La Nouvelle route de la soie est un projet prometteur qui contribuera non seulement au développement de la Chine, mais également au bien-être d'autres pays, dont la Russie. Interviewés par Sputnik, des experts russes évoquent les avantages de l'initiative qui ouvre une nouvelle page de la collaboration internationale. La Nouvelle route de la soie est un projet chinois visant à stimuler l'économie chinoise en développant les transports vers l'Europe. Selon l'expert de l'Institut de l'Extrême-Orient de l'Académie des sciences de Russie Alexandre Lomanov, le format de la Nouvelle route de la soie repose sur l'ouverture à la diversité du monde, en offrant à tous les pays le même niveau d'implication dans les processus de mondialisation, et un accès équitable à ses bénéfices.. "La promotion de la Nouvelle route de la soie c'est une réalité économique, c'est la construction de chemins de fer et de routes, de ports et d'autres infrastructures, c'est la création de conditions pour faciliter les investissements. C'est un terrain permettant aux pays de se débarrasser progressivement du protectionnisme ", souligne M. Lomanov. L'expert souligne que ce projet nécessite la coordination des intérêts de tous les pays participants. " Voilà pourquoi c'est une plateforme très prometteuse dont l'avenir dépend de la réalisation du projet "Une ceinture, une route" en tant que projet transcontinental à grande échelle capable de s'imposer comme l'un des projets économiques les plus importants de la première moitié du XXIe siècle ", selon M. Lomanov. Le politologue russe Fédor Loukianov est persuadé que la Nouvelle route de la soie n'est pas destinée à supplanter d'autres initiatives existantes, mais constitue une nouvelle forme de coopération internationale. "L'initiative de la Nouvelle route de la soie est une invention qui appartient au président chinois Xi Jinping. Il s'agit du cap le plus important fixé à la politique étrangère de la Chine, qui concentre tous ses efforts sur la promotion du projet ", estime M. Loukianov. Pourtant, le fait que cet axe passe par certains pays potentiellement désireux de coopérer " ne suffit pas à en faire quelque chose de similaire au G20, à l'APEC ou d'autres formats ", précise M. Loukianov. En 2013, le président chinois a proposé la construction d'une Nouvelle route de la soie, comprenant une ceinture terrestre et une route de la soie maritime. Objectif: faciliter le passage direct des marchandises de l'océan Pacifique à la mer Baltique. Plus de 40 pays et organisations internationales ont signé un accord de la coopération avec la Chine. Le montant des investissements des entreprises chinoises dans le pays situées sur la Nouvelle route de la soie a d'ores et déjà dépassé 50 milliards de dollars.
Recouvrir la moitié de la planète Des politiciens de premier plan de 100 pays - notamment 28 chefs d'Etat et de gouvernement dont le président russe Vladimir Poutine - se sont réunis les 14 et 15 mai courant - au bord du lac Yanqi dans la banlieue de Pékin. Ils ont participé à un sommet sur le projet "La Ceinture et la route" (ou "Nouvelle route de la soie"), programme économique ambitieux attribuant à la Chine le rôle de principal pôle d'intégration dans la vaste région de l'Eurasie. Le projet La ceinture et la route, héritier de la Ceinture économique de la route de la soie et de la Route maritime de la soie du XXIe siècle, a été proposé par le président chinois Xi Jinping en automne 2013. Il implique la création de réseaux d'infrastructure de transport globaux réunissant jusqu'à 60 pays sur trois continents - en Asie, en Europe et en Afrique. La composante logistique de transport est une sorte de "squelette" du projet, qui sous-entend également une augmentation de "masse musculaire" sous la forme de l'expansion générale du commerce, d'une intensification des échanges de change et même la coopération humanitaire de la Chine avec les pays qui adhéreront à cette initiative. Dans un premier temps, ce vaste projet dont les contours n'ont pas encore été entièrement définis vise à faciliter l'exportation de produits chinois à l'étranger et, indirectement, à affirmer l'image de la Chine en tant que principal pôle d'intégration au niveau international sur fond de sentiments antimondialistes aux Etats-Unis - première économie mondiale. D'après le brouillon de la déclaration du sommet, grâce à ce projet Pékin compte lancer une "nouvelle ère de la mondialisation" et n'a pas l'intention de "jouer en solo": La ceinture de la route doit devenir une "symphonie conjointe avec la participation de tous les pays, dont chacun profitera de la coopération". L'un des rôles principaux de cette "symphonie" revient à la Russie. En mai 2015, pendant la visite de Xi Jinping à Moscou, la Russie et la Chine ont signé une déclaration conjointe sur la coopération dans ce projet et ont même avancé plusieurs initiatives conjointes lors des forums économiques orientaux qui ont suivi. A l'heure actuelle travaille déjà une Commission pour relier l'Union économique eurasiatique et la Ceinture économique de la route de la soie présidée par le vice-premier ministre russe Igor Chouvalov et son homologue chinois Zhang Gaoli. A long terme, Moscou et Pékin sont disposés à créer une zone de libre-échange. A plus court terme, la Russie compte rejoindre la Route de la soie pour développer l'Extrême-Orient et une partie de la Sibérie. Dans ce contexte, il est question de la mise en place d'un couloir économique Chine-Mongolie-Russie et des complexes de transport internationaux Primorié 1 (pour le transit de marchandises de la province de Heilongjiang via les ports de Vladivostok et de Nakhodka) et Primorié 2 (pour exporter les marchandises de la province de Jilin via le port de Zaroubino). Depuis 2015, dans le cadre de l'unification de leurs deux projets d'intégration, la Russie et la Chine ont déjà signé plusieurs accords dans différents secteurs: énergie, traitement des matières premières, pétrochimie, développement de technologies informatiques, création de cités des sciences conjointes, ainsi que dans des secteurs d'innovation comme l'aéronautique - Moscou et Pékin travaillent déjà à la création d'un grand avion de ligne et d'un hélicoptère lourd, rappelle Alexandre Larine, expert de l'institut d'Extrême-Orient. Selon de nombreux observateurs, le forum " Une ceinture, une route " serait une nouvelle route de la soie, une " ceinture économique " qui relierait l'est de la Chine à l'Europe occidentale, grâce à des routes et des chemins de fer. La Chine réunit une soixantaine de pays du monde pour faire la promotion de son projet Obor, destiné à regrouper le développement d'infrastructures dans le domaine du transport, de l'énergie, des télécommunications et la construction de parcs industriels. La discussion sur la création de zones de libre-échange avec les représentants d'une vingtaine de pays sera au centre du forum. Selon l'ambassadeur russe en Chine Andreï Denissov, la Russie participera à toutes les manifestations du forum et entend signer plusieurs documents, notamment avec China Investment Corporation et d'autres grosses fondations chinoises.