Les Bourses européennes ont terminé jeudi en hausse, confirmant la tendance des deux précédentes séances, même si Londres, Milan et Madrid ont été freinées par leurs banques. À Paris, le CAC 40 a gagné 0,69% (31,00 points) à 4 512,64 points. Le Dax allemand a pris 0,66%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a fini en hausse de 0,31% et le FTSEurofirst 300 de 0,2%. Wall Street était stable, voire en léger repli, au moment de la clôture européenne après avoir ouvert en petite hausse. Le Footsie britannique n'a enregistré qu'un gain limité à 0,04%. La Bourse de Londres a été plombée par ses valeurs bancaires, avec des reculs de 2,89% pour Royal Bank of Scotland (RBS) ou de 1,26% pour Lloyds, après l'annonce par la Banque d'Angleterre d'une nouvelle exigence de solvabilité, qui entrera en vigueur en 2019, pour mieux protéger les activités de banques de détail en Grande-Bretagne. Ce sont aussi les valeurs bancaires qui ont pénalisé les Bourses de Milan (+0,09%) et de Madrid (-0,5%). L'établissement espagnol Banco Popular, dont le titre s'est effondré de 26,48%, a annoncé une augmentation de capital de 2,5 milliards d'euros, qui a réveillé les inquiétudes sur la solidité des banques dites "de la périphérie" de la zone euro. Le secteur bancaire européen dans son ensemble a cédé 0,48%, avec des baisses de 3,83% pour l'italienne UniCredit et de 1,85% pour l'espagnole Banco Santander. A l'inverse, le secteur automobile (+1,40%) a brillé, tout comme celui des ressources de base (+0,93%), porté par la hausse des cours du cuivre et de l'aluminium. ArcelorMittal s'est adjugé 6,90%, plus forte hausse du CAC et de l'indice européen Stoxx 600, le titre ayant aussi été soutenu par une note positive de Goldman Sachs. Les cours du pétrole ont réduit leurs gains au moment de la clôture en Europe et sont repassés sous les 50 dollars le baril, seuil que le Brent de la mer du Nord n'avait plus atteint depuis le 4 novembre. Les cours des matières premières profitent notamment du léger repli du dollar, aux alentours de 1,1183 pour un euro.
Le marché de la dette se stabilise Le marché de la dette en zone euro a enregistré un très léger mouvement de tension jeudi, sauf l'Allemagne, tentant de digérer un accord trouvé la veille sur la Grèce qui avait conduit à une détente des taux d'emprunt. Globalement, "il y a une petite remontée des taux mais le marché reste stable", observe Louis Harreau, stratégiste chez Crédit Agricole CIB. À la clôture, le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne a légèrement reculé à 0,146% contre 0,152% mercredi soir à la clôture sur le marché secondaire où s'échange la dette déjà émise. Le taux de la France a très peu progressé à 0,481% contre 0,476%. Les rendements des pays du sud de l'Europe se sont un peu tendus. Le taux de l'Espagne a terminé à 1,503% contre 1,471% et celui de l'Italie à 1,375% contre 1,353%, de la Grèce à 7,196% contre 7,131%. En dehors de la zone euro, le taux du Royaume-Uni a fini à 1,415% contre 1,456%. Aux Etats-Unis, le taux d'emprunt à 10 ans évoluait à 1,839% contre 1,866% et celui à 30 ans à 2,635% contre 2,663%. Le taux à 2 ans était à 0,883% contre 0,919%.
Wall Street finit sans direction Wall Street a fini la séance sans direction jeudi, faisant une pause après deux séances de hausse, des chiffres mitigés dissuadant les investisseurs de prendre des risques à l'approche d'un long week-end: le Dow Jones a cédé 0,13% et le Nasdaq a gagné 0,14%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a reculé de 23,22 points à 17 828,29 points mais le Nasdaq, dominé par la technologie, a progressé de 6,88 points à 4 901,77 points. L'indice élargi S&P 500 a cédé juste 0,44 point, soit 0,02%, à 2 090,10 points. "Nous venons d'avoir une jolie remontée et un peu de prises de bénéfices n'a rien de surprenant, surtout après des chiffres pas brillants sur les commandes de biens durables, et à la veille d'une intervention de la présidente de la Fed Janet Yellen et d'un long week-end", commentait Michael James, chez Wedbush Securities. La prudence de Wall Street reflétait par ailleurs celle régnant sur l'ensemble des marchés mondiaux. "Nous approchons d'un seuil psychologique critique pour le S&P, nous allons voir si nous pouvons passer les 2 100 points ou si cela s'avère être un niveau justifiant les prises de bénéfices", précisait M. James. "L'une des raisons pour lesquelles les gens se posent des questions sur l'évolution du marché (de mardi et mercredi) est qu'elle s'est accompagnée de volumes d'échanges très légers, si bien que les gens se demandent si ça peut durer", a commenté pour sa part Sam Stovall, chez Standard and Poor's Global Market Intelligence. Vendredi, "ce qui comptera le plus ce sera de voir si qui que ce soit est au bureau", a-t-il ajouté, doutant que les premières réactions à une intervention très attendue de la présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen, soient très significatives. Depuis le 18 mai le marché a tendance à anticiper une prochaine hausse des taux d'intérêt par la Fed, à la lumière de déclarations de plusieurs de ses responsables, mais il se demande si la banque centrale juge la santé de l'économie suffisamment solide pour y résister. A cet égard, les chiffres publiés jeudi ont été globalement bons mais sans éclat. Ce sont surtout les commandes de biens durables ont suscité des inquiétudes malgré leur progression de 3,4%. "Le monde des biens durables est largement assoupi", a commenté Michael Montgomery, de IHS Global Insight, notant que hors aviation et défense, la progression de cet indicateur clé pour l'investissement était restée anémique à +0,6%.
Le détail se porte mieux La chaîne de grands magasins généralistes Sears a bondi de 6,55% à 13,34 dollars grâce à une perte trimestrielle bien inférieure aux attentes. Le groupe de Chicago a également indiqué qu'il envisageait de vendre certaines activités d'électro-ménager et de services. Les magasins en demi-gros Costco ont gagné 3,58% à 149,71 dollars après un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes, malgré une stagnation de ses ventes. Le fabricant d'ordinateurs et d'imprimantes HP Inc., issu de la scission l'année dernière de Hewlett-Packard, a bondi de 6,89% à 13,04 dollars. Son bénéfice a également dépassé les attentes, mais son chiffre d'affaires et ses prévisions ont déçu. Le fabricant de vêtements prisés des adolescents Abercrombie & Fitch s'est effondré de 15,67% à 21,15 dollars, ayant annoncé un nouveau recul de ses ventes, pour le 13e trimestre consécutif, et une baisse de fréquentation de ses boutiques, ainsi qu'une perte trimestrielle plus forte que prévu. Le géant informatique Apple a gagné 0,79% à 100,41 dollars. Selon le Financial Times, il aurait récemment manifesté un intérêt pour le groupe de médias Time Warner (+1,52% à 74,07 dollars) et pour le distributeur de vidéos Netflix (+2,60% à 102,81 dollars). Le conglomérat General Electric a cédé 0,23% à 30,02 dollars après avoir remporté en Corée du Sud un contrat militaire à 3,5 milliards de dollars, selon le Wall Street Journal.
L'euro monte encore L'euro poursuivait jeudi sa tranquille remontée face à un dollar affaibli par une statistique mitigée, dans un contexte de pause sur les marchés d'actions favorisant le yen et la monnaie unique. À la clôture, l'euro montait face au billet vert, à 1,1194 dollar, contre 1,1154 dollar mercredi vers 21H00 GMT. La monnaie unique européenne se stabilisait face à la devise nippone, à 122,86 yens contre 122,93 yens mercredi. Le dollar déclinait légèrement face à la monnaie japonaise, à 109,76 yens contre 110,21 yens la veille. À la même heure, la livre britannique perdait du terrain face à la monnaie européenne, à 76,28 pence pour un euro, comme face au dollar, à 1,4675 dollar pour une livre. La devise suisse reculait face à l'euro, à 1,1076 franc pour un euro, et se montait un peu face au dollar, à 0,9895 franc pour un dollar. La monnaie chinoise a terminé en baisse face au billet vert, à 6,5585 yuans pour un dollar à 15H30 GMT, contre 6,5580 yuans mercredi. Elle était tombée mercredi jusqu'à 6,5652 yuans, un minimum depuis début février. L'once d'or a terminé à 1 223,85 dollars au fixing du soir, contre 1 220,60 dollars la veille. Elle était tombée mercredi jusqu'à 1 217,79 dollars, au plus bas depuis début avril.