L'entreprise doit s'améliorer d'une manière significative, afin d'accélérer la cadence de la réforme économique, puisque l'Algérie a perdu beaucoup de temps par rapport à la situation actuelle, marquée par la chute brutale des cours du pétrole. A cet effet, Samy Boukaïla, l'un des fondateurs du Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (CARE), a constaté que face à la crise pétrolière, " nous n'avons pas été assez rapide à diversifier notre économie ". Faisant part de l'élaboration d'un rapport qu'il envisage de porter à la connaissance du gouvernement et résultant des nombreuses rencontres organisées avec des chefs d'entreprise et des dirigeants d'associations patronales dans le pays, M. Boukaïla le présente comme un outil visant à promouvoir une économie productive et à améliorer le climat des affaires. Par ailleurs, c'est l'organisation CARE, qui a rédigé ce rapport qui doit être remis le quatre mars prochain, au Premier ministre Abdelmalek Sellal, lors de la prochaine tri partite. M. Boukaïla a fait savoir que les chefs d'entreprise ont décrit plusieurs obstacles qui freinent leur développement, et leur avancement, telle la complexité du système fiscal qui doit être simplifié, ainsi que la bureaucratie qui est considérée comme étant un grand obstacle des entreprises locales. Le rapport qui sera remis lors de la tri partite le mois prochain, " a clairement ressorti plusieurs défauts dans la gestion de notre économie " a déploré M. Samy Boukaïla, s'exprimant, hier, à l'émission L'Invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio algérienne. Selon lui, le gouvernement doit revoir la problématique de financement de l'économie, la réforme de la formation professionnelle et la qualité des ressources humaines, a suggéré M. Boukaila. Dévoilant quelques-uns des aspects traités dans ce document, il y cite des problèmes " décriés et mis en évidence " par des associations professionnelles et patronales relatifs, par exemple, au financement de l'économie, à la qualité de la formation professionnelle, à la complexité du système fiscal, " qui gagnerait, relève-t-il, à être simplifié " ainsi qu'à la bureaucratie, " qui freine, dit-il, la dynamique économique par des procédures qui n'ont pas lieu d'être ". Du nouveau modèle de croissance élaboré par le gouvernement, il déclare souhaiter y trouver une liste de réformes et un plan d'action précis, de même qu'un strict suivi de son exécution, de manière à ce que ce " qui a été instruit soit véritablement traduit sur le terrain ". Pour que tous les partenaires économiques fassent des efforts dans la voie d'une relance économique, il faudrait, considère-t-il, que l'Etat crée les conditions idoines pour accomplir ces derniers, notant que mobiliser autour d'un projet national de croissance et de développement " est une priorité ". Réduire les importations, afin de diminuer les dépenses publiques, le fondateur de Care taxe cette idée de " contreproductive ". Pour lui cette diminution devrait se faire par le biais des forces du marché, d'une augmentation des investissements et la production de produits de qualité " de niveau mondial et exportables ". M. Boukaïla tient, d'autre part, à mettre un bémol au souhait des opérateurs algériens d'investir un marché africain " beaucoup plus sophistiqué que le nôtre ", dans lequel ils se proposent de " déverser " leurs surplus de production. Pour lui, il serait préférable, au contraire, d'y pénétrer dans une logique de partenariat " intelligent ", prenant en compte un développement et es intérêts communs.