La Bourse de New York a terminé sans grand changement vendredi, marquant une pause après deux séances de progression, affaiblie par l'annonce d'une croissance américaine au quatrième trimestre bien moins forte que prévu et une série de résultats décevants. L'indice Dow Jones a perdu 7,13 points, soit 0,04%, à 20.093,78. Le S&P-500, plus large, a cédé 1,99 point, soit 0,09%, à 2.294,69. Le Nasdaq Composite a avancé en revanche de 5,61 points (+0,10%) à 5.660,78 points. Sur la semaine néanmoins, les trois indices sont en hausse, avec des gains de 1,3% pour le Dow - qui se maintient au-dessus de la barre des 20.000 points qu'il a franchie pour la première fois mercredi - de 1% pour le S&P et de 1,9% pour le Nasdaq. Le produit intérieur brut (PIB) américain a augmenté de 1,9% en rythme annualisé au quatrième trimestre, après 3,5% au troisième, a annoncé le département du Commerce dans sa première estimation du PIB. La croissance est ressortie ainsi à 1,6% seulement pour l'ensemble de l'année 2016, son rythme le plus faible depuis 2011, après 2,6% en 2015. En revanche, le moral des ménages américains s'est amélioré ce mois-ci, contrairement aux attentes, pour atteindre son plus haut niveau depuis janvier 2004, selon les résultats définitifs de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan. Sur le plan sectoriel, la santé (+0,8%), les télécoms (+0,69%) et les technologiques (+0,33%) ont résisté à la tendance. A l'inverse, le secteur de l'énergie (-0,94%) accuse la plus forte baisse. Aux valeurs, Intel (+1,12%) et Microsoft (+2,35%), qui ont annoncé jeudi des résultats supérieurs aux attentes, contribuent largement à la hausse du compartiment technologique. La capitalisation boursière de Microsoft, plus forte hausse du Dow, a franchi le seuil des 500 milliards de dollars (467 milliards d'euros) pour la première fois depuis près de 17 ans. En revanche, Alphabet a perdu 1,39%. La maison mère de Google a publié un bénéfice trimestriel inférieur aux attentes due à une hausse de son taux d'imposition. Chevron, plus forte baisse du Dow et premier contributeur au recul de l'indice, a cédé 2,37% après la publication d'un bénéfice trimestriel nettement sous le consensus. Les analystes avaient surestimé la capacité du producteur américain de pétrole et de gaz naturel à améliorer ses performances financières en un trimestre grâce à son plan de réduction des coûts, après deux années de pertes. Starbucks a lâché 4%. La première chaîne mondiale de cafés a annoncé une hausse moins forte que prévu de ses ventes en Amérique du Nord sur le trimestre écoulé et a abaissé sa prévision de chiffre d'affaires pour l'ensemble de 2017. American Airlines a chuté de 5,32%, malgré des résultats conformes aux attentes du marché, les investisseurs craignant une augmentation des coûts de la compagnie face aux pressions croissantes sur les salaires. Le secteur des supermarchés a perdu du terrain alors que Donald Trump maintient le ton agressif adopté lors de sa campagne vis-à-vis du Mexique, fournisseur majeur de produits, notamment alimentaires, pour les consommateurs américains. Au lendemain de propos suggérant qu'une taxe de 20% pourrait être imposée sur les produits venant du Mexique, les titres Wal-Mart Stores et Kroger ont perdu plus de 1%, tandis que Whole Foods Market a abandonné 2,82%. Colgate-Palmolive a baissé de son côté de 5,22% après l'annonce d'un chiffre d'affaires trimestriel inférieur aux attentes, conséquence de la hausse du dollar et de la faiblesse de la demande pour ses produits en Europe.
Les Bourses européennes déçues par la croissance américaine La plupart des Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi, déçues par les derniers chiffres de la croissance américaine, les investisseurs continuant par ailleurs de suivre avec attention la politique économique du nouveau président américain. Les investisseurs s'interrogent sur "la capacité" de Donald Trump à mettre en place ses annonces sur le plan budgétaire et fiscal, a relevé Andrea Tuéni, analyste de Saxo Banque. Dans ce contexte, la "déception" qu'a constituée la croissance américaine au quatrième trimestre et en 2016 "limite un peu la progression et la prise d'initiative sur le marché", constate-t-il. La croissance économique des Etats-Unis a nettement décéléré au 4e trimestre, décevant les attentes des analystes, et se révèle apathique sur l'ensemble de 2016 (+1,6%), selon une première estimation. L'Eurostoxx a reculé de 0,48%. A Paris, l'indice CAC 40 a perdu 0,56% à 4.839,98 points.LVMH a chuté de 1,89% à 186,85 euros. Publicis a progressé de 0,67% à 65,16 euros après l'annonce de la succession de Maurice Lévy, qui sera remplacé par Arthur Sadoun à partir du 1er juin à la tête du géant publicitaire. Adocia a plongé de 31,46% à 27,60 euros, pénalisé par la décision du géant américain Eli Lilly de rompre leur collaboration sur une insuline utra-rapide. L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a gagné 0,32% à 7.184,49 points, dopé par le bond du distributeur Tesco. Tesco s'est envolé de 9,29% à 206,55 pence après avoir annoncé l'acquisition du plus important grossiste du Royaume-Uni, Booker, via une combinaison d'offre en numéraire et d'échange d'actions qui valorise sa cible à hauteur de 3,7 mds de livres (4,4 mds EUR). Profitant du repli de la livre, le fabricant d'alcool Diageo a avancé de 1,17% à 2.244 pence, le groupe de restauration collective Compass de 1,80% à 1.417 pence et Associated British Foods (Primark, etc.) de 1,55% à 2.429 pence. EasyJet a décroché de 2,11% à 974 pence après la publication de notes d'analystes peu optimistes quant à ses perspectives de bénéfices. Antofagasta, spécialiste du cuivre, a fondu de 1,73% à 822,50 pence, payant les tensions autour de la plus grande mine du monde menacée par une grève au Chili. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a lâché 0,29% à 11.814,27 points. Volkswagen a chuté de 1,70% à 149,90 euros, après un nouveau rebondissement dans le scandale des diesel truqués. La justice allemande a annoncé soupçonner son ancien patron Martin Winterkorn pour fraude dans cette affaire, en plus de manipulation du prix de l'action. Les autres valeurs automobiles ont fait grise mine, Daimler cédant 1,17% à 70,72 euros, et BMW 0,82% à 87,41 euros. Thyssenkrupp a en revanche été le grand gagnant du jour (+1,67% à 24,35 euros). Lufthansa a terminé sur un gain de 1,63% à 12,76 euros après une recommandation positive sur son action. La Bourse de Madrid a terminé quasi stable (-0,09% à 9.504,10 points). Le secteur bancaire était autour de l'équilibre, à l'instar de Banco Santander (-0,09% à 5,36 euros); BBVA (-0,45% à 6,38 euros) et CaixaBank (+0,03% à 3,50 euros). Acciona (BTP, énergies renouvelables) a perdu 1,21% à 72,57 euros, Cellnex Telecom 0,92% à 13,48 euros, Telefonica 0,72% à 9,05 euros et Repsol 0,77% à 14,09 euros. Melia Hotels a connu la plus forte hausse (+2,15% à 12,12 euros), suivie par Banco de Sabadell (+2,05% à 1,40 euro), et par le gestionnaire d'aéroports Aena (+1,74% à 137,70 euros). A Milan, l'indice FTSE Mib a reculé de 0,57% à 19.329 points. La plus forte progression a été encore enregistrée par STMicroelectronics (+3,64% à 12,53 euros), au lendemain de la publication d'un bénéfice net en hausse de 58% en 2016 et de l'annonce d'investissements d'un milliard de dollars en 2017. Yoox-Net-A-Porter a progressé de 2,95% à 24,45 euros, Salvatore Ferragamo de 2,47% à 25,3 euros et Luxottica de 2,17% à 50,8 euros. En revanche, UniCredit a cédé 5,17% à 27,17 euros après avoir réaffirmé ne pas vouloir vendre sa part dans Mediobanca. Italgas a perdu de son côté 2,32% à 3,614 euros et Generali 1,47% à 15,4 euros. L'indice SMI de la Bourse suisse a cédé 0,31% à 8.379,57 points, plombé par les valeurs du secteur bancaire. UBS a fortement chuté après l'annonce d'un bénéfice net en baisse de 46% en 2016 (-4,52% (16,25 CHF), entraînant dans son sillage Crédit Suisse (-3,60% à 15,28 CHF) et la banque privée Julius Baer (-2,70% à 46,09 CHF). Après sa flambée de la veille (+19,44%), le titre du laboratoire suisse Actelion, qui va être racheté par l'américain Johnson and Johnson, est revenu dans des eaux plus calmes (+0,29% à 272,40 CHF. Parmi les poids lourds de la cote, seuls Nestlé (+0,48% à 73,15 CHF) et Roche (+0,25% à 236,30 CHF) ont réussi à se maintenir dans le vert. Dans le luxe, Swatch a reculé de 1,16% (350,70 CHF) et Richemont de 0,19% (77,20 CHF). A contre-courant, la Bourse de Lisbonne a pris 0,58% à 4.609,78 points, soutenue par la banque BCP. Poids lourd de l'indice PSI 20, la BCP a ainsi progressé de 4,36% à 0,15 euro, alors que sa concurrente BPI est restée inchangée à 1,13 euro. Parmi les gagnants de la séance figuraient également le groupe de télécoms NOS (+1,73% à 5,29 euros) et le producteur de liège Amorim (+1,45% à 9,02 euros). Le groupe diversifié Sonae a en revanche baissé de 0,72% à 0,82 euro. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a baissé de 0,12% à 485,87 points. La baisse la plus importante a été subie par le groupe de travail temporaire Randstad, qui a perdu 2,23% à 54,30 euros. Le groupe d'édition professionnelle RELX a gagné 1,20% à 15,65 euros. L'indice Bel-20 de Bourse de Bruxelles a perdu 0,14%, à 3.605,30 points. Engie a tiré l'indice vers le bas, reculant de 1,45% à 11,24 euros. Le groupe de technologies Galapagos est resté stable à 62,20 euros. Le fabricant de produits d'hygiène Ontex tirait le mieux son épingle du jeu (+1,87% à 28 euros).