Les exportations algériennes vers l'Italie sont passées de 7,1 milliards de M3 en 2015 à 17,1 milliards m3 en 2016 ; cette amélioration est due aux difficult és de transport que trouve le GNL amé- ricain, qui ne pourra pas rivaliser avec le gaz naturel acheminé par canalisation vers l'Europe, en offrant au russe Gazprom et la Sonatrach algérienne, l'opportunité d'augmenter leurs livraisons, selon les chiffres publiés par Ira Joseph, le directeur de Pira Energy, une entreprise internationale de consulting en énergie. Bien évidement, la Russie détient déjà un tiers des parts de march é du vieux continent. Cette situation repré- sente une aubaine pour les fournisseurs traditionnels de l'Europe et devrait "profiter principalement aux deux principaux fournisseurs Sonatrach et Gazprom", selon les analystes de la même source. Cependant, Gazprom n'aura pas le monopole sur le marché européen indéfiniment puisque la situation risque de changer vers la mi-2017 avec l'entrée en production de plusieurs projets de liquéfaction aux Etats-Unis et en Australie, ajoute Pira Energy et Facts Global Energy. Les Etats-Unis et l'Australie vont chercher, dès le deuxième semestre de cette année d'autres débouchés sur le marché européen pour leur excédent en GNL que les marchés américain et asiatique ne seront plus en mesure d'absorber rapidement, avance Facts Global Energy. Le cabinet de consulting en énergie s'attend à ce que la production américaine et australienne inonde le marché européen en tablant sur 20 millions de tonnes de GNL qui seront placés cette année sur le marché européen, alors que la production américaine de GNL est attendue à la hausse d'ici à fin 2020. L'arrivée de Donald Trump est perçue comme une bonne nouvelle par l'industrie pétrolière et gazière aux Etats-Unis. Le nouveau président a promis de lever plusieurs restrictions environnementales à l'extraction des hydrocarbures, instituée par son prédécesseur Barack Obama.Trump n'a pas encore révélé les détails de sa politique énergétique, mis à part sa volonté de réguler massivement le secteur en tenant le gouvernement fédéral à l'écart des politiques énergétiques. Mais il semble, selon plusieurs analystes, que le nouveau président pourrait se prononcer prochainement sur l'autorisation de construction de nouvelles installations de liquéfaction de gaz, destinées à l'exportation de GNL. L'actuelle administration pourrait maintenir les objectifs de l'ancien cabinet de Barack Obama de mettre fin à la prédominance russe sur le marché gazier européen en soutenant le projet de l'union de l'énergie du continent et le développement des infrastructures de GNL. "Au lieu (des gazoducs russes) l'Europe a besoin de l'amélioration des interconnexions (électriques) et des infrastructures stratégiques de GNL" en mesure d'alimenter tout le continent européen, avait déclaré l'ancien secrétaire d'Etat adjoint, Antony Blinken. Mais selon des analystes gaziers, le défi de la réduction de la dépendance de l'Europe au gaz russe sera lent à relever, la chaîne gazière étant longue et coû- teuse, alors qu'en parallèle les livraisons russes au vieux continent augmentent d'année en année dans un contexte de baisse des réserves britanniques et norvégiennes en mer du Nord.