Les Bourses européennes ont toutes cédé du terrain mardi, les investisseurs faisant preuve de prudence à la veille de la conclusion d'une réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed). Pour le courtier Aurel BGC, "le temps fort de la semaine sera la conférence de presse de Janet Yellen", la présidente de la Fed, alors que les marchés se demandent si la Fed peut poursuivre sa remontée des taux d'ici la fin de l'année. Le Comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed a entamé mardi une réunion qui s'achevera mercredi après la clôture des marchés européens. Les indices boursiers ont également souffert de l'évolution des cours du pétrole qui ont ouvert en nette baisse à New York, au moment où les investisseurs doutent à nouveau de la possibilité d'une résorption de la surabondance générale.
L'Eurostoxx 50 a perdu 0,80% A Paris, l'indice CAC 40 a cédé 0,75% à 4 472,63 points. Les valeurs liées aux matières premières ont tiré le marché vers le bas, à l'image de Total (-1,39% à 41,50 euros) et ArcelorMittal (-3,02% à 3,64 euros). Le secteur bancaire a reculé après avoir récemment salué les nouvelles mesures de soutien de la Banque centrale européenne (BCE). BNP Paribas a perdu 1,54% à 47,02 euros, Crédit Agricole 2,55% à 10,33 euros et Société Générale 1,86% à 35,90 euros. Numericable-SFR, qui a renoué avec les bénéfices en 2015, a pris 1,42% à 37,93 euros. Virbac a chuté (-5,96% à 160,80 euros), pénalisé par la fonte de ses résultats financiers en 2015. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a perdu 0,56% à 9 933,85 points. Volkswagen a chuté de 2,25% à 113 euros. Un cabinet d'avocats allemands a déposé lundi une plainte au nom de 278 actionnaires, qui réclament plus de 3 milliards d'euros de dédommagements au titre de la dégringolade du cours de l'action après l'éclatement de l'affaire des moteurs truqués. Les énergéticiens EON (-2,08% à 8,41 euros) et RWE (-3,12% à 10,71%) ont été boudés. Avec le Suédois Vatenfall, ils sont venus réclamer mardi devant les juges suprêmes allemands des indemnités pour la fermeture subite de leurs plus vieux réacteurs nucléaires ordonnée par Berlin en 2011, après Fukushima. La décision n'est pas attendue avant plusieurs mois. Deutsche Telekom, qui a réussi une émission obligataire de 4,5 milliards d'euros, a cédé 0,50% à 15,89 euros. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a reculé de 0,56% à 6 139,97 points. Les pétrolières et minières ont pâti de la mauvaise tenue des cours des matières premières. BP a cédé 1,00% à 342 pence et Royal Dutch Shell (action "B") 0,90% à 1 660,50 pence. Anglo American s'est enfoncée de 10,81% à 487,45 pence, BHP Billiton de 6,54% à 762,80 pence, Glencore de 4,77% à 140,85 pence et Rio Tinto de 4,00% à 1 921,50 pence. La plupart des financières ont aussi courbé l'échine: l'assureur Legal & General a chuté de 6,36% à 228,10 pence après avoir présenté ses résultats annuels, son concurrent Prudential a cédé 2,12% à 1 317,50 pence et la banque Standard Chartered 4,04% à 464 pence. La banque RBS a en revanche gagné 1,47% à 234,60 pence, après la publication d'informations selon lesquelles elle s'apprêterait à supprimer 450 emplois de support dans sa division de banque d'investissement. La chaîne de supermarchés Sainsbury's a perdu 1,07% à 277,60 pence. La Bourse de Madrid a cédé 1,69% à 8 988,40 points, les principales banques voyant leurs cours dégringoler. Banco popular accusait la plus forte chute (-4,78% à 2,59 euros), suivie de Banco Santander (-4,34% à 4,32 euros). Le groupe de BTP Sacyr perdait 4,02% à 1,77 euros et Acerinox, premier fabricant espagnol d'acier inoxydable, 3,10% à 9,69 euros. Seules huit valeurs restaient dans le vert, dont la multinationale Indra spécialisée dans l'informatique (+0,68% à 9,90 euros), et le gestionnaire d'aéroports Aena (+0,65% à 108,75 euros). L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a perdu 1,14% à 18 765 points. La plus forte hausse a été enregistrée par Campari (+2,10% à 8,525 euros), qui a annoncé dans la matinée une OPA sur la Société des Produits Marnier Lapostolle (SPML). Telecom Italia gagnait pour sa part 1,36% à 1,046 euro tandis que Snam grimpait de 0,49% à 5,09 euros. Lanterne rouge, le chausseur de luxe Tod's perd 7,22% à 68,1 euros, suivi par la banque Monte Paschi di Siena (-5,98% à 0,597 euro) et Banca Popolare di Milano, (-4,62% à 0,7125 euro). L'indice SMI de la Bourse suisse a perdu 0,83% à 7 951,89 points. Geberit (-2,29% à 362,80 francs suisse) n'a pas convaincu avec ses résultats annuels. Le bénéfice a nettement diminué, dans un environnement difficile pour l'industrie de la construction et à cause des frais d'intégration de Sanitec. LafargeHolcim perdait aussi du terrain (-3,21% à 42,15 francs suisse). L'indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a reculé de 0,79% à 3 419,61 points. L'assureur Delta Lloyd, très volatil, a tiré l'indice vers le bas en perdant 5,05% à 5,30 euros. Il était suivi par Engie, qui a enregistré une baisse de 2,27% à 13,80 euros. Cinq valeurs du Bel-20 étaient dans le vert, le groupe diversifié Ackermans et van Haaren affichant la plus belle performance: +1,92% à 122,35 euros. La Bourse de Lisbonne a perdu 1,53% à 5 003,19 points, pénalisée surtout par la holding de télécommunications Pharol (-6,47% à 0,13 euro). La banque BCP a elle aussi fortement reculé (-6,03% à 0,04 euro). La place portugaise a aussi pâti des mauvaises performances de EDP Renovaveis (-2,34% à 6,40 euros), de Mota Engil (-2,26% à 1,78 euro) et de l'opérateur de télécommunications NOS (-2,05% à 6,12 euros).
Wall Street finit sans direction Wall Street a fini sans direction mardi, les investisseurs restant dans l'expectative au début d'une réunion de deux jours de la Réserve fédérale, après des indicateurs mitigés: le Dow Jones a pris 0,13% mais le Nasdaq a cédé 0,45%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 22,40 points à 17 251,53 points et le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 21,61 points à 4 728,67 points. Très suivi par les investisseurs, l'indice élargi S&P 500 a également cédé 3,71 points, soit 0,18%, à 2 015,93 points. "Les marchés sont au point mort avant la fin de la réunion de la Fed demain, où nous espérons glaner des indications sur ce qui va se passer avec les taux d'intérêt", a souligné David Levy, chez Republic Wealth Advisors. M. Levy a noté que le marché étudierait de particulièrement près l'intervention de la présidente de la Fed, Janet Yellen, pour évaluer "les indications d'une chance que les taux soient relevés en juin, qui était à 100% il y a quelques mois, puis à 0% le mois dernier, et maintenant semble à 50/50". Plusieurs analystes ont remarqué qu'après quatre semaines de hausse en Bourse, il devenait facile de saisir la moindre explication pour vendre, et que mardi les prétextes ne manquaient pas, même si à la veille de la Fed le marché est resté très calme. Les ventes au détail, très surveillées dans une économie dominée par la consommation, ont légèrement reculé en février (-0,1%), comme s'y attendaient les analystes. Plus inquiétant, les ventes de janvier, qui avaient d'abord été annoncées en petite hausse, ont été révisées en nette baisse (-0,4% au lieu de +0,2% précédemment estimé). Selon Chris Williamson, chez Markit, "la tendance plus négative que prévu des ventes de détail cette année renforce la pression sur les responsables (de la Fed) pour qu'ils se retiennent de rehausser les taux d'intérêt", car elle est de mauvais augure pour la croissance de l'ensemble du premier trimestre. Les prix à la production ont reculé de 0,2% en février, principalement à cause de la chute des prix de l'énergie. Mais hors énergie et alimentation, les prix de gros ont gagné 0,1% sur le mois, et 0,9% sur douze mois, le meilleur score depuis l'été 2015. Autre donnée positive, l'activité manufacturière de la région de New York a progressé en mars pour la première fois depuis 8 mois grâce à un redressement spectaculaire des nouvelles commandes.
Informatique en hausse Apple, poids lourd de l'indice, a poussé le Dow Jones à la hausse en grimpant de 2,01% à 104,58 dollars. Le géant informatique a bénéficié d'une note de Morgan Stanley optimiste sur les ventes d'iPhones. Cela a entraîné d'autres valeurs informatiques à la hausse, comme Microsoft (+0,79% à 53,59 dollars) et Intel (+0,70% à 31,65 dollars). Le groupe pharmaceutique canadien Valeant en revanche s'est effondré de 51,46% à 33,51 dollars après de mauvais résultats: il a revu en baisse ses prévisions de ventes et de bénéfice pour 2016, et a annoncé une perte de 336 millions de dollars américains au quatrième trimestre de 2015. L'action a été divisée par huit depuis août dernier, la société ayant été soupçonnée de manipulations comptables. Le spécialiste des cosmétiques Avon a chuté de 8,22% à 4,02 dollars après l'annonce d'une restructuration qui le conduira à supprimer 2 500 emplois et à transférer son siège au Royaume-Uni. Le fabricant de laits maternisés Mead Johnson Nutrition s'est en revanche envolé de 11,06% à 83,78 dollars, la chaîne de télévision CNBC s'étant fait l'écho de contacts pris avec la banque de conseil Lazard. Nestlé et Danone pourraient être intéressés par ses activités.