Le Parlement grec a adopté jeudi soir de nouvelles mesures d'austérité, réclamées par les créanciers, UE et FMI, devant permettre le versement d'une nouvelle tranche des prêts internationaux au pays, qui espère aussi un allègement de sa dette. Les principaux articles de la loi qui comprennent de nouvelles coupes dans les retraites et des hausses des impôts, ont été approuvés par la faible majorité de la coalition gouvernementale, soit 153 députés de la gauche Syriza d'Alexis Tsipras et du petit parti souverainiste Anel. Sur 281 députés présents, 128 ont voté contre. En revanche, une grande majorité des députés de tous les partis, de la droite de la Nouvelle-Démocratie aux communistes KKE ont voté en faveur de deux articles de cette loi prévoyant la suppression des avantages fiscaux des députés et la réduction de la TVA pour équipement agricole de 24% à 13%. Les 17 députés du parti néo-nazi d'Aube dorée n'ont pas été présents au débat parlementaire car à la suite d'une décision parlementaire ils avaient été exclu après qu'un de leur députés eut harcelé mardi dans la salle de l'Assemblée un député de droite. Quelques heures avant l'adoption de la loi et alors que le Premier ministre Alexis Tsipras appelait les députés à voter en faveur de nouvelles mesures, des incidents ont éclaté devant le Parlement, qui n'ont duré que quelques minutes. En marge d'une manifestation à l'appel des syndicats, un groupe des jeunes avait lancé des cocktails Molotov contre des forces anti-émeutes, qui ont riposté en lançant de gaz lacrymogènes.
Economies de 4,9 mds euros Les nouvelles mesures de rigueur, prévoyant des économies de 4,9 milliards d'euros doivent être appliquées dans les années suivant la fin du plan actuel d'aide (2015-2018), soit entre 2019 et 2021, dans le cadre du budget de moyen terme débattu depuis lundi au Parlement. La nouvelle loi comprend également des mesures de compensation pour les plus démunis, comme des aides sur les loyers et les médicaments. L'adoption de ces mesures est une condition pour le déblocage d'une tranche de 7 milliards d'euros de prêts internationaux, qui serviront notamment à rembourser quatre milliards d'euros à la BCE le 20 juillet et deux milliards à des investisseurs privés. Alexis Tsipras espère que l'annonce du versement de la prochaine tranche de prêts sera décidé lors de la réunion des ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) du 22 mai. Le gouvernement mise surtout à cette occasion des engagements clairs de ses partenaires sur des mesures facilitant pour la Grèce le remboursement de son énorme dette publique (179% du PIB).
Mesures "difficiles" "Après sept ans de crise, nous espérons finalement avoir un accord global (avec les créanciers) qui comprendra des mesures d'allègement de la dette", a expliqué Alexis Tsipras à l'Assemblée. Avouant que les nouvelles mesures sont "difficiles", il a toutefois espéré qu'elles contribueraient "à la stabilité du pays et la reprise". Son principal adversaire, Kyriakos Mitsotakis, chef du parti de l'opposition de la droite (Nouvelle-Démocratie) l'a accusé "de mentir"et "de tromper" les Grecs et l'appelé "à démissionner". Alexis Tsipras avait promis avant son élection au pouvoir en janvier 2015 de ne pas poursuivre la politique de rigueur de ses prédécesseurs, conservateurs et socialistes. Toutefois, après un bras-de-fer avec la zone euro et la menace d'un défaut de paiement de son pays, il a été contraint de signer un troisième prêt international en juillet 2015 accompagné des mesures de rigueur. Alors que la Grèce est soumis dans une austérité stricte depuis l'éclosion de la crise de la dette en 2010, elle peine toujours à sortir de la récession: le PIB s'est contracté de 0,5% sur un an au premier trimestre, après une croissance zéro en 2016. Jeudi après-midi, des centaines de retraités ont manifesté jeudi après-midi sous la pluie scandant "Bas les pattes sur la sécurité sociale". Quelques heures plus tard, plus de 12.000 manifestants, dont la majorité du syndicat communiste Pame, se sont rassemblés devant le Parlement avant que des incidents éclatent. Mercredi, une grève de 24 heures dans le secteur public et privé a été accompagnée des manifestations rassemblant plus de 12.000 personnes à Athènes et 6.000 à Thessalonique (nord).
Incidents devant le Parlement Un groupe de jeunes cagoulés a lancé des cocktails Molotov en marge d'une manifestation devant le Parlement à Athènes jeudi soir alors que les députés se préparaient à voter un nouveau train de mesures de rigueur, réclamées par les créanciers du pays, l'UE et le FMI. Selon les images diffusées en direct pas des médias, les incidents ont éclaté vers 20H00 locales (17H00 GMT) sur la place Syntagma, dans le centre de la capitale grecque. La police a riposté en tirant des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui s'étaient rassemblés en bas du Parlement, à l'appel des syndicats, notamment celui du Pame, proche du parti communiste grec KKE. Selon la police, plus de 10.000 personnes, ont manifesté jeudi soir pour protester contre un projet de loi comprenant de nouvelles coupes dans les retraites et des hausses des impôts. Au moment de ces incidents, le Premier ministre Alexis Tsipras était sur la tribune de l'Assemblée, qui était en train de débattre un projet de loi comprenant de nouvelles mesures d'austérité, qui seront appliquées dans le cadre du budget du moyen terme entre 2019 et 2021. L'adoption de ces mesures est une condition pour le déblocage d'une tranche de 7 milliards d'euros du plan d'aide en vigueur (2015-2018), qui serviront notamment à rembourser quatre milliards d'euros à la BCE le 20 juillet. Le gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras espère que l'adoption de ces nouvelles mesures ouvriront aussi la voie pour la discussion de l'allègement de l'énorme dette grecque.