Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a appelé mercredi ses compatriotes à se mobiliser lors de la présidentielle de vendredi pour afficher, face aux "ennemis", leur calme et leur détermination. "Le peuple a des ennemis. Face à eux, le peuple doit montrer un visage déterminé et calme", a déclaré le guide devant des milliers de personnes rassemblées à Téhéran, selon son site officiel. "Les responsables américains, européens, et ceux du régime sioniste surveillent nos élections pour voir quel sera le niveau de participation", a-t-il affirmé en estimant que si cette participation "est importante, leur jugement sera différent". M. Khamenei a également souligné que dans une "région troublée", son pays préparait la présidentielle dans "le calme et la sécurité". La campagne électorale se termine officiellement jeudi à 03h30 GMT, vingt-quatre heures avant le début du vote. Sur les quatre candidats à concourir à la présidentielle, deux font figure de favoris: le président modéré sortant Hassan Rohani, soutenu par les réformateurs et les modérés, et le religieux conservateur Ebrahim Raissi, proche du guide. Un troisième candidat, le conservateur Mostafa Mirsalim, a annoncé mercredi qu'il maintenait sa candidature pour éviter "la polarisation". Un autre, le réformateur Mostafa Hashemitaba, a appelé à voter Rohani. Le maire conservateur de Téhéran, Mohammad Bagher Ghalibaf, et le 1er vice-président réformateur, Es-Hagh Jahanguiri, se sont retirés de la course et ont appelé à voter respectivement pour Raissi et Rohani. Lors d'un de ses derniers meetings à Ardébil (nord-ouest), M. Rohani a également appelé les Iraniens à voter massivement, au moment où le président américain Donald Trump "et d'autres ennemis de l'Iran sont en train de venir dans la région". M. Trump doit participer samedi à un sommet avec des dirigeants arabes en Arabie saoudite, grand rival de l'Iran. M. Raissi a pour sa part affirmé à Téhéran que M. Rohani avait fait trop de concessions lors des négociations ayant abouti à un accord nucléaire en 2015 avec les grandes puissances. "Avec la diplomatie où on implore, on ne peut pas régler les problèmes. Il faut une diplomatie forte", a-t-il ajouté, en affirmant que les négociateurs iraniens n'avaient pas réussi à obtenir un changement de l'attitude des Etats-Unis, qui empêchent de fait une normalisation des relations bancaires entre Téhéran et le reste du monde.