Assez profondément restylé, le Nissan Qashqai promet un système de conduite autonome pour 2018. En attendant, ce crossover homogène n'offre même pas un régulateur de vitesse adaptatif ! La situation est rude pour le Nissan Qashqai. Malgré son statut de pionnier du segment des crossovers compacts, ce modèle doit faire face à une concurrence qui se multiplie ou se renouvelle à vue d'œil. De quoi le faire vaciller sur son piédestal. Son meilleur ennemi Peugeot 3008 a réussi son renouvellement au-delà de toute espérance. Et le Seat Ateca joue comme lui sur le rapport prix/équipement. Alors pour garder une longueur d'avance, le japonais s'est apprêté. Il gagne une nouvelle face avant (bouclier, phares et capot) et promet pour l'an prochain une fonctionnalité de conduite autonome. Mais pourquoi attendre l'an prochain, alors que le monospace Serena a déjà inauguré le système ProPILOT de Nissan il y a un an ? Kimihiro Kusayanagi, en charge de la planification produit chez Nissan Europe, nous donne la solution. "Au Japon, les panneaux, règles de conduite et marquages au sol sont uniformes sur tout le territoire. Ce qui n'est pas le cas en Europe. Pour parfaire notre système, il nous faut le développer, pour lui permettre de s'adapter aux différences de conduites de chaque pays."
Un Nissan Qashqai silencieux En attendant, on peut légitimement trouver que le Qashqai est à la traîne : il est en effet un des rares du segment, avec son cousin le Renault Kadjar, à ne pas offrir de régulateur de vitesse adaptatif. Pourtant, cette aide à la conduite fort appréciable sur longs trajets autoroutiers commence à se répandre même sur le segment inférieur… Les voyages ne sont toutefois pas insupportables à bord du Qashqai, loin de là. Son insonorisation améliorée a porté ses fruits, le plaçant parmi les bons élèves de la catégorie : nuisances moteur et aérodynamiques apparaissent désormais très bien contenues. Et les sièges "zero gravity" se distinguent également par leur confort. Les sièges sont par ailleurs une des principales nouveautés de ce Qashqai restylé. Si leur structure ne change pas, ils adoptent sur la finition haut-de-gamme Tekna +, inédite jusqu'ici, une sellerie aux coutures façon "bracelet de montre". Voilà qui rappelle ce qui se fait chez DS. Pour autant, malgré cet ajout, l'intérieur ne brille pas par sa finition. Les plastiques moussés sont certes présents mais l'ensemble demeure plutôt triste, et certains assemblages déçoivent. Comme par exemple ceux des inserts décoratifs des contreportes. L'habitabilité demeure correcte, eu égard au gabarit de 4,39 m, relativement compact. Sur la route, le Nissan Qashqai revu et corrigé dispose de nouveaux réglages de suspension. L'antiroulis a été majoré pour un comportement plus incisif. Dans les faits, le crossover japonais se révèle moins caricatural qu'auparavant. Certes, son train avant est toujours trop rigide et son train arrière insuffisamment maintenu, mais il se révèle mieux équilibré. Voilà qui peut donner au bon père de famille l'illusion d'un certain dynamisme avec une inscription assez immédiate en virages, en conduite coulée. Mais si le rythme s'accélère, l'avant rend vite les armes et l'arrière apparaît un peu trop baladeur, dans le cas de la version 4x4 à train arrière multibras. Et la direction manque de ressenti. Heureusement, les aides à la conduite veillent au grain. Tout cela n'est guère compensé par le confort, les jantes de 19 pouces de notre modèle d'essai étant à l'origine de nombreuses trépidations. Bref, le Qashqai n'est pas au niveau des meilleurs, Peugeot 3008 en tête. Sous le capot, c'est encore le Diesel qui domine d'une courte tête sur ce segment. Le quatre-cylindres 1.6 dCi 130 d'origine Renault est donc au cœur des débats, et constitue aussi l'offre la plus puissante avec ce carburant sur le Qashqai. Suffisamment vigoureux, il souffre toutefois d'un certain creux à bas régimes et s'essouffle vite, ce qui impose de jouer du levier de vitesses. Heureusement, la commande de boîte se révèle assez agréable. Par ailleurs, ce bloc consomme assez peu : 6,4 l/100 km en moyenne à l'issu d'un parcours mixte comprenant une bonne part d'autoroute. A 37.600 € en finition Tekna + tout équipée (sellerie cuir, toit panoramique, système hifi haut-de-gamme…), le tarif est correct. Nous avons pu également prendre en mains une version dotée du moteur essence le plus puissant, le 1.6 DIG-T de 165 ch. S'il ne fait pas preuve d'un grand caractère, ce quatre-cylindres se révèle souple et très silencieux. De plus, la moyenne de 7,6 l/100 km relevée sur un parcours essentiellement urbain ne nous a pas parue excessive. Carton plein donc, pour ce moteur essence dont le seul défaut est de ne pas pouvoir être associé à une boîte automatique. De plus, son tarif de 29.150 € en finition N-connecta (GPS, accès mains-libres, climatisation automatique…) est pertinent. A équipement équivalent, le Seat Ateca est moins cher, mais les Peugeot 3008 et Renault Kadjar réclament plus. Voilà qui constitue donc toujours un des arguments du Qashqai, avec son style. Car intrinsèquement, le japonais se révèle moins convaincant que ses concurrents plus frais.