Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi, les marchés saluant l'accord entre la Grèce et ses créanciers, et résistant bien malgré les difficultés du secteur de la distribution. Après avoir digéré la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi, le marché a salué un compromis européen trouvé jeudi pour accorder de l'argent frais à la Grèce. Après des semaines de désaccords et des retards à répétition, les créanciers de la Grèce, zone euro et FMI, se sont entendus jeudi sur le versement d'argent frais à Athènes, écartant le spectre d'une nouvelle crise. L'arrivée à échéance de plusieurs contrats dérivés, ces paris pris sur l'évolution des cours des actions sur une période donnée, a aussi profité au marché. La clôture de quatre gros contrats le même jour, surnommée "la journée des sorcières", influence les cours à la hausse ou à la baisse. Cependant, "le secteur de la distribution s'est soudainement effondré" dans le sillage de l'annonce du rachat par le géant américain Amazon des supermarchés bio Whole Foods, a souligné Alexandre Baradez, un analyste de IG France. "Ce nouveau marché pour Amazon, qui change un peu d'environnement, laisse penser que le groupe pourrait gagner des parts de marché", ce qui inquiète la concurrence, a-t-il indiqué.
L'Eurostoxx 50 a gagné 0,52% La Bourse de Paris a fini en hausse vendredi, l'indice CAC 40 gagnant 46,43 points ou 0,89% à 5.263,31 points dans un volume d'échanges extrêmement élevé de 7,2 milliards d'euros. Du côté des valeurs, le secteur de la distribution a été particulièrement secoué par l'opération d'Amazon, Carrefour ayant perdu 3,22% à 22,55 euros tandis que Casino a reculé de 2,66% à 51,26 euros. Le secteur automobile a fini en revanche bien orienté, profitant du fait que le marché européen a rebondi le mois dernier. Renault a ainsi profité (+0,94% à 82,95 euros) d'immatriculations en hausse de 10,2% des voitures particulières neuves par rapport à mai 2016 tandis que PSA a progressé de 2,07% à 18,03 euros avec des immatriculations en progression de 4,7%. Les équipementiers comme Valeo (+0,74% à 61,01 euros) ou Faurecia (+0,37% à 46,02 euros) ont aussi bénéficié de cette tendance. Vivendi s'est pour sa part adjugé 2,06% à 20,56 euros. Selon une note de Natixis, le groupe pourrait vendre ses parts dans Ubisoft (+0,25% à 49,92 euros) plutôt qu'augmenter sa participation dans l'éditeur français de jeux vidéo. EDF a été soutenu (+3,99% à 10,17 euros) par un relèvement de son prix cible par JPMorgan. A la Bourse de Londres, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a pris 44,18 points ou 0,60% à 7.463,54 points. Le secteur de la distribution y a aussi souffert: Tesco a perdu 4,92% à 171,10 pence, Sainsbury's 3,85% à 252,30 pence et Marks and Spencer 1,88% à 345,20 pence. Les compagnies pétrolières ont terminé en hausse, avec BP (+1,24% à 466,65 pence) et Royal Dutch Shell (action "B", +1,55% 2.160 pence), en raison du rebond des cours du pétrole après deux jours de forte baisse. Le motoriste Rolls-Royce a pris 1,40% à 907,50 pence. Il a confirmé ses objectifs en indiquant avoir connu un bon début d'année 2017. A la Bourse de Francfort, l'indice vedette Dax a clôturé en hausse de 0,48% à 12.752,73 points, celui des valeurs moyennes MDax de 0,85% à 25.229,43 points. Les constructeurs automobiles ont continué de souffrir à cause du scandale du diesel dans tout le secteur. Volkswagen, qui a également dévoilé vendredi la sixième génération de sa petite Polo devant faire son entrée sur les marchés européen, chinois et sud-américain à l'automne, a reculé de 0,11% à 131,20 euros. Daimler a lâché un léger 0,08% à 65,20 euros, BMW 0,07% à 83,36 euros. Les valeurs technologiques de l'indice, à savoir SAP (+1,22% à 94,40 euros) et Infineon (+2,44% à 19,77 euros), se sont bien redressées, malgré la poursuite d'un mouvement de correction des grands noms du secteur à Wall Street. RWE (+1,95% à 20,16 euros) et HeidelbergCement (+0,85% à 86,25 euros) ont tous deux profité de recommandations sur leur action. La Bourse de Milan a terminé en hausse, l'indice FTSE Mib gagnant 0,45% à 20.941 points. Brembo réalise la meilleure performance (+2,54% à 13,34 euros), suivi d'Exor (+2,49% à 51,05 euros) et d'Azimut (+2,28% à 17,93 euros). Saipem a enregistré la plus forte baisse, -3,52% à 3,29 euros, suivi de BPER Banca (-3,24% à 4,176 euros) et de Yoox Net-A-Porter (-2,80% à 23,24 euros). La Bourse de Bruxelles a terminé la semaine en hausse de 0,50%, l'indice Bel-20 des principales valeurs s'établissant à 3.908,43 points. Parmi les 17 valeurs dans le vert, la holding GBL enregistre la meilleure performance (+2,03% à 86,76 euros). Sofina, société gérant différentes participations, a pour sa part chuté de 3,78% à 124,80 euros. La Bourse de Madrid a clôturé en hausse de 0,56% à 10.759,4 points. Ferrovial a signé la plus forte hausse (+2,09% à 20,75 euros), suivie de Viscofan (agroalimentaire, +1,94% à 54,62 euros). Le secteur bancaire a terminé en ordre dispersé (Santander -0,56% à 5,85 euros; BBVA +0,19% à 7,31 euros) Bankia a signé la plus forte baisse de l'indice (-2,06% à 4 euros), suivie du fabricant d'éoliennes Gamesa (-1,95% à 19,35 euros). L'indice PSI 20 de la Bourse de Lisbonne a clôturé en légère hausse de 0,23% à 5.273,98 points. Le groupe pétrolier et gazier Galp Energia a progressé de 2,10% à 13,58 euros. Le groupe diversifié Sonae a reculé de 1,17% à 0,93 euro.
Wall Street sans direction Wall Street a fini sans direction vendredi une séance dominée par les répercussions des ambitions du géant du commerce en ligne Amazon dans le commerce traditionnel: le Dow Jones a signé un record après une hausse de 0,11% mais le Nasdaq a perdu 0,22%. Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a pris 24,38 points à 21.384,28 points, un sommet en clôture, tandis que le Nasdaq a cédé 13,74 points, 6.151,76 points. L'indice élargi S&P 500 a gagné 0,69 point, soit 0,03%, à 2.433,15 points. "L'histoire du jour est bien sûr le rachat de Whole Foods par Amazon et cela met la pression sur le reste du secteur", a commenté Sam Stovall de CFRA. L'intérêt d'Amazon pour les magasins "en dur" a été salué à la Bourse par une petite hausse de 2,44% à 987,71 dollars après l'annonce du rachat de la chaîne de supermarchés spécialisés dans le bio Whole Foods (+29,10% à 42,68 dollars) pour 13,7 milliards de dollars. Désormais en concurrence quasi-frontale avec Amazon, les supermarchés Wal-Mart ont perdu 4,65% à 75,24 dollars après avoir par ailleurs annoncé l'acquisition du site de prêt-à-porter de moyenne gamme pour hommes Bonobos. Toujours dans la distribution, Target a chuté de 5,14% à 52,61 dollars et Costco de 7,19% à 167,11 dollars. Mis à part cette annonce, "le marché stagne sur la journée, continuant d'analyser le communiqué et la conférence de presse de la Fed plus tôt dans la semaine", a mis en avant David Levy de Republic Wealth Advisors. La Réserve fédérale (Fed) a sans surprise relevé ses taux mercredi et prévoit toujours une troisième hausse d'ici la fin de l'année. La présidente de la banque centrale américaine, Janet Yellen, a adopté un ton jugé plutôt encourageant sur l'état de santé de l'économie américaine malgré quelques contre-performances ces derniers temps. Les indicateurs du jour se sont d'ailleurs montrés un peu décevants avec surtout une baisse inattendue des mises en chantier de logements aux Etats-Unis en mai. "La tendance à la baisse de la construction de logements n'augure rien de bon pour la croissance ce trimestre et cette année", a estimé l'économiste indépendant Joel Naroff dans une note. "Ce sont de mauvais chiffres", a confirmé Ian Shepherdson de Pantheon Macro dans une note, estimant toutefois que la situation devrait s'améliorer au cours de l'été grâce "au rebond récent des demandes de crédits immobiliers". Le moral des consommateurs a reculé en juin selon la première estimation de l'Université du Michigan. "Le moral a reculé, mais reste plutôt élevé, tandis que les attentes sur l'inflation n'ont pas beaucoup changé dans l'ensemble", a nuancé Jim O'Sullivan de HFE dans une note.
Les majors pétrolières rebondissent Les valeurs technologiques continuent de faire grise mine, comme depuis une semaine, avec au sein du Dow Jones Apple (-1,40% à 142,27 dollars) et Microsoft (+0,14% à 70,00 dollars). "Du fait de son rôle de chef de file, le secteur technologique restera au centre des attentions au moment où le marché se cherche une direction pour les prochaines semaines", a commenté Patrick O'Hare de Briefing dans une note. Hors de l'indice vedette, la maison-mère de Google, Alphabet, a reculé de 0,27% à 939,78 dollars et le réseau social Facebook a pris timidement 0,56% à 150,64 dollars. Le secteur du pétrole et du gaz s'est un peu repris après avoir beaucoup baissé dans le sillage des cours du brut. Au sein du Dow Jones, les majors pétrolières Chevron et ExxonMobil ont avancé respectivement de 1,90% à 108,35 dollars et de 1,50% à 43,49 dollars. Les Etats-Unis ont donné leur feu vert à la fusion des groupes d'agrochimie américains Dow Chemical (+0,45% à 64,39 dollars) et DuPont (+0,37% à 82,47 dollars), dernier obstacle majeur à cette transaction devant donner naissance à un mastodonte pesant près de 150 milliards de dollars en Bourse.