Le président mozambicain Filipe Nyusi a annoncé vendredi le début d'une nouvelle phase des négociations visant à mettre fin au conflit entre son gouvernement et l'opposition armée, sans la supervision des médiateurs internationaux. "J'ai adressé des lettres à tous les médiateurs internationaux qui ont participé au processus de paix. Le peuple mozambicain est véritablement reconnaissant et apprécie leurs efforts, qui ont permis de rapprocher les positions du gouvernement et de la Renamo", a indiqué M. Nyusi devant la presse. "Cette phase peut être considérée comme terminée. Une nouvelle étape du processus du paix va être initiée", a-t-il poursuivi en marge des commémorations du Jour des héros mozambicains. Dans son discours, le président a expliqu é s'être directement mis d'accord avec Afonso Dhlakama, le chef du principal parti d'opposition, la Renamo, sur la création de deux groupes de travail pour poursuivre les discussions. L'un portera sur les questions militaires, l'autre la décentralisation. "J'aurai le plaisir d'annoncer dans les prochains jours les prochaines étapes", a précisé M. Nyusi. "A partir de lundi, nous allons créer deux nouveaux groupes de travail qui reprendront le dialogue à Maputo", a confirmé M. Dhlakama vendredi à la radio nationale, Radio Mocambique. "Le travail des médiateurs est terminé, maintenant c'est le temps des spécialistes. Mais à n'importe quel moment si nous avons besoin d'eux, ils seront prêts à nous aider", a-t-il ajouté. Les médiateurs internationaux - six organisations internationales dont l'Union européenne (UE) - encadraient les pourparlers dans la capitale mozambicaine depuis juillet 2016. Mi-décembre, ils avaient quitté le pays sans parvenir à arracher un accord de cessation des hostilit és. Au lendemain de Noël, M. Dhlakama avait néanmoins annoncé une trêve militaire unilatérale jusqu'au 4 mars. Si la trêve a globalement été observée dans tout le pays, le chef de la Renamo a toutefois accusé les troupes gouvernementales de violations, la semaine derni ère. C'est la première fois depuis le début des négociations que la Renamo accepte l'absence des médiateurs dans les pourparlers. Interrogé sur la perspective de prolonger le cessez-le-feu, Afonso Dhlakama est resté évasif. "Tout va dépendre de mon frère le président Nyusi et de l'avancée des choses. Je ne peux pas promettre que nous allons prolonger la trêve mais je souhaite que nous terminions tout ça au plus vite", a-t-il indiqué. L'ancienne rébellion de la guerre civile mozambicaine (1976-1992), a repris les armes en 2013 pour contester la mainmise du Frelimo, parti au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1975.