Le milieu des affaires en Russie est de plus en plus séduisant pour les investisseurs étrangers. En 2016, la part des hommes d'affaires étrangers optimistes (23%) a été multipliée par quatre par rapport à 2015 (6%), ce qui promet une croissance des investissements réels dans l'économie russe dès 2017. Selon une récente étude réalisée par l'Union russe des industriels et des entrepreneurs et FleishmanHillard Vanguard intitulée " Le business étranger dans le milieu des affaires en Russie ", parallèlement à l'accroissement de la part d'entrepreneurs étrangers évaluant d'une façon positive le milieu des affaires en Russie, on assiste à la diminution de la part des personnes pessimistes jusqu'à 53 %, contre 77 % en 2015 et 82 % en 2014. Pour ce qui est des changements positifs intervenus dans le climat des affaires en Russie, les entrepreneurs se félicitent des contacts moins fréquents avec les autorités (jusqu'à 80 %), du plus grand rôle des associations professionnelles (79 %) et du travail au sein des organes consultatifs (30 %). En 2016, l'inflation, le plus grave problème pour 55 % des sondés en 2015, n'était signalée que par 45 % d'entre eux. La pénurie de personnels qualifiés (47 %), la corruption (35 %) et la défense insuffisante des droits de propriété (29 %) étaient les autres sujets de préoccupation l'année dernière. L'état de l'infrastructure russe a également contribué à l'amélioration du milieu des affaires en Russie. Si en 2015, la note moyenne donnée à l'infrastructure était de 3,97, en 2016 elle a été portée à 4,34. Il s'agit, entre autres, des aéroports, des télécommunications, des réseaux électriques, des chemins de fer et du système bancaire. Elena Fadeeva, directrice générale de FleishmanHillard Vanguard, explique cette montée en flèche de l'attitude positive des investisseurs étrangers par plusieurs facteurs, notamment par la stabilisation de la monnaie nationale. " Pour de nombreux investisseurs étrangers, un rouble stable fait monter la confiance envers l'économie. Il importe de comprendre que les investisseurs étrangers ne considèrent pas le climat des affaires en Russie comme un modèle à part. Ils évaluent la situation dans tous les pays et leur estimation est liée aux événements qui se produisent dans d'autres régions ", constate-t-elle. Mme Fadeeva signale que l'optimisme des investisseurs ne signifie pas que la situation en matière d'investissements s'est stabilisée. Néanmoins, l'estimation positive du milieu des affaires en 2016 par rapport à 2015 annonce des investissements réels dans l'économie dès 2017. Selon la Banque centrale de Russie, en 2016, 19 milliards de dollars ont été investis dans l'économie russe depuis l'étranger, cela sur fond de baisse généralisée des investissements dans l'économie mondiale. Notons à titre de comparaison qu'en 2015, 4,8 milliards de dollars seulement avaient été investis en Russie depuis l'étranger. Surmonter la récession la plus grave depuis 20 ans Selon les estimations d'experts, la récession la plus longue que l'économie russe a connu ces des 20 dernières années vient de prendre fin. Le pays devrait désormais connaître un redressement important. La Russie a réussi à sortir de la récession économique la plus longue des deux dernières décennies, annonce l'agence Bloomberg. Le pays a même réussi à surmonter le ralentissement économique plus tôt que prévu. Selon les estimations antérieures de la Banque centrale russe, la croissance économique a repris dans la deuxième moitié de l'année 2016, mais il semble aujourd'hui plus probable que ce processus ait commencé au premier trimestre de l'année dernière, estime Bloomberg, qui se réfère aux données de la Banque centrale. Le chroniqueur a également noté que l'une des raisons de ce redressement économique est liée à la révision des dépenses militaires par le gouvernement russe. L'augmentation de ces dépenses a eu un impact positif sur le produit intérieur brut (PIB) du pays. D'autre part, selon lui, les prix plus élevés du pétrole ont également contribué à la croissance économique russe. Mais le secteur des matières premières n'explique pas à lui seul la meilleure tenue de l'économie russe. " Le redressement d'autres secteurs de l'économie, outre le secteur énergétique, a été une agréable surprise ", a déclaré à l'agence le spécialiste des questions stratégiques de la Danske Bank Vladimir Miklachevski, soulignant que la croissance de ces secteurs étant essentielle sur le long terme. Dans le même temps, l'économie russe pourrait se redresser de manière encore plus spectaculaire si l'administration de Donald Trump décidait d'assouplir les sanctions économiques. Selon les estimations des économistes, dans ce cas le prix du rouble s'élèverait de 5-10 %, tandis que le PIB augmenterait de 0,2 % cette année et de 0,5 % l'année suivante. Néanmoins, la croissance potentielle de l'économie sera limitée à 1,5-2 %, avance Bloomberg, citant la chef de la Banque centrale russe, Elvira Nabioullina. Dans le même temps, Vladimir Poutine a chargé le ministre russe de l'Economie d'élaborer un nouveau plan de croissance économique d'ici 2019.