Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé et avec de faibles écarts mardi après cinq séances consécutives de hausse dans un marché prudent en l'absence de nouveaux catalyseurs hormis les résultats d'entreprises. À Paris, le CAC 40 a fini en hausse de 0,16% (7,63 points) à 4.895,82 points. Le Footsie britannique a reflué de 0,14%, affecté notamment par la baisse des valeurs liées aux ressources de base. Le Dax allemand de son côté a reculé de 0,02%. L'indice FTSEurofirst 300 est stationnaire (-0,01%), mais l'EuroStoxx 50 a pris 0,11% et le Stoxx 600 grappille 0,02%. Au moment de la clôture en Europe, la Bourse de New York était hésitante après avoir ouvert en baisse. Les trois principaux indices ont accentué leur repli dans la foulée de l'audition semestrielle de la présidente de la Réserve fédérale Janet Yellen devant la commission bancaire du Sénat américain avant de se reprendre. Tout en soulignant l'importance des incertitudes qui entourent la future politique économique du nouveau gouvernement américain, Janet Yellen a dit que la banque centrale devra sans doute relever les taux d'intérêt lors d'une de ses réunions de politique monétaire à venir. Les nombreux indicateurs macroéconomiques du jour n'ont pas eu d'impact sur la tendance. La zone euro a enregistré une croissance de 0,4% au quatrième trimestre, un chiffre revu en légère baisse principalement en raison du recul de 1,6% de la production industrielle en décembre, selon l'estimation rapide publiée mardi par Eurostat. L'office fédéral de la statistique allemand a également revu en légère baisse à 0,4% la croissance de la première économie de la zone euro au quatrième trimestre et l'institut ZEW a annoncé une dégradation plus forte que prévu du moral des investisseurs allemands en février. L'Office de la statistique nationale a quant à lui annoncé un taux d'inflation en Grande-Bretagne de 1,8% en janvier, au plus haut depuis juin 2014 mais un peu inférieur aux attentes. Sur le plan sectoriel en Europe, les valeurs de la construction (-0,68%) ont terminé en queue de peloton, tandis que la banque et l'automobile ont fini en tête, gagnant chacune plus de 1%. PSA et General Motors ont confirmé mardi explorer des initiatives stratégiques, y compris une éventuelle cession de la filiale européenne Opel du groupe américain au constructeur automobile français. PSA s'est adjugé 4,32%, prenant la tête du CAC 40 et signant la deuxième meilleure performance de l'EuroFirst 300 derrière le voyagiste TUI (+5,27%), plus forte hausse du Footsie, qui a dit vouloir élargir son offre de séjours de vacances à de nouveaux clients. Dans le sillage de la marque au lion, Renault s'est octroyé 3,06%, deuxième plus forte progression du CAC 40, et Michelin 1,68% à la faveur de ses prévisions pour 2017. A l'inverse, Rolls-Royce a chuté de 3,98% après une perte 2016 record, signant le plus fort repli à Londres et sur le Stoxx 600. A Francfort, HeidelbergCement, qui a annoncé des résultats jugés décevants au quatrième trimestre, a reculé de 3,89% pour terminer lanterne rouge du Dax. Aux changes, l'euro perd 0,19% face au dollar qui regagne le terrain perdu dans la matinée après l'annonce de la démission de Michael Fynn, conseiller du président américain Donald Trump à la sécurité nationale. Sur le front pétrolier, les cours repartent nettement de l'avant après avoir fléchi la veille en raison des doutes sur l'état réel de la production mondiale. Le baril de Brent et celui du brut léger américain gagnent près de 1% aux alentours respectivement de 56 et 53 dollars. Wall Street poursuit sa série de records La Bourse de New York a fini mardi en hausse modérée, suffisante toutefois pour battre à nouveau des records avec le soutien des valeurs financières, portées par des déclarations de Janet Yellen, et une action Apple elle aussi à un pic historique en séance. L'indice Dow Jones a gagné 92,25 points, soit 0,45%, à 20 504,41. Le Standard & Poor's-500, principale référence des investisseurs, a pris 9,33 points (0,40%) à 2 337,58 et le Nasdaq Composite a clôturé sur un gain de 18,62 points (0,32%) à 5 782,57. Dow et S&P-500 ont fini à leurs plus hauts du jour, le Nasdaq tout près. Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale, a déclaré mardi que la Fed devrait sans doute relever les taux d'intérêt lors d'une de ses réunions de politique monétaire à venir. Ces propos devant la commission bancaire du Sénat américain ont fait grimper le dollar et les rendements des emprunts du Trésor américain. Le billet vert a touché un plus haut de trois semaines face à un panier de devises de référence à 101,38 tandis que le rendement à 10 ans des Treasuries est passé au-dessus du seuil des 2,5%. Sur le marché actions, ce sont les valeurs financières qui ont profité de l'intervention de Janet Yellen, leurs bénéfices dépendant en partie du niveau des taux d'intérêt. Leur indice sectoriel a pris 1,24% tandis que Goldman Sachs a été de loin le principal contributeur à la hausse du Dow avec un gain de 1,3%. JPMorgan Chase, Wells Fargo et Citigroup ont pris aux alentours de 1,5% tandis que Bank of America s'est adjugé 2,82%. "Les gens sont prêts à acheter ça", a dit Paul Christopher, responsable de la stratégie de marchés pour le Wells Fargo Investment Institute, au sujet d'une future hausse de taux. "Parce qu'ils veulent croire que la croissance sera plus forte, que l'inflation sera davantage un problème - une économie plus normale en d'autres termes." Fusions-acquisitions agitent le secteur de la santé Autre puissant soutien à la progression de Wall Street, le plus important même pour le S&P-500 et surtout le Nasdaq, Apple a fini sur un gain de 1,29% à 135,01 dollars après un record en séance à 135,09 dollars. Le précédent record datait d'avril 2015. Le titre avait ensuite chuté avant de regagner 50% depuis un creux en mai 2016. Les investisseurs parient sur le fait que la firme à la pomme marquera le 10e anniversaire de l'iPhone avec un nouveau modèle doté d'innovations spectaculaires susceptibles de doper ses ventes. Autre secteur en vedette, la santé a pris 0,73% avec notamment un gain de 3,23% pour Bristol Myers Squibb sur lequel planent des rumeurs d'offres de rachat, selon John Boris, analyste chez SunTrust Robinson Humphrey. Le laboratoire a vu sa capitalisation boursière fondre d'environ 30% depuis juillet en raison des revers subis par son traitement phare contre le cancer Opdivo, d'autant qu'il a abaissé en janvier sa prévision de bénéfice. Le secteur de la santé a aussi été agité par l'abandon du projet de fusion entre Aetna (+3,08%) et Humana (-0,35%) et par la volonté de Cigna (+0,57%) de mettre fin à son projet de mariage avec Anthem (-0,12%). Toujours sur le front des fusions-acquisitions, le titre General Motors a bondi de 4,84% à 37,24 dollars après avoir confirmé une éventuelle cession de sa filiale européenne Opel au français PSA. Le dollar revigoré par Yellen L'euro reculait mardi face à un dollar revigoré par des propos tenus par la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed), Janet Yellen, devant une commission du Sénat et semblant rapprocher la perspective d'un resserrement monétaire. Vers 22H00 GMT (23H00 HEC), l'euro valait 1,0576 dollar contre 1,0597 dollar lundi vers 22H00 GMT. L'euro avait même atteint plus tôt son niveau le plus faible en un mois. La devise européenne montait face à la monnaie nippone, à 120,85 yens pour un euro contre 120,54 yens lundi. Le billet vert grimpait face à la devise japonaise, à 114,27 yens pour un dollar contre 113,75 yens la veille. "Tout tourne autour de ce qu'a dit Mme Yellen", a commenté David Gilmore, de Foreign Exchange Analytics, jugeant "qu'elle s'était montré un peu plus favorable à un resserrement monétaire" que ce à quoi s'attendaient les analystes, apportant ainsi du soutien au dollar. "Lors de nos prochaines réunions, le Comité monétaire évaluera si le marché de l'emploi et l'inflation continuent d'évoluer comme on s'y attend, ce qui justifierait dans ce cas un nouvel ajustement des taux", a prévenu Mme Yellen. Une hausse des taux directeurs de la Fed rendrait le billet vert plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs qui cherchent à effectuer des achats à bon compte dans l'attente d'une telle action. Surtout, la perspective d'un relèvement des taux aux Etats-Unis va dans le sens inverse de la politique de la banque centrale européenne toujours très accommodante. Vers 22H00 GMT, la livre britannique baissait face à la monnaie européenne, à 84,83 pence pour un euro et également face au billet vert, à 1,2466 dollar pour une livre. Le franc suisse gagnait un peu de terrain face à l'euro, à 1,0644 franc pour un euro, et baissait légèrement face au dollar, à 1,0065 franc pour un dollar. La devise chinoise a terminé en hausse face au billet vert, à 6,8675 yuans pour un dollar à 15H30 GMT contre 6,8802 yuans lundi à la même heure. L'once d'or a fini à 1.230,75 dollars au fixing du soir, contre 1.222,25 dollars lundi.