La troisième génération de Land Rover Discovery s'allège et arrondit les angles pour mieux plaire aux familles. Elle conserve des capacités en tout-terrain au-dessus du lot, à condition de choisir quelques options. Comme ses frères Range Rover et Range Rover Sport avant lui, le Land Rover Discovery s'allège. Si le constructeur aime à annoncer une perte de poids drastique de 480 kg, c'est grâce à un tour de passe-passe : c'est en comparant l'ancienne version V6 Diesel à la nouvelle, dotée d'un simple quatre-cylindres Diesel mais aux performances comparables que l'on obtient ce chiffre. Dans les faits, à motorisation équivalente, la différence réelle est de 350 kg, ce qui n'a déjà rien de négligeable. Au volant du Discovery Sd4, qui ne pèse plus "que" 2.109 kg, le progrès est sensible. Certes, la suspension pneumatique optionnelle sur les quatre-cylindres, la seule disponible à l'essai, est toujours réglée avec une grande souplesse, pour le confort. Mais malgré un roulis sensible, l'inscription en virages est bien plus immédiate qu'auparavant. La direction très assistée gomme le ressenti mais le comportement se révèle sain et équilibré. Pas de quoi aller chercher un Audi Q7, mais le britannique fait jeu égal sur petites routes avec un Volvo XC90 et domine un Volkswagen Touareg. Pas mal.
Un quatre-cylindres plutôt vaillant pour le Land Rover Discovery Et question agrément, le nouveau quatre-cylindres se défend également plutôt bien. Ce bloc issu de la famille Ingenium a reçu la greffe d'un deuxième turbo, pour voir sa puissance passer à 240 ch. Plutôt vif, il offre des relances assez correctes. Et la consommation, aux alentours de 8,0 l/100 km sur notre parcours mêlant route et autoroute, apparaît plutôt raisonnable pour un tel engin. Certes, on peut regretter la sonorité feutrée d'un V6 (le niveau sonore est acceptable mais le timbre peu agréable) et son onctuosité. Mais le Discovery ainsi animé n'a rien d'inacceptable. Le principal grief concerne la boîte de vitesse automatique ZF à huit rapports, parfois brutale au rétrogradage. Dommage, celle-ci donne toute satisfaction dans les autres modèles de la gamme… Alors, est-ce un carton plein sur la route pour ce nouveau Discovery ? Pas complètement, certains choix faisant tiquer. La boîte de vitesse n'est qu'un exemple, on pourrait également parler de la suspension. Même en choisissant l'option pneumatique, on doit se contenter d'un réglage en hauteur de la caisse. Entendez par là qu'elle demeure passive, et ne s'adapte donc pas, comme c'est le cas sur les Range Rover et Range Rover Sport, en temps réel aux conditions de roulage. Résultat : si le confort donne toute satisfaction à allures moyenne, des trépidations se font nettement ressentir à basse vitesse sur les petites irrégularités. Regrettable, pour un véhicule familial qui mise avant tout sur le confort.
Le Discovery V6, plus lourd et pataud D'autre part, si nous avons loué l'agilité correcte de la version quatre-cylindres, il n'en est pas de même du V6, bien plus lourd (de 114 kg). Ce surcroît de masse sur le train avant est nettement sensible, au point que la différence de comportement avec la précédente mouture n'est pas vraiment marquée. Et la faible différence de puissance (ce V6 d'origine PSA-Ford développe 258 ch) fait que les performances sont quasi identiques à celles du quatre-cylindres. Au final, le seul bénéfice par rapport à l'ancienne mouture concerne la consommation, qui s'est fixée à 9,0 l/100 km lors de l'essai. Malgré ces quelques regrets, le nouveau Discovery conserve les fondamentaux de la précédente mouture. Il en est ainsi des capacités en hors-pistes, qui se placent toujours au meilleur niveau du segment. Croisement de ponts, terrains gras, poussiéreux, rocaille… Rien n'arrête ce gros 4x4, sauf ses dimensions dans les chemins les plus étroits. Tout cela bien entendu à condition de piocher encore une fois dans le catalogue des options. C'est en effet une première, mais le Discovery n'offre pas de boîte de transfert à gamme courte sur les modèles quatre-cylindres. Et celle-ci est même carrément indisponible sur l'entrée de gamme de 180 ch ! De même, il faut rallonger la sauce pour profiter du All-Terrain Progress Control, ce dispositif redoutable qui permet de maintenir une vitesse constante présélectionnée, quel que soit le relief. Une fois correctement doté, le Discovery passe partout. Land Rover a simplement fait le constat qu'une bonne part de la clientèle n'avait pas besoin de toute cette panoplie. Signe des temps, les concurrents désignés sont désormais les Audi Q7 et Volvo XC90, et non plus les Mitsubishi Pajero et Toyota Land Cruiser. Seul vrai modèle sept places de la gamme (les places de troisième rangée du Range Rover Sport sont plus à considérer comme des sièges d'appoints), le Discovery présente une habitabilité remarquable. Contrairement à certains concurrents, il n'a rien perdu de sa fonctionnalité en changeant de génération. L'arrière toujours volumineux permet d'accueillir réellement sept adultes. Et, en option, il est possible de rabattre les sièges à distance un par un grâce à une application Smartphone. Le volume de coffre, de 1.231 litres en version cinq places, est au meilleur niveau du segment. Notons par ailleurs que le volet de hayon - réalisé en plastique pour gagner du poids - est désormais en un seul tenant. Ceux qui regretteront la ridelle de la précédente mouture disposent maintenant d'une petite plateforme dans le prolongement du plancher de coffre, qui permet de supporter le poids de trois personnes assises. Las, celle-ci est placée à la verticale quand elle est repliée et barre l'accès au coffre quand elle n'est pas utilisée, c'est-à-dire la plupart du temps. Peu pratique. La vie à bord passe aussi par la qualité de présentation et la finition. Censément moins huppé que les modèles de la famille Range Rover, le Discovery n'a pourtant pas à rougir de la comparaison. Le mobilier arbore des lignes nettes et précises, et des matériaux joliment choisis. Seule l'absence de cuir sur la planche de bord des versions de base permet de faire la différence avec les frangins plus huppés. C'est tout et c'est bien peu en ce qui concerne la présentation. Par contre, certains raffinements comme l'affichage tête haute n'ont pas droit de cité à bord de ce grand SUV familial. Homogène et bien conçue, cette troisième génération de Discovery se place clairement dans la bataille. A 65.700 € en finition HSE (la première avec le cuir et le GPS) et le quatre-cylindres Sd4, il se situe à mi-chemin entre le Volvo XC90 D5 AWD Momentum (62.800 €) et l'Audi Q7 3.0 TDI 218 ch Ambition Luxe à 69.070 €. Le britannique est donc prêt à se lancer dans la mêlée des grands SUV familiaux, sans trop renier son ADN, même si les afficionados pourront légitimement regretter le charme des lignes carrées de l'ancienne mouture.