Les cours du pétrole ont achevé vendredi une semaine hésitante par une baisse, plombés par un indicateur confirmant le risque d'une reprise de la production américaine cette année. Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI)", référence américaine du brut, a perdu 61 cents à 53,17 dollars sur le contrat pour livraison en mars au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le prix du baril de Brent à la mer du Nord a perdu 72 cents à 55,52 dollars sur le contrat pour livraison en mars à l'Intercontinental Exchange (ICE). "Les zigzags continuent sur le marché", a résumé John Kilduff, d'Again Capital. Depuis une semaine, les cours évoluent de façon particulièrement hésitante, sans pour autant sortir de la fourchette de quelque dollars dans laquelle ils sont coincés depuis le début de l'année. "Ils ont baissé aujourd'hui après avoir monté hier - après avoir baissé mercredi, après avoir monté mardi...", a ironisé dans une note Matt Smith, de ClipperData. Principale raison avancée à ces hésitations, le marché manque dans l'immédiat de concret sur les perspectives de réduction de l'offre mondiale, après avoir bondi fin 2016 dans la foulée de l'annonce d'accords de baisses de production entre de nombreux pays, en premier lieu les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Non seulement les investisseurs attendent d'être sûrs que ces accords soient appliqués, mais ils ont aussi peur que ces pactes encouragent une reprise de la production aux Etats-Unis qui n'en font pas partie.
Trump surveillé Sur ce plan, le marché a subi vendredi un nouveau coup avec l'annonce d'une nette hausse du décompte des puits de pétrole en activité aux Etats-Unis, établi par le groupe Baker Hughes, qui s'était déjà inscrit au plus haut depuis 2015 la semaine précédente. "Le décompte d'aujourd'hui sur les puits confirme une nouvelle fois la tendance aux Etats-Unis", autrement dit une reprise de l'activité des producteurs, a souligné M. Kilduff. La semaine avait déjà été marquée mercredi par des chiffres plutôt défavorables sur l'offre américaine, cette fois publiés par le département de l'Energie (DoE), qui témoignaient d'une nette hausse des stocks de brut. Par ailleurs, "les incertitudes des investisseurs ont été renforcées par l'effet que pourrait avoir une taxation de 20% sur les importations mexicaines, une idée évoquée jeudi par l'administration de Donald Trump", ont évoqué les analystes de JBC Energy. Cette mesure, menace du nouveau président des Etats-Unis envers le Mexique, forcerait le pays à trouver d'autres marchés pour vendre son pétrole, ce qui pourrait peser sur les prix mondiaux. Toutefois, d'un point de vue américain, "on peut penser que cela favorisera les cours du WTI par rapport à d'autres références dans le monde", a avancé Bob Yawger, de Mizuho Securities. De fait, les cours du pétrole américain se sont un peu mieux comportés vendredi que ceux du Brent, en plus nette baisse. Parmi les autres éléments défavorables vendredi, certains analystes citaient enfin des rumeurs de presse selon lesquelles l'Iran allait légèrement accroître ses exportations en février, même si ce membre de l'Opep est de toute façon exempté d'abaisser sa production selon les termes des accords de la fin 2016.