La planification financière constitue de nos jours un instrument primordial de direction et de gestion tant au plan de l'économie nationale, qu'à celui des opérateurs économiques. A ce titre, un rôle important devra être dévolu au système financier dans son ensemble, dans la mobilisation des ressources financières et de leur répartition adéquate en fonction des objectifs économiques et sociaux attendus. Cette démarche devra se traduire par une meilleure intégration de la planification financière, au sein du processus d'ensemble, pour faire de ce secteur un intermédiaire actif de la planification économique tant à l'échelle macro que micro-économique. Dans ce cadre, le renforcement du rôle du système financier suppose une transformation qualitative de ses modes d'intervention, en privilégiant l'utilisation d'instruments à caractère financier et économique, permettant d'encadrer efficacement le fonctionnement et le développement de l'appareil de production tout en fournissant des prestations variées aux entreprises. Au niveau macro-économique, les exigences d'efficacité dans l'utilisation des ressources internes, et le développement de la décentralisation, impliquent un rôle accru de la planification financière, pour orienter efficacement l'action des agents économiques en conformité avec les objectifs et les plans arrêtés. A ce titre, le développement de plans de crédit et la multiplication et la diversification des instruments financiers, permettront une mobilisation et une canalisation intensive des ressources d'épargne disponibles au sein de l'économie et leur affectation en fonction des priorités de la politique économique. En outre, l'effort déjà engagé visant à faire du système financier un partenaire plus actif dans la planification des investissements devra être poursuivi par le développement d'instruments et mécanismes visant à permettre une implication plus réelle de ce secteur dans la mise en place de conditions de crédits à l'investissement des entreprises, sur la base de critères d'évaluation économiques des projets, et en tout premier lieu ceux appelés à être initiés ou conduits de manière autonome par les opérateurs publics. Dans ce contexte, la décentralisation du système bancaire, aussi bien au niveau géographique qu'au niveau de son fonctionnement, devra être engagée rapidement, rapprochant aussi les niveaux de décision et d'orientation, des problèmes vécus par les entreprises. D'une manière plus générale, un nouvel examen de toutes les procédures financières et budgétaires devra être engagé pour adapter les mécanismes de contrôle aux exigences de la rationalité et de la meilleure utilisation des ressources pour la réalisation des objectifs assignés. Enfin et en relation avec la nécessité de maîtrise des équilibres financiers extérieurs à moyen et long termes, une coordination globale et précise devra être mise en œuvre pour toute mobilisation des ressources extérieures, permettant ainsi d'obtenir des conditions financières avantageuses, s'inscrivant dans une analyse plus large sur les effets attendus pour l'entreprise et pour l'économie nationale dans son ensemble. A ce titre, le nouveau modèle de croissance économique se définit donc à la fois comme prolongement et approfondissement du renouveau national et comme étape décisive dans la mise en œuvre de la politique de développement à moyen et long termes. Dans cette perspective, le secteur financier bancaire doit poursuivre et consolider les conditions de prise en charge des contraintes auxquelles est confrontée l'économie nationale en raison de la baisse des revenus du pays tirés des hydrocarbures, c'est-à-dire faire dans la satisfaction des exigences de construction d'une société moderne conformément à la loi fondamentale du pays. En effet, la démarche actuelle de planification se développe dans le cadre des orientations d'une stratégie économique et sociale à l'horizon 2019. Ces orientations, basées sur une analyse objective de l'expérience de développement engagée sur une appréciation des capacités d'accumulation de l'économie à moyen et long termes, s'articulent autour de trois axes stratégiques : l'amélioration de l'efficacité dans la mobilisation et l'utilisation des ressources humaines, matérielles et financières du pays- La réunion des conditions d'un renforcement permanent et durable de l'indépendance économique du pays- La préparation de l'économie à prendre en charge correctement l'ensemble des besoins. En d'autres termes, il s'agit de préparer l'économie à assurer une accumulation saine et durable pour faire face à la période de l'après-pétrole. C'est ainsi que le nouveau modèle de croissance économique est caractérisé par la mise en œuvre d'une réorganisation profonde de l'économie nationale et d'une restructuration sectorielle de l'investissement. Ces deux axes visent le renforcement continu de la capacité nationale de maîtrise du développement dans tous les domaines et l'élargissement et la diversification soutenus et durable de la production nationale dans le cadre d'une intégration intersectorielle de plus en plus élevée. Ce nouveau modèle de croissance économique tend à déboucher sur un renforcement du développement global du pays. C'est à cette condition en effet que sera assurée la maîtrise permanente des équilibres généraux de l'économie nationale dans l'environnement économique international marqué par une crise structurelle profonde. Le nouveau modèle de croissance économique vise par ailleurs la mise en œuvre de systèmes efficaces de gestion décentralisée et responsable à tous les niveaux de l'appareil économique, social et financier. Sur la base des fondements de ce nouveau modèle de croissance, le nouveau gouvernement qui sera désigné dans les prochains jours par le chef de l'Etat est tout d'abord interpellé à approfondir la démarche développée. Il s'agira d'engager la réalisation des investissements nécessaires à l'intensification des activités, à la réponse aux besoins sociaux fondamentaux et à l'atténuation des contraintes prévisibles qui pèseront sur l'économie nationale, notamment en matière d'accumulation extérieure. L'action du nouvel Exécutif gouvernemental constitue de fait une phase déterminante pour l'accomplissement de progrès significatifs et généralisés dans la nature et le rythme du développement pour permettre au pays de faire face aux échéances redoutables de la mondialisation.