La Bourse suisse évolue dans le rouge lundi en milieu de séance. Le SMI reste ainsi sous les 8400 points sous lesquels il était repassé vendredi. La semaine sera marquée par les réunions de trois banques centrales: la Réserve fédérale américaine (Fed) mardi et mercredi, la Banque du Japon mardi et la Banque d'Angleterre jeudi. Pour ce qui est de la Fed, les experts de Mirabaud Securities rappellent que sa patronne Janet Yellen a récemment déclaré que les attentes sur les taux d'intérêts dépendraient de l'appréciation des perspectives sur l'économie. Actuellement, les récents décrets du nouveau président américain Donald Trump gâchent un peu l'ambiance. L'interdiction d'entrée décrétée contre les ressortissants de plusieurs pays musulmans notamment a suscité des remous. Mais cela ne devrait pas franchement influencer les marchés financiers, ont tempéré des experts. Ce qui est important, c'est le déroulement de la saison des résultats. Le SMI cédait 0,47% à 8340,17 points, le SLI 0,31% à 1334,90 points et le SPI 0,45% à 9110,59 points. Sur les trente valeurs vedettes, 23 reculaient, six montaient et Dufry était inchangé. Aryzta (-2,5% à 27,96 CHF) reculait le plus nettement, mais, pour une fois, pas à cause de mauvaises nouvelles: le titre est traité hors dividende de 0,5731 CHF, ce qui explique la plus grosse partie du recul. Les valeurs du luxe Richemont (-1,3%) et Swatch (-0,9%) subissaient des prises de bénéfices après des gains de plus de 10% depuis le début de l'année, selon les courtiers. Swatch pourrait publier ses chiffres 2016 cette semaine. Parmi les poids lourds défensifs, Nestlé (-1,2%) perdait du terrain après que Liberum a rétrogradé l'action à "sell" de "hold" dans le cadre d'une étude sectorielle. Une croissance décevante et des acquisitions chères vont peser sur les valorisations du secteur en 2017, selon les analystes. Les attentes à l'égard du nouveau patron du géant de Vevey et de potentiels changements de stratégie et acquisitions sont trop optimistes, selon les analystes. Pour Novartis (-0,4%), HSBC a confirmé une recommandation d'achat. Le laboratoire a délivré des perspectives réservées pour l'année en cours la semaine dernière, à l'occasion de la présentation de ses résultats annuels, relève Steve McGarry. Le programme de rachat d'actions annoncé a toutefois atténué la déception des actionnaires. Roche (-0,7%) reculait aussi. HSBC a aussi relevé l'objectif de cours d'Adecco (-0,4%) et a confirmé "buy". Le titre a de plus été mis dans la liste "super ten". Les perspectives s'améliorent sur le marché européen de l'emploi, tandis que les Etats-Unis poursuivent leur lente croissance. Le Royaume-Uni suscite en revanche des inquiétudes, mais qui pourraient s'avérer exagérées. Les autres perdants notables étaient Sonova (-1,1%) ainsi que les assurances Swiss Re (-1,2%), Bâloise (-0,9%) et Zurich (-1,0%). Aux bancaires, UBS gagnait 1,2% alors que CS (-0,1%) et Julius Bär (-0,2%) reculaient. Julius Bär, dévoilera ses chiffres mercredi. Credit Suisse pourrait devoir payer des dommages de quelque 150 mio CHF dans le cadre d'une affaire de potentielle escroquerie à Genève. Le Ministère public du canton du bout du lac reproche à la grande banque d'avoir violé les devoirs les plus élémentaires de surveillance et pourrait l'accuser d'avoir contrevenu à la législation sur le blanchiment d'argent, ont rapporté la "SonntagsZeitung" et "Le Matin Dimanche". A la veille de ses chiffres, Givaudan gagnait 1,2%. Syngenta prenait 0,7%. Sur le marché élargi, l'activité n'était pas très fournie non plus. Gurit (-1,2%) a publié de premiers chiffres vendredi soir. Les ventes du spécialistes des matières synthétiques ont déçu. Metall Zug (+1,5%) a fourni des données provisoires pour 2016 ce matin. Vontobel salue une croissance meilleure qu'escompté sur la seconde moitié de l'exercice. L'accroissement de la rentabilité surprend également agréablement l'établissement zurichois, y compris une fois apurée du gain non récurrent. L'objectif de cours sera revu alors que la recommandation reste à "Buy". Après les chiffres trimestriels de Barry Callebaut (-2,0%), Vontobel a relevé l'objectif de cours et confirmé "hold". L'analyste attend une accélération de la croissance ces prochains trimestre grâce à l'outsourcing de volumes. Le relèvement de l'objectif intervient essentiellement en raison de l'influence positive des prix du cacao sur le capital opérationnel cette année.
Wall Street affectée par le décret Trump sur l'immigration La Bourse de New York a ouvert en baisse lundi, pénalisée par le climat d'incertitude lié à la décision de Donald Trump d'interdire temporairement du territoire américain des ressortissants de sept pays musulmans d'Afrique et du Moyen-Orient. L'indice Dow Jones perd 87,11 points, soit 0,43%, à 20.006,67 points après être tombé brièvement à 19.989,47, une première depuis le franchissement de la barre des 20.000 points mercredi dernier. Le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 0,56% à 2.281,85 et le Nasdaq Composite cède 0,83% à 5.613,89. Le nouveau président américain a signé vendredi un décret interdisant pendant 90 jours l'accès aux Etats-Unis aux ressortissants de Libye, de Somalie, du Soudan, d'Irak, d'Iran, de Syrie et du Yémen, ainsi que l'accueil de tous les réfugiés pendant 120 jours. Ce décret a suscité une vague d'indignation dans le monde, occasionné des perturbations dans les aéroports et amené nombre de dirigeants d'entreprises américaines, notamment dans la high-tech, à prendre ouvertement position contre les effets d'une telle politique. Les marchés actions ont profité, depuis l'élection présidentielle du 8 novembre, des espoirs d'allègements d'impôts et de relance budgétaire, mais certains investisseurs s'inquiètent à présent des risques d'une politique protectionniste sur le commerce mondial. "(...) Les investisseurs sont sur la défensive", souligne dans une note Peter Cardillo, économiste chez First Standard Financial. Sur le front macroéconomique, les dépenses de consommation des ménages américains ont nettement augmenté en décembre, soutenues par la hausse des salaires. Aux valeurs, le compartiment des nouvelles technologies, qui a abondamment recours à la main d'oeuvre étrangère, surtout dans la Silicon Valley, pèse sur la tendance. Ilyas A.