Les mises en demeure enjoignant les vendeurs de matériaux de construction de cesser leur activité seront annulées dans l'attente de trouver des solutions au problème. Les propriétaires de dépôt de vente de matériaux de construction ont, rappelons-le, été destinataires de mises en demeure leur ordonnant de cesser leur activité commerciale en application d'un arrêté de wilaya du mois d'octobre dernier, fixant les conditions d'établissement d'un dépôt de vente de matériaux de construction au niveau de la wilaya d'Alger. Cet arrêté, dans son article 5, interdit l'ouverture de dépôt de vente de matériaux de construction jouxtant les autoroutes, les routes nationales et les voies urbaines ainsi que sur les terres agricoles et les zones forestières, urbaines ou près des aéroports. Il impose comme condition, des autorisations préalables de toute une armada d'institutions (les directions de la Protection civile, de l'environnement, de l'urbanisme, des travaux publics, des transports, des services agricoles et des forêts). Selon le représentant de la direction du commerce de la wilaya d'Alger, M. Nacereddine Souakri, intervenant lors de l'assemblée générale des vendeurs de matériaux de construction au siège de wilaya de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), cet arrêté a été adopté "sans consulter la direction du commerce". Faut-il cependant signaler que l'arrêté en question n'était pas dirigé contre les commerçants mais plutôt destiné à la lutte contre la pollution et à la régulation de l'activité. Plusieurs dépôts sont, en effet, installés en dehors des zones urbaines, mais à cause de l'expansion urbaine, ces hangars sont désormais entourés d'habitations et de constructions. L'Algérie compte, néanmoins, pas moins de 6 700 commerçants de matériaux de construction, dont 1 200 qui vendent des produits polluants tels le ciment, le fer, le sable et le gravier au détriment de la santé et du bien-être des riverains.Plus de 250 vendeurs, détaillants et grossistes en matériaux de construction sont installés d'une façon anarchique dans l'Algérois. Les agglomérations les plus touchées par ce phénomène sont Birkhadem, Saoula, Draria, Chéraga et Bordj El Kiffan. L'installation de ces points de vente au niveau des zones urbaines a débuté en 1993. Mais le pic de l'activité a été constaté entre 2000 et 2001 pour atteindre son apogée après le séisme de Boumerdès de 2003. Par ailleurs, M. Zabir Abdennour, membre du bureau exécutif de l'union de wilaya des commerçants et artisans, a fait observer que cette assemblée générale intervient après la réunion tenue le 29 janvier au niveau de la direction du transport, en présence des représentants de plusieurs secteurs concernés. Un accord avait été, toutefois, trouvé pour la création d'une commission mixte comptant les représentants de l'UGCAA (Alger), de la direction du commerce, de celle des mines et des services de la wilaya. Son rôle serait de recenser et d'examiner les dossiers des commerçants. La commission entamera sa mission dès son installation lors d'une réunion prévue samedi prochain. Une autre commission sera créée pour examiner la possibilité d'aménagement de nouveaux espaces afin d'y transférer les commerçants concernés. A ce titre, le wali d'Alger a instruit les walis délégués d'affecter des espaces à cet effet au niveau des différentes circonscriptions administratives.