La Bourse suisse a entamé la semaine sur une note légèrement négative et le SMI reste sous les 8400 points sous lesquels il était repassé vendredi. Les variations de cours restent contenues car on manque d'impulsion, ont relevé des courtiers. Vendredi, Wall Street a terminé sans tendance au terme d'une semaine marquée par le passage du Dow Jones en dessus des 20'000 points. Dans leur commentaire matinal, les analystes de Mirabaud Securities relèvent que la croissance du PIB américain a nettement décéléré au 4e trimestre, à 1,9% sur un an et que les commandes de biens durables ont diminué de façon inattendue. La semaine sera marquée par les réunions de banques centrales avec la Banque du Japon, la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque d'Angleterre. Pour ce qui est de la Fed, les experts de Mirabaud Securities rappellent que sa patronne Janet Yellen a récemment déclaré que les attentes sur les taux d'intérêts dépendraient de l'appréciation des perspectives sur l'économie. Actuellement, les récents décrets du nouveau président américain Donald Trump gâchent un peu l'ambiance. L'interdiction d'entrée décrétée contre les ressortissants de plusieurs pays musulmans notamment a suscité des remous. Mais cela ne devrait pas franchement influencer les marchés financiers, ont tempéré des experts. Ce qui est important, c'est le déroulement de la saison des résultats. Peu après 09h30, le SMI reculait de 0,41% à 8344,91 points. Le SLI cédait 0,40% à 1333,71 points et le SPI 0,36% à 9119,06 points. Sur les trente valeurs vedettes, 21 reculaient, six montaient et Dufry, Novartis et Sika étaient inchangées. Aryzta (-3,5% à 27,68 CHF) reculait le plus nettement, mais, pour une fois, pas à cause de mauvaises nouvelles: le titre est traité hors dividende de 0,5731 CHF, ce qui explique la plus grosse partie du recul. Parmi les poids lourds défensifs, Nestlé (-0,8%) perdait du terrain après que Liberum a rétrogradé l'action à "sell" de "hold" dans le cadre d'une étude sectorielle. Une croissance décevante et des acquisitions chères vont peser sur les valorisations du secteur en 2017, selon les analystes. Les attentes à l'égard du nouveau patron du géant de Vevey et de potentiels changements de stratégie et acquisitions sont trop optimistes, selon les analystes. Pour Novartis (stable), HSBC a confirmé une recommandation d'achat. Le laboratoire a délivré des perspectives réservées pour l'année en cours la semaine dernière, à l'occasion de la présentation de ses résultats annuels, relève Steve McGarry. Le programme de rachat d'actions annoncé a toutefois atténué la déception des actionnaires. Roche (-0,2%) reculait légèrement. HSBC a aussi relevé l'objectif de cours d'Adecco (-0,7%) et a confirmé "buy". Le titre a de plus été mis dans la liste "super ten". Les perspectives s'améliorent sur le marché européen de l'emploi, tandis que les Etats-Unis poursuivent leur lente croissance. Le Royaume-Uni suscite en revanche des inquiétudes, mais qui pourraient s'avérer exagérées. Sans information spécifique, Richemont perdait 1,5% et Swatch 1,3%. Ce dernier devrait publier ses chiffres 2016 cette semaine. Aux bancaires, UBS gagnait 0,6% alors que CS (-0,7%) et Julius Bär (-0,5%) reculaient. Julius Bär, dévoilera ses chiffres mercredi. Credit Suisse pourrait devoir payer des dommages de quelque 150 mio CHF dans le cadre d'une affaire de potentielle escroquerie à Genève. Le Ministère public du canton du bout du lac reproche à la grande banque d'avoir violé les devoirs les plus élémentaires de surveillance et pourrait l'accuser d'avoir contrevenu à la législation sur le blanchiment d'argent, ont rapporté la "SonntagsZeitung" et "Le Matin Dimanche". Sur le marché élargi, l'activité n'était pas très fournie non plus. Gurit (-0,1%) a publié de premiers chiffres de vendredi soir. Les ventes du spécialistes des matières synthétiques ont déçu. MetallZug (+2,3%) a fourni de premières données pour 2016 hier matin. Après les chiffres trimestriels de Barry Callebaut (-1,1%), Vontobel a relevé l'objectif de cours et confirmé "hold". L'analyste attend une accélération de la croissance ces prochains trimestre grâce à l'outsourcing de volumes. Le relèvement de l'objectif intervient essentiellement en raison de l'influence positive des prix du cacao sur le capital opérationnel cette année.
Tokyo finit en baisse avec les financières La Bourse de Tokyo a fini en baisse lundi, plombée par le raffermissement du yen, qui pèse sur les valeurs exportatrices, et par le repli des financières après l'annonce d'une croissance américaine au quatrième trimestre bien moins forte que prévu.L'indice Nikkei a perdu 0,51% à 19.368,85 points et le Topix, plus large, a cédé 0,35% à 1.543,77 points. "Les mauvaises nouvelles sur le marché mondial pèsent sur le sentiment de marché mais même sans cela, les investisseurs attendraient un peu avant de pousser le marché plus haut", dit Takuya Takahashi, responsable de la stratégie chez Daiwa Securities. Il ajoute que la prudence est de mise avant l'issue de la réunion de politique de la Réserve fédérale, mercredi. Le dollar perd 0,3% face au yen alors que les rendements du Trésor américain ont chuté vendredi en réaction au ralentissement brutal de la croissance américaine. Dans ce contexte, les secteurs des banques et assurances ont tiré la tendance vers le bas à Tokyo. De son côté, le conglomérat industriel Toshiba a perdu 3,69% alors que des banques japonaises se préparent à le poursuivre en justice à la suite d'un scandale comptable qui a éclaté en 2015.
Wall Street attend la Fed En temps normal, une réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, des statistiques sur l'emploi et une nouvelle pluie de résultats de sociétés suffiraient à détourner l'attention des investisseurs des spéculations sur la politique du nouveau président américain. Mais les temps ne sont pas tout à fait normaux et au cours de la semaine à venir, les paroles et les actes de Donald Trump pourrait bien avoir sur les marchés une influence plus sensible que les déclarations de Janet Yellen, la présidente de la Fed, que les indicateurs économiques ou que les profits des entreprises. "Wall Street a déjà intégré le fait que la reprise était installée et que la Fed allait commencer à devenir agressive. Ce qu'elle n'a pas encore tout à fait intégré, c'est qui est vraiment Donald Trump", explique Robert Phipps, directeur de Per Stirling Capital Management. Si les actions ont profité, depuis l'élection présidentielle du 8 novembre, des espoirs d'allègements d'impôts et de relance budgétaire, les investisseurs attendent encore des preuves de la capacité de Donald Trump à traduire en actes ses promesses de campagne. Et à cette attente s'ajoutent des interrogations sur l'impact de ses menaces d'imposer des droits de douane élevés sur les importations ainsi que de ses déclarations sur la politique de changes de la Chine.