Les cours du pétrole étaient orientés à la hausse, mercredi en Asie, encouragés par les estimations d'une baisse plus forte que prévue des réserves américaines de brut. Vers 04H30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en mai, gagnait 28 cents à 51,31 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, également pour mai, prenait 24 cents à 54,41 dollars. La fédération privée American Petroleum Institute (API) estime que les réserves américaines de brut ont diminué la semaine dernière de 1,83 millions de barils, alors que le marché s'attendait à une baisse de 150.000 barils. Une baisse des réserves est interprétée comme un regain de demande de la première économie de la planète, ce qui est de nature à soutenir les prix. "Le pétrole a flambé dans la nuit grâce aux chiffres surprises de l'API", a déclaré Jeffrey Halley, analyste chez OANDA. "Il faudra attendre les chiffres du DoE pour savoir si ce rebond reflète une réalité ou n'est qu'un rêve", a-t-il ajouté en référence aux chiffres officiels publiés mercredi par le département de l'Energie (DoE).
Bons signes sur l'offre La veille, les cours du pétrole ont monté, les investisseurs regagnant de l'optimisme face à des éléments jugés encourageants quant à une diminution prochaine des réserves mondiales. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a gagné 79 cents à 51,03 dollars sur le contrat pour livraison en mai au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a avancé de 1,05 dollar à 54,17 dollars sur le contrat pour livraison en juin à l'Intercontinal Exchange (ICE). "On entend parler d'une baisse des réserves de pétrole actuellement en transit maritime", a rapporté Mike Lynch, de SEER. "Cela semble être un signe encourageant en vue d'un rebond du marché lors des prochains mois". Ces rumeurs constituent une lueur d'espoir pour le marché car les investisseurs désespèrent depuis des mois d'assister à une baisse des réserves mondiales d'or noir. En laissant penser que ce sont en fait les stocks de pétrole en transit qui baissent avant les réserves mesurables dans chaque pays, "cela suggère que le marché mondial se rééquilibre bien à la suite des baisses de production menées à l'initiative de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)", a écrit Tim Evans, de Citi. Le cartel et d'autres pays, comme la Russie, s'imposent depuis janvier des plafonds précis sans que cela ne se traduise par une diminution des réserves. "Une nouvelle fois, il y a un va-et-vient des cours face à l'efficacité supposée des accords de baisses de production", en a conclu John Kilduff, d'Again Capital. A supposer qu'il y ait bien des signes de résorption des réserves, cela donnerait un élément d'optimisme au moment où les investisseurs se demandent si l'Opep et ses partenaires vont prolonger ces accords au-delà de la mi-2017.
Offre américaine "Même si ces discussions sont manifestement encourageantes", les cours étant revenus au plus haut depuis près d'un mois, "les données en question sont douteuses", a toutefois minimisé M. Evans. "Elles se basent sur des sources anonymes au sein du secteur et celles-ci ne sont pas forcément désintéressées", un rebond des cours pouvant profiter à beaucoup d'acteurs, a-t-il prévenu. Tout en évoquant un coup de pouce d'une panne dans le gisement de Buzzard en mer du Nord, M. Evans préférait donc mettre l'accent sur les chiffres hebdomadaires du lendemain quant à l'offre américaine, y voyant "une indication plus fiable de l'équilibre du marché". Le Département de l'Energie (DoE) publiera mercredi à 14H30 GMT ces chiffres et, selon la prévision médiane des analystes sondés par l'agence Bloomberg, les réserves de brut devraient avoir baissé de 700.000 barils la semaine précédente alors qu'elles battent régulièrement des records depuis le début d'année. Les stocks d'essence devraient avoir baissé de 2 millions de barils, et ceux de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) avoir reculé d'un million de barils. Les investisseurs seront aussi attentifs à l'évolution de la production américaine qui ne cesse d'accélérer depuis des mois, les Etats-Unis n'étant pas impliqués par les accords internationaux de baisses de l'offre.