage aussi futé qu'intelligent, mais plutôt une sorte de fil conducteur pour raconter une Histoire faite de sang mais aussi de bravoure. L'Histoire de l'engament de tout un peuple pour organiser la mémorable date du 1er Novembre 1954. Se basant sur d'autres écrits historiques, et notamment sur des témoignages vivants, Boualem Nedjadi a tenté de partager son livre selon l'ordre d'importance des faits historiques qu'a eu à réaliser Zabana en tant que chef avec ses compères. “Zabana était interdit de séjour à Oran. Larbi Ben M'hidi avait été chef de daïra du parti à Sidi Bel Abbès où il y avait de nombreuses habitations appartenant à des militants qui pouvaient servir de refuge, d'abri et de cache pour les nombreux cadres et militants recherchés par la police tels que Messali Hadj, Larbi Ben M'hidi, Abdelhafid Boussouf… ” écrit –il encore à la page 29 en rappelant les noms des glorieux hommes qui ont ouvert aux Algériens les portes de la liberté. Dans son ouvrage où l'auteur propose également un “cahier photo” de certaines personnalités marquantes de notre histoire, Boualem Nedjadi explore toutes les sources pour nous redonner à voir la consistance de cet homme mort à la fleur de l'âge (à 30 ans !) sous la guillotine des colons, et pour que vive la terre de ses ancêtres !