Les cours du pétrole étaient orientés à la hausse, vendredi en Asie, les investisseurs faisant preuve d'optimisme quant aux chances d'une prolongation des quotas de production de l'Opep et ses partenaires. Vers 04H30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en juin, progressait de 40 cents à 49,75 dollars dans les changes électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en juillet, gagnait 37 cents à 52,88 dollars. Le cartel se réunit le 25 mai pour décider fin mai d'une possible extension au-delà de juin, voire d'un renforcement, des plafonds de production agréés avec 11 producteurs non membres de l'Opep, au premier rang desquels la Russie. "De notre point de vue, le cartel prolongera les baisses", a déclaré dans une analyse Bank of America Merill Lynch.
Un marché incertain La veille, les cours du pétrole ont légèrement avancé au terme d'une séance incertaine, les investisseurs peinant à prendre position à une semaine d'un sommet de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a gagné 28 cents à 49,35 dollars sur le contrat pour livraison en juin au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a gagné 30 cents à 52,51 dollars sur le contrat pour livraison en juillet à l'Intercontinental Exchange (ICE). Manifestement dépourvu d'élément déterminant, le marché a flanché pendant une partie de la séance, avant de se remettre lors des dernières heures d'échanges. "L'incertitude autour du gouvernement américain limite les effets de bons chiffres sur les réserves hier", le Département de l'Energie (DoE) ayant annoncé un net recul des stocks de brut aux Etats-Unis, a résumé Mike Lynch, de SEER. Les polémiques se sont accélérés cette semaine autour du président Donald Trump, notamment ses rapports avec la Russie. Dernier développement en date, un procureur spécial a été nommé pour enquêter sur l'ingérence supposée de Moscou dans la présidentielle de novembre. Par contraste avec les Bourses mondiales, le marché de l'or noir, pourtant considéré lui aussi comme un actif à risque, a résisté à un vaste mouvement de fuite vers les valeurs refuges à la suite de ces troubles de nature politique. "Je ne pense pas que ce soit ce qui influe le plus sur le marché du pétrole, mais cela contribue au sentiment négatif", a estimé Gene McGillian, de Tradition Energy. "L'incertitude est alimentée par ce qui se passe à Washington."
Fourchette étroite Les conséquences sont d'autant plus difficiles à évaluer pour les cours pétroliers que les doutes sur M. Trump se sont aussi traduits en milieu de semaine par un affaiblissement du dollar, a priori favorable au marché de l'or noir puisque celui-ci est libellé en monnaie américaine. En tout état de cause, "les investisseurs sont maintenant un peu plus optimistes", le dollar reprenant de l'allant jeudi, a noté M. Lynch. Quant aux considérations spécifiques au pétrole, elles ne sont guère plus déterminantes faute de nouvel élément sur les intentions de l'Opep et de ses partenaires sur l'avenir des plafonds de production qu'ils s'imposent depuis janvier. "Les prix du pétrole sont coincés dans une fourchette assez étroite depuis plusieurs séances", le marché restant "focalisé sur la réunion de l'Opep", a commenté David Madden, analyste chez CMC Markets. Lors de ce sommet, prévu le 25 mai, le cartel doit dire s'il prolonge ou non les quotas actuels, qui ne sont pour l'heure prévus que jusqu'à la fin juin. Cette prolongation ne fait toutefois guère de doutes puisque l'Arabie saoudite, acteur dominant de l'Opep, et la Russie, principal pays extérieur au cartel à participer aux quotas, se sont prononcées en début de semaine en faveur d'une extension jusqu'au début 2018. "Même si le marché est soutenu par le fait que de plus en plus de producteurs s'engagent à soutenir une prolongation des quotas, on fait face à des éléments laissant craindre que six mois de plus - ou même neuf - risquent de ne pas suffire à réduire une surabondance massive", a conclu M. McGillian. La Libye et le Nigeria, membres de l'Opep mais exemptés de plafonds à cause de troubles locaux, semblent notamment voir leur production repartir.