Les cours du pétrole ont rebondi lundi en Asie, en raison des possibilités d'une prolongation des baisses de production décidées entre l'Opep et des pays non membres du cartel. Vers 04H50 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en juin, gagnait 24 cents à 49,86 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en juin, prenait 30 cents à 52,26 dollars. Un groupe de travail de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de représentants de producteurs n'appartenant pas au cartel ont laissé entendre que l'accord forgé pour réduire la production et soutenir les prix pourrait être prolongé au-delà de juin. La hausse des cours est cependant limitée par l'augmentation du nombre de puits en activité aux Etats-Unis, selon le décompte hebdomadaire du groupe Baker Hughes. Il s'agit de la 14e semaine consécutive de hausse. Vendredi, le WTI avait cédé 1,09 dollar à 49,62 dollars sur le contrat pour livraison en juin au New York Mercantile Exchange (Nymex), dont c'était le premier jour comme contrat de référence. A Londres, le Brent de la mer du Nord avait reculé de 1,03 dollar à 51,96 dollars sur le contrat pour livraison en juin à l'Intercontinental Exchange (ICE).
Maintenir la réduction de la production Les pays faisant partie du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont donné leur feu vert à la prolongation possible de l'accord sur la réduction de la production du pétrole chargée de limiter les stocks. Le ministre saoudien de l'Energie a déclaré jeudi que les pays producteurs membres et non-membres de l'Opep "pourraient être amenés", lors d'une réunion en mai, à prolonger leur accord sur la réduction de l'offre afin de réduire le niveau des stocks. "Nous pourrions être amenés à prolonger pour atteindre l'objectif (...) du niveau des stocks" dans les pays consommateurs, a déclaré Khaled al-Faleh lors d'un forum sur l'énergie à Abou Dhabi. Il se référait à l'accord en vertu duquel l'Opep et ses partenaires, comme la Russie, s'imposent depuis janvier des plafonds de production jusqu'à la fin du premier semestre. Le ministre saoudien, dont le pays est le premier exportateur mondial de brut, a indiqué qu'il y avait une sorte d'"accord de principe" sur la nécessité de reconduire la réduction de l'offre après une réunion le mois dernier à Koweït du comité chargé de vérifier le respect des engagements pris. Il a ajouté que l'évaluation des données du marché devrait continuer en avril et mai avant que les pays engagés par l'accord ne prennent une décision finale lors de leur réunion prévue le 25 mai à Vienne. "Il y a eu un haut niveau d'engagement au cours des trois premiers mois mais, malgré cela, nous n'avons pas atteint l'objectif" d'absorber la surabondance de pétrole, a-t-il dit. Les pays de l'Opep et des producteurs non-membres du cartel, dont la Russie, avaient décidé fin 2016 de réduire, durant les six premiers mois de cette année, leur offre de 1,8 million de barils par jour (mbj). Leur objectif était ainsi de soutenir les prix du brut qui avaient perdu près de la moitié de leur valeur à partir de la mi-2014. Les prix ont connu ces derniers mois une remontée et évoluent au-dessus de 50 dollars le baril.
Engagement 'significatif Le ministre koweïtien du Pétrole Issam al-Marzooq a indiqué pour sa part qu'il y avait un engagement "significatif" de la part des pays producteurs non-membres de l'Opep et a appelé à reconduire la réduction. "Il est important que nous acceptions de prolonger l'accord", a-t-il souligné lors du forum. Dans son rapport mensuel publié la semaine dernière, l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a indiqué que la consommation mondiale de pétrole devrait croître un peu moins fortement que prévu en 2017, tandis que les pays non-Opep, dont les Etats-Unis, pomperont davantage de barils, des tendances susceptibles d'influer sur un marché s'approchant de l'équilibre. Bien que l'AIE estime toujours "probable" un resserrement du marché pétrolier cette année, elle a souligné qu'une demande moins vigoureuse pourrait influencer l'équilibre de celui-ci, tout comme la hausse de production en provenance des pays n'appartenant pas à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Après un déclin de 790.000 barils par jour (b/j) en 2016, ceux-ci devraient pomper 485.000 b/j de plus cette année, à 58,1 mbj, grâce notamment à une forte reprise de l'activité de forage outre-Atlantique où la remontée des cours au-dessus de 50 dollars le baril attire à nouveau les investissements dans les hydrocarbures de schiste. Une reconduction de la réduction de l'offre aurait pour effet de réduire des stocks mondiaux encore surabondants et d'apporter un soutien supplémentaire aux cours, a estimé l'AIE. Mais la médaille aurait un revers: la hausse des prix encouragerait davantage le secteur du pétrole de schiste aux Etats-Unis et les autres producteurs, a-t-elle mis en garde. Les cours du pétrole repartaient à la hausse jeudi sous l'effet d'achats à bon compte après avoir lourdement plongé à cause de chiffres jugés inquiétants sur l'offre américaine.
L'Opep "optimiste" sur une reprise des cours L'Opep est optimiste sur une reprise des prix du brut sur le marché international sous l'effet des réductions de l'offre convenues avec d'autres producteurs non-membres du cartel, a indiqué son chef. "Nous sommes optimistes sur le fait que les mesures déjà prises nous ont placés sur la voie de la reprise", a déclaré le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Mohammad Sanusi Barkindo, lors d'un forum sur l'énergie à Abou Dhabi. L'Opep et ses partenaires, comme la Russie, s'imposent depuis janvier des plafonds de production, dont l'application est au moins prévue jusqu'à la mi-2017, afin de soutenir les prix du brut qui avaient perdu près de la moitié de leur valeur à partir de la mi-2014. Les prix ont connu ces derniers mois une remontée et évoluent au-dessus de 50 dollars le baril. Des monarchies du Golfe, conduites par l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de brut, sont membres de l'Opep. M. Barkindo a évité de se prononcer sur une possible reconduction des quotas de production lors d'une rencontre ministérielle des pays concernés, prévue en mai à Vienne. "Je pense que ces 24 pays prendront une décision qui sera dans le meilleur intérêt non seulement des producteurs mais aussi des consommateurs et de l'industrie mondiale en général", a-t-il dit. Il a ajouté que cette politique avait permis à l'Opep et à ses partenaires d'être "aux commandes" pour influencer les marchés au lieu de "réagir aux développements" sur ces marchés. Le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Suhail Al-Mazrouei, a déclaré aux journalistes en marge du forum qu'il était "encore prématuré de prendre une décision". "Le marché se corrige. Jusqu'à présent, nous n'avons pas vu d'énormes fluctuations de prix, ce qui est une bonne chose", a-t-il dit. "Nous voulons la stabilité sur le marché". Les cours du pétrole étaient orientés à la baisse mardi en Asie, en raison des inquiétudes persistantes sur la hausse de la production américaine de pétrole de schiste.
Baisse moindre que prévu des stocks US Les stocks de pétrole brut ont légèrement moins baissé que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis, selon les chiffres publiés mercredi par le département de l'Energie (DoE). Lors de la semaine achevée le 14 avril, les réserves commerciales de brut ont reculé d'un million de barils pour revenir à 532,3 millions, alors que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablaient de façon médiane sur une baisse de 1,4 million. Le chiffre du DoE est par ailleurs semblable aux estimations publiées la veille par la fédération privée American Petroleum Institute (API) qui avait fait part d'un recul du même ordre des stocks de brut. A ce niveau, les réserves commerciales de brut, qui enchaînaient encore les records voici quelques semaines, s'inscrivent en hausse de 4,9% par rapport à la même époque de 2016 et restent proches de la limite supérieure de la fourchette moyenne dans cette période. Pour la septième semaine consécutive, les réserves stratégiques de brut ont, en outre, été abaissées, cette fois de 200'000 barils. Du côté des stocks d'essence, le DoE a annoncé une hausse de 1,5 million de barils, alors que les experts compilés par Bloomberg comptaient sur un déclin de deux millions. Ils affichent une baisse de 0,8% par rapport à la même époque de l'année précédente mais se situent proches de la limite supérieure de la fourchette moyenne dans cette période. Les réserves de produits distillés (fioul de chauffage...) ont reculé de deux millions de barils, dépassant la baisse d'un million annoncée par le consensus de Bloomberg. Elles chutent de 7,3% par rapport à la même période de 2016, mais restent dans la moitié supérieure de la fourchette moyenne à cette époque.
Les raffineries accélèrent Très surveillée par les analystes dans un contexte d'accélération persistante de l'activité des compagnies aux Etats-Unis, la production américaine a encore monté, de 17.000 barils par jour (bj) à 9,252 millions de bj. Egalement scrutés de près, puisqu'ils servent de base à la cotation de pétrole à New York, les stocks de brut du terminal de Cushing (Oklahoma, Sud) ont reculé de 800.000 barils à 68,6 millions. Toutes catégories confondues, mais sans prendre en compte la diminution des réserves stratégiques, les stocks américains de produits pétroliers ont reculé de 1,7 million de barils. Les raffineries américaines ont encore accéléré la cadence, fonctionnant à 92,9% de leurs capacités contre 91,0% la semaine précédente. Du côté de la demande, sur les quatre dernières semaines, les Etats-Unis ont consommé en moyenne 19,7 mbj de produits pétroliers, soit un recul de 0,8% par rapport à la même époque de l'année précédente. Pendant la même période, la demande d'essence à baissé de 0,7% et celle de produits distillés a bondi de 9,9%, dans les deux cas sur un an.
Baisse de la consommation de produits pétroliers Les livraisons de produits pétroliers en France ont baissé de 1,3% en mars par rapport à la même période en 2016, en raison principalement du repli de la demande pour le fioul domestique, a indiqué vendredi l'Union française des industries pétrolières (Ufip). Au total, les livraisons de produits pétroliers se sont élevées à 5,121 millions de tonnes, note l'organisme dans un communiqué. Dans le détail, les livraisons de fioul domestique ont chuté de 23,4%, à 643.040 mètres cube. Elles avaient déjà reculé de 9% en février après un bond de 34% en janvier dû au grand froid. Les livraisons de carburants routiers, qui s'étaient repliées en février, ont de leur côté augmenté de 1,8% par rapport à mars 2016 pour un total de 4,432 millions de mètres cubes: les livraisons de supercarburants sans plomb ont progressé de 4,3 % et celles de gazole de 1,2%. "La part du gazole dans la consommation française de carburants routiers reste prépondérante à 81,2 % en mars 2017 mais poursuit sa baisse (-0,5%) par rapport à mars 2016", remarque l'Ufip. "Les supercarburants montrent chaque mois une progression par rapport au gazole et traduisent la poursuite de l'évolution du parc automobile", a commenté Francis Duseux, président de l'UFIP, cité dans le communiqué.