Avec sa carrosserie discrète et bien dessinée, son intérieur rigoureux, sa mécanique douce et dotée d'une excellente boîte à double embrayage, un équipement complet, le "SUV" coréen hybride a plein de qualités. Mais il ne consommera pas moins qu'un diesel. Toyota, le roi de l'hybride, n'est plus seul. Le coréen Hyundai-Kia arrive, prêt à lui disputer sa primauté. Avec des atouts sérieux. La mécanique est en effet remarquablement agencée. Pas d'à-coups, rien. Tous juste quelques vibrations si l'on brusque les choses. La voiture démarre en électrique d'une façon douce et le moteur thermique s'enclenche avec onctuosité. Rien à voir avec les horribles "stop and start" dont le brutal soubresaut exaspère à chaque remise en route. Tout est ici feutré. Bien agréable. La voiture est naturellement peu dynamique. Les performances ne sont pas la priorité. Mais, la botte secrète de ce Niro, c'est une formidable boîte à double embrayage. Du coup, sur route et autoroute, le fonctionnement est plaisant. Un sacré contraste avec le désagrément d'une Toyota Prius ou du récent C-HR, dont le moteur s'emballe, s'époumone à chaque remise des gaz.
Des consommations proches d'un diesel La Kia se conduit comme n'importe quelle voiture. En mode Sport, la voiture suit le rythme de la circulation sans problèmes. Et la boîte rétrograde efficacement sur parcours sinueux. Bref, la conduite routière et autoroutière n'est nullement une punition. Malgré une vivacité qui reste très moyenne. Et les consommations? Comme toujours avec les hybrides, la conduite est à double facette. Si on roule lentement sans jamais accélérer vraiment, le résultat est intéressant. Mais c'est vrai pour n'importe quelle voiture. En revanche, dès que l'on conduit normalement, pour s'insérer dans le trafic sans se faire klaxonner dessus par le gros Scania derrière, ça grimpe. Et on cravache d'autant plus la mécanique que celle-ci est naturellement lymphatique. Nous avons consommé un peu moins de 7 litres aux cents. C'est très bien pour un véhicule à essence… et équivalent à un bon diesel de même catégorie. On roule toutefois avec du sans plomb, plus cher à la pompe que le gazole! Mais, en contrepartie, en ville, on pollue tout de même moins.
Un excellent châssis mais une direction floue Le châssis est excellent. La sécurité est assurée. La voiture est assez agile et très efficace. Le comportement se révèle même presque trop bon par rapport aux modestes performances de la voiture. Et, si Audi ou Mercedes osent monter des médiocres pneus coréens Hankook sur leurs voitures de luxe, le Niro de notre essai était chaussé de formidables enveloppes… Michelin. Malgré les grandes roues de 18 pouces de notre version de pointe Premium, les suspensions préservent les vertèbres. La tenue de route ne mérite que des éloges. Dommage que la direction, un peu légère et inconsistante, grève la précision. Sur autoroute par grand vent, la sensation de flottement est ainsi désagréable. En revanche, cette direction douce braque sans rechigner. Les manœuvres dans les parkings en sont facilitées d'autant.
La discrétion avant tout, pas d'esbroufe Pour son Niro, Kia a choisi une carrosserie de "SUV" discrète, aux proportions équilibrées. Nous préférons ce classicisme de bon aloi aux formes tapageuses d'une Toyota Prius ou, pire, d'un C-HR archi-agressif! Même sobriété à l'intérieur. C'est clair, rationnel, sans esbroufe. Un peu à la Volkswagen. Les plastiques ne sont pas raffinés. Mais, comme sur les voitures japonaises, ils sont costauds et bien assemblés. On préfère l'homogénéité qualitative de cet ensemble au contraste, dont les français sont friands, entre de beaux matériaux dans les parties les plus visibles et des plastics légers ailleurs. Dommage, l'ambiance est noire, plutôt triste. L'ergonomie est bonne, tout est à portée de la main. On déplore juste quelques détails mal pensés, comme l'indicateur de mise en marché des essuie-glaces, qui se substitue quelques instants à l'affichage de la vitesse à laquelle on roule. A l'abord d'un radar, gare à ne pas manipuler les essuie-glaces! Par ailleurs, si les rétroviseurs se replient en stationnement, ils se déplient dès qu'on approche de la voiture, empêchant de se glisser pour accéder à la voiture dans un parking sous-terrain où la place est comptée. Pas malin. Mais, à part ces faux-pas, pas de mauvaise surprise.
Un équipement très, très fourni Le Kia Niro est fait pour ceux qui veulent rouler plus "écolo" mais sans tapage. De fait, seuls ceux qui connaissent le véhicule le sauront. Car les mentions "hybride" sont peu visibles sur la carrosserie. Voilà une voiture sage, bien pensée, construite avec sérieux. A 26.990 euros, ce véhicule n'est pas cher et pourtant se montre bien équipé. L'Active à 28.990 euros propose en plus la sellerie cuir-tissu, l'accoudoir central, la caméra de recul, le GPS. Que demander de plus? Enfin, à 32.990 "notre" modèle Premium offre essentiellement la sellerie cuir et d'autres babioles. L'Active suffit. Avec en prime une monte pneumatique plus suave que celle, sportive, de la Premium. Une Kia est en outre garantie sept ans ou 150.000 kilomètres. Bon à prendre.