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Finances : Une approche rénovée pour le Nouveau modèle de croissance économique
Publié dans Le Maghreb le 11 - 04 - 2017

L'Algérie a adopté en 2016 un Nouveau modèle de croissance économique. Ce document de référence a été examiné et approuvé en Conseil des ministres le 26 juillet 2016. Il s'appuie d'une part sur une approche rénovée de la politique budgétaire avec une trajectoire 2016-2019 et d'autre part une perspective de diversification et de transformation de l'économie à l'horizon 2030.
Dans son volet budgétaire, le Nouveau modèle de croissance met en exergue les objectifs ci-après à l'horizon 2019: (i) une amélioration des recettes de la fiscalité ordinaire de sorte qu'elle puisse couvrir, l'essentiel des dépenses de fonctionnement, (ii) une réduction sensible du déficit du Trésor à la même échéance, (iii) et une mobilisation des ressources additionnelles nécessaires sur le marché financier interne.
Dans son volet diversification et transformation de l'économie, le Nouveau modèle de croissance publié par le ministère des Finances définit des objectifs cibles à atteindre sur la période 2020-2030: - Une trajectoire soutenue de croissance du PIB hors hydrocarbures, de 6.5% par an sur la période 2020-2030 - Une élévation sensible du revenu du PIB par habitant qui devrait être multiplié par 2,3 fois - Un doublement de la part de l'industrie manufacturière, en termes de valeur ajoutée (de 5.3% en 2015 à 10 % du PIB à l'horizon 2030) ; - Une modernisation du secteur agricole permettant d'atteindre l'objectif de sécurité alimentaire et de réaliser son potentiel de diversification des exportations ; - Une transition énergétique permettant notamment de diviser par deux le taux de croissance annuel de la consommation interne d'énergie (de +6% par an en 2015 à +3% par an à l'horizon 2030); - Une diversification des exportations permettant de soutenir le financement de la croissance économique accélérée.
La chute brutale du prix des hydrocarbures a révélé la grande vulnérabilité des finances publiques. En effet, malgré la dépréciation du dinar, la fiscalité pétrolière a chuté de -7.9% en 2014 et de -32.9% en 2015. Cette baisse des revenus budgétaires a entraîné l'un des plus importants déficits budgétaires que le pays ait connu depuis au moins quinze ans ainsi qu'une contraction importante de l'encours du FRR. Le soutien de la politique budgétaire dans cette conjoncture pétrolière défavorable nécessite des ajustements qui confèrent plus de rigueur aux dépenses publiques et plus de rendement fiscal tout en consolidant les principes de justice sociale et de solidarité nationale que consacre notre Constitution.
Les véritables sources de cette vulnérabilité budgétaire sont liées à la nature du modèle de fonctionnement de l'économie largement dépendant des hydrocarbures (32% de la production brute de l'économie et prépondérance des exportations des hydrocarbures) et de la dépense budgétaire (60% des revenus budgétaires de l'Etat). L'Etat est également le principal investisseur (49% du total de l'accumulation brute de fonds fixes) et l'employeur en dernier ressort (25% du total de l'emploi formel). Ce modèle d'organisation et de financement de l'économie a certainement permis la réalisation d'un large réseau d'infrastructures économiques et sociales que ce soit en termes d'accès au logement et à l'eau, d'introduction massive de gaz et d'électricité dans les foyers, d'infrastructures de transport, ou d'accès aux soins et à l'éducation.
Il a également permis de réduire le chômage dans une période où celui-ci était parmi les plus élevé au monde (près de 30% en 1999 et 9,9% en 2016). Toutefois, ce modèle est bâti sur une base vulnérable, où les conditions de sa reproduction s'appuient principalement sur l'exploitation de ressources naturelles épuisables.
La violence du choc pétrolier actuel met en évidence la fragilité de ce modèle économique. L'urgence de construire un nouveau modèle économique qui passe par de profondes transformations structurelles, en vue d'assurer une croissance économique accélérée et une équité sociale affranchie de la dépendance des hydrocarbures.
C'est la raison pour laquelle l'ajustement interne à entreprendre sur la période 2016-2019 ne constitue pas une finalité en soi mais doit être considérée plutôt comme un début de l'affranchissement de cette dépendance.

Trajectoires budgétaires soutenables
Cette note synthétique résume les propositions les plus saillantes du Nouveau modèle de croissance économique qui cible l'émergence de l'économie nationale à horizon 2030 et trace les trajectoires de sortie de la crise budgétaire à court terme (2016-2019) adossée à des réformes de la politique budgétaire.
L'analyse de la structure du budget de l'Etat montre l'ampleur des dépenses courantes en Algérie. Une partie de cette ampleur des dépenses s'explique par la construction d'infrastructures nécessaires pour le pays, la croissance démographiques et la progression afférente des dépenses sociales.
En termes d'importance des transferts sociaux dans le PIB global, ce qui fait que l'Algérie se situe dans le troisième quartile du groupe de pays à revenu moyen-supérieur dans le monde. Comparativement aux pays exportateurs de pétrole, l'Algérie se positionne parmi les pays où les transferts sociaux par rapport au PIB sont les plus élevés.
En ce qui concerne les dépenses en personnel, notre pays parmi ceux à revenus similaires, est celui qui consacre une part importante de dépenses publiques à la rémunération des personnels de l'administration. Ce constat reste, également, vérifié par comparaison aux pays exportateurs de pétrole. L'option sociale de l'Etat dictée par le cheminement particulier de l'Histoire de notre pays montre, toutefois, un glissement d'une conception de l'Etat Social garant de la justice sociale et de la solidarité nationale vers un Etat Providence, privilégiant une redistribution généralisée et uniforme des richesses et de la production nationale.
Concernant les dépenses d'équipement, leur accroissement au cours des quinze dernières années a permis au pays de se doter d'infrastructures économiques et sociales pour couvrir convenablement la demande en services publics répondant aux aspirations de la population. Les conséquences de cette option sont, aujourd'hui, bien apparentes à travers des politiques de redistribution inefficaces, inefficientes et antiéconomiques. - Inefficaces car elles n'ont pas réalisé pleinement notre option fondamentale d'une plus grande justice sociale, car le système actuel de redistribution profite tout autant aux catégories de population aisées qu'à celles des plus démunies. - Inefficientes car elles conduisent à une surconsommation et à un gaspillage considérable du fait d'un système de prix qui ne reflète qu'imparfaitement les coûts de production. - Antiéconomiques, car elles créent des distorsions de prix. De ce triple constat se dégagent deux grandes orientations de réforme :
Un ajustement budgétaire qui préserve le caractère social de l'économie nationale tout en replaçant les dépenses à des niveaux normatifs afin d'assurer la soutenabilité de la politique budgétaire ; ? Une réforme profonde des mécanismes d'élaboration, de composition, de suivi et de financement du programme d'équipement qui vise la réhabilitation des principes de rendement de l'investissement et de son efficacité, la réallocation des ressources budgétaires vers les facteurs clés d'une croissance endogène, la diversification des sources de financement sur une base transparente et encadrée par une législation sur le partenariat public-privé. L'évaluation succincte de la politique budgétaire a montré la nécessité d'un ajustement budgétaire qui doit inscrire dans ses objectifs la nécessaire stabilité du cadre macroéconomique sans laquelle le développement économique ne serait pas soutenable.
Toutefois, la stabilité du cadre macroéconomique, si elle est une condition nécessaire à une relance de l'économie sur une base robuste, est loin d'être suffisante. Seule une vision stratégique de long terme avec une déclinaison des réformes multidimensionnelles à mener, permettrait de sortir l'économie nationale de la dépendance des hydrocarbures. En effet, si aucune réforme n'est engagée, la contraction de la dépense et des revenus budgétaires aura nécessairement des répercussions négatives sur la croissance économique.


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