Le pétrole était encore orienté à la baisse, mercredi en Asie, mais les volumes d'échanges étaient très limités après deux jours de recul des cours. Vers 04h30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en mai, cédait 9 cents à 52,32 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en juin, perdait 13 cents à 54,76 dollars. L'or noir est sur une tendance baissière en raison de craintes d'une surproduction américaine qui nuise aux efforts de l'Opep et d'autres pays pour diminuer l'offre et faire remonter les prix. Ces inquiétudes ont été renforcées par les estimations pour la semaine passée des réserves américaines faites par la fédération privée American Petroleum Institute (API). "Les regards sont désormais tournés vers les chiffres officiels des réserves américaines ce soir", a déclaré Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.
Une séance hésitante a New York La veille, les cours du pétrole ont légèrement baissé, sans dégager de franche tendance à l'issue d'une séance hésitante face à des perspectives contrastées sur l'offre à travers le monde. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a cédé 24 cents à 52,41 dollars sur le contrat pour livraison en mai au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a perdu 47 cents à 54,89 dollars sur le contrat pour livraison en juin à l'Intercontinental Exchange (ICE). Les cours ont commencé la journée dans le rouge, sont brièvement repassés en hausse peu après l'ouverture à New York, ont replongé nettement en cours de séance américaine, puis ont fini proches de l'équilibre. "Deux pressions opposées s'exercent sur le marché, avec des attentes conflictuelles qui finissent par plus ou moins s'équilibrer", a résumé Mike Lynch, de SEER. "D'un côté, les investisseurs évoquent la hausse de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis", a-t-il précisé. Dans son rapport mensuel sur le pétrole de schiste, le département de l'Energie (DoE) a considérablement révisé en hausse ses prévisions sur l'activité dans le secteur, s'attendant maintenant pour mai à la plus forte progression de la production depuis deux ans. "C'est en train de peser sur les cours", a reconnu John Kilduff, d'Again Capital. Sur le sujet de l'offre américaine, les investisseurs s'apprêtent maintenant à assimiler mercredi les chiffres hebdomadaires du DoE, les analystes espérant, de façon médiane, un recul des stocks de brut pour la deuxième semaine de suite. Seconde influence dominante sur les cours, cette fois positive, "les investisseurs disent croire à la perspective d'une baisse générale des réserves à la suite des déclins engagés par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires au niveau de leur production", a poursuivi M. Lynch. De concert avec d'autres pays comme la Russie, les membres de l'Opep s'imposent depuis janvier des plafonds de production, mais ils ne sont pour l'heure officiellement prévus que jusqu'à la mi-2017.
Le dollar déprime "On dirait qu'ils vont être prolongés", a assuré M. Lynch. Selon une note citée par l'agence Bloomberg, Citi s'attend à ce que le prix du baril de Brent revienne autour de 65 dollars à la fin de l'année... A supposer que les accords de l'Opep soient bien prolongés au-delà de la fin juin. Enfin, mardi, "l'affaiblissement du dollar (...) a aussi aidé le marché à se remettre de ses plus bas niveaux", a avancé M. Evans. Le billet vert, dont la force a tendance à nuire au marché pétrolier puisque celui-ci est libellé en monnaie américaine, reculait nettement. Il souffrait notamment face à la livre sterling et, dans le sillage, face à l'euro, de l'enthousiasme des cambistes après l'annonce de législatives britanniques anticipées pour lesquelles les conservateurs sont les grands favoris.