Les Bourses européennes, prudentes, ont fini en ordre dispersé vendredi dans l'attente d'un discours de la présidente de la Réserve fédérale américaine. Si Janet Yellen, la présidente de la Fed, "devrait logiquement garder un ton en ligne avec les derniers développements économiques et éviter de parler des futurs taux d'intérêt américains, des surprises ne sont jamais à exclure", anticipent les experts de Mirabaud Securities Genève. L'hypothèse d'un relèvement des taux directeurs dès la prochaine réunion des 14 et 15 mars a largement gagné en vigueur ces derniers jours, braquant un peu plus les projecteurs sur le discours de Mme Yellen, attendu dans la soirée à Chicago.
L'Eurostoxx 50 a gagné 0,55% La Bourse de Paris a fini dans le vert (+0,63%) après avoir franchi les 5.000 points en séance. L'indice CAC 40 a pris 31,33 points à 4.995,13 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,4 milliards d'euros. Sur le terrain des valeurs, le secteur bancaire a soutenu la cote avec Société Générale (+4,57% à 46,13 euros), BNP Paribas (+2,84% à 59,31 euros) et Crédit Agricole (+2,82% à 12,20 euros). Gemalto a bondi de 7,75% à 61,73 euros, soutenu par un bénéfice net en hausse de 36% en 2016, à 186 millions d'euros, malgré la prévision d'une modeste progression du résultat de ses activités opérationnelles en 2017. La Bourse de Londres a reculé de 0,11%, prudente, l'indice FTSE-100 perdant 8,09 points pour terminer à 7.374,26 points. Sur l'ensemble de la semaine, l'indice vedette a progressé de 1,80%. Le grand perdant du jour a été WPP, qui a plongé de 7,95% à 1.759 pence, à cause de perspectives décevantes. Le titre du London Stock Exchange (LSE) a cédé pour sa part 0,86% à 3.116 pence, après des résultats plutôt solides mais qui n'ont apporté aucune nouvelle quant à sa possible fusion avec l'allemand Deutsche Börse. Les valeurs minières (comme Fresnillo, -2,89% à 1.413 pence) et de la distribution (Sainsbury, -1,25% à 261,40 pence) ont reculé, tandis que les gestionnaires d'actifs ont été parmi les rares à progresser, Standard Life gagnant 1,75% à 378,50 pence. A la Bourse de Francfort, l'indice Dax 30 a cédé 0,27% à 12.027,36 points. Sur l'ensemble de la semaine, il a engrangé 1,89%. Parallèlement, le MDax des valeurs moyennes a reculé de 0,61% à 23.437,25 points. Les valeurs bancaires ont connu des sorts bien différents, avec une envolée de 4,54% à 7,81 euros de Commerzbank qui, selon le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung, ne convoite plus la Oldenburgische Landesbank. A l'inverse, Deutsche Bank a lâché 1,29% à 19,14 euros, sa solidité financière inquiète. Daimler a avancé de 0,13% à 69,97 euros, Volkswagen a grignoté 0,03% à 144,95 euros et BMW a cédé 0,21% à 87 euros. Deutsche Börse a lui chuté de 2,26% à 80,03 euros, finissant tout en bas du Dax, alors que le London Stock Exchange, avec qui une fusion semble de plus en plus improbable, a vu son bénéfice annuel divisé par deux. La Bourse de Bruxelles a pris 0,94%, l'indice Bel-20 s'affichant en clôture à 3.702,86 points. L'indice a été tiré vers le haut par deux groupes financiers: ING (+2,85% à 13,88 euros) et KBC (+1,82% à 60,46 euros). A l'opposé, le groupe postal bpost a subi la plus forte baisse (-2,44% à 22,79 euros). L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a progressé de 0,41% à 505,86 points. Les hausses les plus importantes ont été enregistrées par Gemalto, qui a grimpé de 7,75% à 61,73 euros, et par la banque ABN Amro, qui a gagné 2,89% à 22,95 euros. La Bourse de Milan a terminé en hausse, l'indice FTSE Mib prenant 1,15% à 19.664 points, tiré par les valeurs bancaires. Ubi Banca a réalisé la meilleure performance avec un bond de 4,93% à 3,28 euros, tandis que BPER Banca a pris 4,49% à 4,7 euros, UniCredit 3,70% à 14 euros et Mediobanca 2,80% à 8,07 euros. Dans le bas du tableau, Yoox Net-A-Porter cède 0,76% à 23,5 euros, Mediaset 0,77% à 3,86 euros et Tenaris abandonne 1,03% à 15,45 euros. La Bourse de Madrid a terminé en légère hausse de 0,85% à 9.798,50 points, stimulée par le secteur bancaire. BBVA a été la plus forte hausse de l'indice (+3,31% à 6,59 euros), suivie de CaixaBank (2,45% à 3,47 euros). Seule Banco Popular perdait du terrain (-0,23% à 0,86 euros). Les autres valeurs sont restées globalement stables, tels Telefonica (0,86% à 9,98 euros) et le groupe de textile Inditex (0,10% à 30,63 euros). A la Bourse de Lisbonne, l'indice PSI 20 a cédé 1,02% à 4.660,73 points, pénalisé par le groupe électricien EDP qui a chuté de 3,70% à 2,81 euros. Le groupe de télécommunications NOS a lui aussi fortement reculé de 3,35% à 5,36 euros. Pour sa part, le réseau électrique REN a cédé 1,57% à 2,64 euros. En revanche, la banque BCP a progressé de 1,34% à 16 centimes d'euro. De même, le producteur de liège Amorim a grignoté 0,38% à 9,71 euros.
Wall Street finit stable La Bourse de New York a terminé vendredi quasiment inchangée, les déclarations de Janet Yellen sur l'opportunité d'une hausse de taux dès ce mois-ci aux Etats-Unis n'ayant guère surpris les investisseurs. L'indice Dow Jones a péniblement pris 2,74 points, soit 0,01%, à 21.005,71. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a fait à peine mieux avec un gain de 1,20 point, soit 0,05%, à 2.383,12. Le Nasdaq Composite a été un peu plus dynamique pour avancer de 9,53 points (0,16%) à 5.870,75. Après leur forte hausse de mercredi, séance au cours de laquelle le Dow a franchi pour la première fois les 21.000 points et le S&P-500 les 2.400, les trois grands indices affichent des gains sur la semaine de 0,9% pour le Dow, de 0,7% pour le S&P-500 et de 0,4% pour le Nasdaq. Deux éléments expliquent cette progression hebdomadaire: le ton jugé rassurant du président américain Donald Trump lors de son discours devant le Congrès mardi et le changement de perspective sur le calendrier du relèvement des taux aux Etats-Unis, perçu comme un signe de la confiance de la Fed dans l'état de santé de l'économie américaine. A l'image des propos tenus depuis le milieu de semaine par plusieurs autres responsables de la Réserve fédérale, y compris certains rangés parmi les "colombes", la présidente de la Fed, Janet Yellen, a déclaré vendredi qu'une hausse de taux serait "probablement appropriée" dès le 15 mars prochain si rien ne remet en cause le dynamisme du marché du travail et le redressement de l'inflation d'ici là. Quasiment exclue il y a encore quelques jours, l'hypothèse d'un tour de vis monétaire dès ce mois-ci ne semble plus faire de doute. Sur le marché des contrats à terme, les traders estiment désormais à 86% la probabilité d'un resserrement monétaire en mars contre 35% mardi, selon le baromètre FedWatch de CME Group.
GM profite de l'accord en vue avec PSA "Les déclarations de Yellen s'alignent sur les attentes du marché en ce qu'elle prévoit trois initiatives sur les taux cette année et je crois que c'est ce que le marché prévoit. Elle pense que l'économie est sur de meilleures bases, je crois que c'est ce que le marché pense", dit Douglas Borthwick, directeur exécutif chez Chapdelaine Foreign Exchange. Pour Brian Jacobsen, responsable de la stratégie de portefeuille chez Wells Fargo Funds Management, il faudrait un rapport mensuel sur l'emploi "calamiteux" pour que la Fed renonce à relever ses taux le 15 mars, ce qu'il juge "hautement improbable". Le département du Travail publiera le 10 mars le chiffre des créations d'emploi en février. En l'absence de toute surprise dans le discours de Janet Yellen, le dollar a subi des prises de bénéfices après avoir gagné plus de 1% en deux jours. Le billet vert a perdu 0,8% face à un panier de devises de référence et plus de 1% face à l'euro, repassant au-dessus de 1,06 dollar. Reflet de la relative apathie sur les marchés actions américains, les 10 grands indices sectoriels du S&P ont terminé en nombre égal en hausse et en baisse, avec des variations ne dépassant pas 0,39%. Aux valeurs individuelles, General Motors a pris 1,25% à 38,23 dollars à la suite d'une information de Reuters au sujet de l'accord conclu avec PSA sur le rachat par le groupe automobile français de la filiale européenne de l'américain. Snap a encore gagné plus de 10% à 27,09 dollars pour sa deuxième séance de cotation après le bond de plus de 44% enregistré la veille. Costco Wholesale a chuté de 4,34% à 170,26 dollars après avoir annoncé des ventes à périmètre comparable et un bénéfice trimestriels inférieurs aux attentes dans un climat de guerre des prix dans le secteur de la distribution. Macy's a cédé 4,37% à 31,77 dollars alors que, selon plusieurs sources, Hudson's Bay peine à monter le financement d'une offre sur la première chaîne américaine de grands magasins plus d'un mois après l'avoir contactée.