Depuis que le président de la République Abdelaziz Bouteflika a clairement encouragé toutes les productions de l'esprit qui concernent la révolution, les chantiers filmiques sur la question ne cessent d'être envisagés. Après le colossal "Benboulaid " d'Ahmed Rachdi, un film vu d'ailleurs par le Président et qui peut être modifié pour ses ahurissantes longueurs, Said Ould Khlifa l'auteur de "le thé d'Ania " s'attaquera bientôt à l'une des figures du mouvement national, Ahmed Zabana, premier condamné à mort durant la guerre de libération. Tout est d'ailleurs fin prêt pour le premier coup de manivelle de cette œuvre qui aura lieu en octobre prochain dans quelques contrées du pays dont Oran, Mascara, Alger et Sétif. C'est la même société de production Liet Media qui a produit "Benboulaid " , " Mascarade " qui se mettra sur le colossal chantier qui, comme toujours, bénéficiera de l'aide du ministére des Moudjahidine, de la Culture et de la Télévision nationale. D'après un scénario de Azzedine Mihoubi, ce film verra la participation selon le patron de Leit Media, Yacine Laloui de plusieurs artistes algériens et étrangers. Un casting est prévu cet été à travers divers théâtres nationaux et régionaux du pays, alors que des visites ont été effectuées au cimetière des martyrs de la commune de Zahana (Mascara), le village natal de Zabana, et au site de "Ghar Boudjlida" où il fut arrêté après avoir été assiégé par l'armée coloniale. Une réflexion est également engagée en vue d'assurer une large distribution du film dans les établissements scolaires, grâce aux supports audio-visuels (DVD), et ce, après sa projection dans les salles de cinéma. Viva Zabana Dans un l'ouvrage "Viva Zabana" un ouvrage signé il y a deux ans chez l'ANEP par Boualem Nedjadi, l'auteur parle de cet héros national qu'il met sur le même piedestal que l'Emir Abdelkader, Amirouche, Didouche Mourad, Ali Maâchi etc… Dans le premier chapitre de cet ouvrage, l'auteur rappelle le contexte politique dans lequel était né Ahmed Zahana (1926) et ses engagements précoces pour la libération du pays par les armes. Boualem Nedjadi considère Zabana comme étant parmi les concocteurs du 1er Novembre 1954. " Très tôt, Zabana a compris que la seule voie pour le peuple, était le recours à la lutte armée. Il s'investit corps et âme dans une mission de sensibilisation du problème algérien à l'intention de son parti. Il s'est avéré être l'un des éléments les plus convaincus du Mouvement national. Il voyait et vivait le mal que subissaient ses frères face à l'arrogance grandissante du colon exploiteur " écrit-il à la page 19, après avoir brossé un tableau domestique dans lequel a évolué dans son jeune âge, à l'Ouest du pays, ce révolutionnaire incorruptible. Viva Zabana n'est pas un portrait physique ou moral de ce personnage aussi futé qu'intelligent, mais plutôt une sorte de fil conducteur pour raconter une Histoire faite de sang mais aussi de bravoure. L'Histoire de l'enggement de tout un peuple pour organiser la mémorable date du 1er Novembre 1954. Se basant sur d'autres écrits historiques, et notamment sur des témoignages vivants, Boualem Nedjadi a tenté de partager son livre selon l'ordre d'importance des faits historiques qu'a eu à réaliser Zabana en tant que chef avec ses compères. "Zabana était interdit de séjour à Oran. Larbi Ben M'hidi avait été chef de daïra du parti à Sidi Bel Abbès où il y avait de nombreuses habitations appartenant à des militants qui pouvaient servir de refuge, d'abri et de cache pour les nombreux cadres et militants recherchés par la police tels que Messali Hadj, Larbi Ben M'hidi, Abdelhafid Boussouf… " écrit -il encore à la page 29 en rappelant les noms des glorieux hommes qui ont ouvert aux Algériens les portes de la liberté. Dans son ouvrage où l'auteur propose également un "cahier photo" de certaines personnalités marquantes de notre histoire, Boualem Nedjadi explore toutes les sources pour nous redonner à voir la consistance de cet homme mort à la fleur de l'âge (à 30 ans !) sous la guillotine des colons, et pour que vive la terre de ses ancêtres ! Né en 1926, le chahid Ahmed Zabana, de son vrai nom Ahmed Zahana, fut guillotiné le 19 juin 1956 à la prison de "Barberousse" d'Alger, après avoir milité pendant plusieurs années dans les rangs des Scouts musulmans algériens, du Mouvement national et de la Révolution armée. Il fut arrêté le 21 avril 1955 avant d'être condamné à mort par le tribunal militaire colonial d'Oran.