Gemalto compte notamment en 2017 sur les programmes gouvernementaux et la demande en protection des données pour soutenir son chiffre d'affaires et améliorer encore sa marge. Le spécialiste de la sécurité numérique confirme dans un communiqué, viser pour 2017 un bénéfice opérationnel compris entre 500 et 520 millions d'euros, un objectif abaissé en octobre par son nouveau directeur général Philippe Vallée, par rapport à une prévision initiale de 660 millions. Mais Gemalto actualisera ses perspectives pour 2017 une fois finalisée l'acquisition du pôle de gestion d'identité de l'américain 3M, attendue au premier semestre et prévue pour être relutive. Après avoir échoué à racheter Morpho, le pôle d'identité et de sécurité de Safran, Gemalto avait annoncé en décembre son projet d'acquisition de la filiale de 3M pour 850 millions de dollars (quelque 810 millions d'euros) afin de se renforcer dans la biométrie. "Il est fort peu probable que nous annoncions un deal M&A important dans les 6-12 mois qui viennent", a dit Philippe Vallée à des journalistes. "Ma priorité n'est pas de rechercher activement de nouveaux dossiers de M&A mais d'intégrer les équipes, de la façon la plus efficace possible, de Cogent", l'activité rachetée à 3M. Gemalto propose un dividende de 0,50 euro par action au titre de 2016 contre 0,47 euro pour 2015. Gemalto, qui présentera vers la fin 2017 un nouveau plan stratégique pluriannuel, devrait notamment bénéficier cette année du développement du paiement, qui a contribué en 2016 à la croissance de son chiffre d'affaires de 1,2% à change constants, à 3,127 milliards d'euros, au-dessus du consensus Thomson Reuters I/B/E/S (3,115 milliards). Gemalto, dont le rythme de croissance s'est accéléré au quatrième trimestre à 3% à change constants, a atteint avec un an d'avance le milliard d'euros de chiffre d'affaires dans les plates-formes logicielles et services, qui représente désormais un tiers du total contre 19% en 2013. La baisse de son chiffre d'affaires dans les cartes SIM traditionnelles devrait en outre ralentir aux alentours de 5% après une chute de 19% en 2016 liée notamment à la fermeture de l'application de paiement mobile Softcard aux Etats-Unis à la suite de son rachat par Google. Les cartes eSIM devraient monter en puissance comme relais de croissance, notamment aidé par l'accord annoncé en février avec Microsoft dans la gestion de ces cartes soudées dans les mobiles et compatibles avec toutes les marques. "les incertitudes sur la cadence d'adoption de la eSIM couplées au déploiement des plates-formes chez les opérateurs et leur désengagement progressif des cartes SIM amovibles pourraient entraîner une certaine volatilité des performances", prévient CM-CIC, qui salue les signes d'amélioration quant à la dynamique globale du groupe. Son bénéfice opérationnel, en hausse de 7% à 453 millions, a également dépassé le consensus (416 millions), améliorant sa marge d'environ un point à 14,5%. Le groupe a également augmenté l'an passé sa marge brute de 1,5 point de base, pour l'amener à un record de 40,5%, contre 29,6% lors de la création du groupe en 2006.