Présentée au Salon de Genève, l'Alpine A110 reprend le nom de son illustre ancêtre. Pesant 1.100 kg et mue par un moteur 1,8 litre de 250 ch, elle vise le Porsche Cayman. Elle signe le retour d'une vraie sportive française. Au prix d'un lent effeuillage, la nouvelle société Alpine nous en dit plus sur son nouveau coupé biplace. Après l'annonce voici quelques semaines de la présence d'un fond plat et d'un diffuseur, favorables à l'écoulement de l'air, à la vitesse de pointe comme à la stabilité et à la sobriété en carburant, nous apprenions que la structure métallique de ses sièges baquets serait évidée, afin de gagner en poids. La même obsession d'allègement et de finesse aérodynamique sont à l'origine du choix de l'aluminium pour la structure entière de la voiture comme pour ses ouvrants. L'annonce du jour, à une semaine exactement de l'ouverture à la presse des portes du Salon de l'automobile de Genève est la confirmation du nom de la bête : Alpine A110. Ce baptême est accompagné de la diffusion de deux premières photographies officielles qui laissent voir une robe très fidèle à celle du concept-car Alpine Vision de 2016. L'Alpine A110 prolonge la tradition de la Berlinette Alpine justifie ce recours - un peu facile - à une appellation vénérée dans le monde de la collection par la volonté de rattacher le nouveau modèle au meilleur du passé de la marque. Ce nom, A110, "reflète les principes intemporels de compacité, de légèreté et d'agilité qui ont fait le succès de la "Berlinette"," explique Alpine dans un communiqué. Techniquement, l'Alpine A110 fait appel à un nouveau moteur 4-cylindres essence suralimenté, situé en position centrale arrière. D'une cylindrée de 1,8 litre, il développe 250 chevaux et serait dérivé du 1.6 TCe déjà bien connu dans la gamme Renault. Si cela peut paraître modeste, il faut remettre cette cavalerie en ligne avec un poids contenu à 1.100 kg seulement, soit 235 kg de moins qu'un Porsche Cayman, concurrent direct de cette sportive tricolore. Voilà qui permet de passer de 0 à 100 km/h en 4,5 secondes. Si le rapport poids/puissance réjouira les fidèles de la marque, peut-être seront-ils moins convaincus par le choix obligatoire de la boîte automatique à double embrayage EDC 7. Si la boîte mécanique n'est visiblement pas prévue au programme, la version du lancement devrait par la suite se doubler d'une autre, plus puissante, forte de 300 ch. Une mécanique sans doute reprise par la future Mégane R.S. L'intérieur de l'Alpine A110 en hommage à l'ancêtre A l'intérieur, force est de constater que le style a été un peu dénaturé, en comparaison au concept-car Alpine Vision. Trois détails, qui faisaient tout le sel de l'habitacle, sont en effet passés à la trappe lors de la mise en production. Le plus spectaculaire concerne la disparition de la montre analogique, intégrée à l'écran central. On regrette aussi la moins bonne intégration des commutateurs, qui ne sont plus inclus dans l'insert décoratif en aluminium. Autre déception : les magnifiques commandes de climatisation en aluminium cèdent la place à de banals boutons en plastique. Dommage à ce niveau de gamme... On se consolera avec des contreportes dont le dessin est directement inspiré de celui de la Berlinette originelle et avec une console centrale flottante plutôt réussie. Mais au global, et malgré une planche de bord recouverte de cuir synthétique, on est un peu déçu du standing, eu égard au tarif annoncé, proche de celui d'un Cayman. En ce qui concerne le tarif justement, les gens d'Alpine eux-mêmes ne nous autorisent pas à espérer un ticket d'entrée inférieur à 50.000 euros. A les en croire, la demande ne serait pas sensiblement supérieure si la voiture coûtait dix mille euros de moins. Pas suffisamment du moins pour permettre à Alpine de gagner un peu d'argent. Le 8 décembre 2016, le constructeur ouvrait le carnet de commandes et annonçait un tarif compris entre 56.000 et 60.000 euros pour l'édition de lancement de l'A110 qu'on imagine équipée de toutes les options. La version d'entrée de gamme devrait coûter un peu moins cher. L'Alpine A110 sera produite dans l'usine historique de Dieppe (Seine maritime) "à 2.000 - 4.000 exemplaires par an, pas plus. Et encore 4.000, c'est optimiste", dit-on en interne. Des volumes extrêmement réduits par rapport aux 55.000 coupés et cabriolets Porsche 718 vendus l'an dernier mais qui devraient servir le grand projet dessiné par Renault : faire de l'A110 le porte-étendard d'une marque qui ambitionne de se lancer sur le marché fort rentable du SUV premium. La rentabilité de la marque Alpine repose en effet sur le succès commercial d'un véhicule de loisirs que l'Alliance Renault-Nissan pourrait étudier sur une base mécanique Daimler. L'Alpine A110 est sans doute un des modèles les plus attendus du Salon de Genève. Cette sportive française vise la Porsche 718 Cayman et mise sur la légèreté et la compacité. Elle est enfin là ! Tant attendue, l'Alpine A110 fait renaître la marque dieppoise après vingt-deux ans d'absence. Entre temps, les projets n'ont pas manqué pour offrir une nouvelle berlinette. Mais le lancement en 1996 du Spider sous la marque Renault Sport a fait sombrer Alpine dans un long sommeil. Il a fallu la volonté de Carlos Tavares, avant son arrivée chez PSA, pour concrétiser le projet qui voit le jour maintenant. L'Alpine se distingue dès le premier regard par ses dimensions contenues. Longue de 4,18 m et haute de seulement 1,25 m, elle tranche avec ses principales concurrentes qui se nomment Audi TT RS, Porsche 718 Cayman ou Alfa Romeo 4C. Parfaitement proportionnée et menue, elle apparaît très réussie. De nombreux traits sont empruntés à l'Alpine A110 originelle : la nervure du capot avant, le coup de gouge dans les flancs, le regard… L'équilibre entre modernité et nostalgie semble parfaitement maîtrisé. Cette Alpine rend palpable par son dessin la légèreté de sa caisse en aluminium, qui permet d'afficher une masse totale de 1.080 kg. L'Alpine fièrement dressée au sommet de la gamme Renault Alpine entend miser sur le plaisir de conduite. Cela est manifeste dès que l'on s'installe à bord de l'auto. Les petits baquets offrent un maintien latéral parfait, le volant tombe parfaitement sous les mains, et les palettes sont suffisamment grandes pour pouvoir être manipulées en virage. Reste des dossiers de sièges non réglables, qui ne conviendront pas forcément à toutes les positions de conduite, même si l'inclinaison choisie semble à première vue un compromis assez judicieux. A vérifier lors d'un essai. Renault semble avoir fait des efforts pour offrir une finition en rapport avec le standing visé. Les inserts en carbone véritable ajoutent une note sportive. Il en va de même des surpiqûres bleues, sur les baquets et la console centrale. Quant au dessin des contreportes, il est directement inspiré par celui de la berlinette des années 1960. Reste que quelques détails déçoivent. Ou plutôt, l'absence de certains détails, ceux qui donnaient tant de charme à l'habitacle du concept-car Alpine Vision : la montre analogique intégrée à l'écran central, les interrupteurs intégrés à l'insert décoratif ou encore les commandes de climatisation en aluminium massif. Une finition correcte dans l'Alpine A110 D'aucuns pourront regretter les emprunts aux autres modèles de la gamme. Mais les pièces en question (commodos, poignées de contreporte, palettes de changement de vitesse…) ne paraissent pas spécialement de mauvaise qualité. Pas plus que le revêtement en skaï de la planche de bord, qui rappelle le subterfuge utilisé sur le Peugeot RCZ. Bref, l'ensemble pourrait avoir un peu plus de charme, mais paraît assez acceptable en l'état. Il faudra encore un peu de patience avant de pouvoir démarrer cette Alpine, qui suscite l'impatience après le premier contact. Les premiers clients livrés seront ceux qui ont commandé le modèle de lancement, dénommé Première Edition, facturé 58.500 €. Ceux-ci pourront toucher leur voiture en décembre. Dans un deuxième temps, il sera possible de réserver les versions de série promises pour 2018.