Israël continue d'attaquer les forces syriennes qui combattent le groupe Front al-Nosra. L'aviation israélienne a porté plusieurs frappes contre l'armée gouvernementale de Syrie dans la région du plateau du Golan, ce que Damas a qualifié de "complicité avec les terroristes". Plus tôt, l'aviation syrienne et les forces progouvernementales avaient été visées par l'aviation des Etats-Unis. Dans le même temps, une congressiste américaine a appelé les autorités des USA à cesser de soutenir les rebelles en Syrie, qualifiant cette stratégie de "folie". Selon RT. Le commandement de l'armée syrienne a diffusé un communiqué faisant état d'un nouveau raid aérien d'Israël près du plateau du Golan. On y lit que "Tel Aviv a relancé l'agression et attaqué une position des forces syriennes". Le président syrien Bachar al-Assad a chargé le ministre de la Défense Fahd Jassem al-Freij de vérifier l'état opérationnel des unités au sud-ouest du pays. "Nos troupes et nos alliés poursuivront un combat déterminé contre les terroristes et détruiront les illusions de leurs partisans", a déclaré le ministre syrien de la Défense. Le 24 juin, le commandant de l'armée israélienne a annoncé la destruction de deux chars syriens et d'une mitrailleuse de gros calibre. L'aviation israélienne affirme avoir riposté aux bombardements aléatoires lancés depuis la partie syrienne du plateau du Golan au nord. Plus de 10 obus d'artillerie auraient franchi la ligne de contact. Tel Aviv a préféré ignorer le fait que l'incident aurait pu être dû aux affrontements de l'armée syrienne et des forces progouvernementales contre le Front al-Nosra (filiale syrienne d'Al-Qaïda). Dans le même temps, Tsahal reconnaît la nature non préméditée des tirs.
Une erreur Israël considère comme "criminel" le régime de Bachar al-Assad et accuse Damas de tout ce qui se passe en Syrie. Le ministre israélien de la Défense Avigdor Liberman a déclaré que "si de tels événements se reproduisaient, le président syrien continuerait d'en récolter les conséquences". Le 24 juin, sans le vouloir, Tel Aviv aurait pu frapper non pas les forces syriennes mais le matériel militaire des terroristes. Une source du ministère russe de la Défense a déclaré que les chars et la mitrailleuse détruits appartenaient au Front al-Nosra et que le commandement israélien avait commis une erreur. "Les Israéliens ont simplement attaqué l'endroit d'où provenaient les tirs", a déclaré la source. Et de préciser que les terroristes cherchent régulièrement à provoquer des affrontements entre les armées israélienne et syrienne.
Les cibles de l'aviation israélienne Avant la guerre des Six jours (5-10 juin 1967) le plateau du Golan faisait partie de la province syrienne de Quneitra. Le 17 décembre 1981, le Conseil de sécurité des Nations unies a reconnu cette région comme étant un territoire occupé. Depuis 1974 des Casques bleus patrouillent sur le Golan, qui ont été attaqués plusieurs fois par les terroristes depuis le début de la guerre en Syrie. Tel Aviv estime que le plateau du Golan fait partie intégrante de l'Etat hébreu. Le 16 juin 2017, le président israélien Reuven Rivlin a demandé à la communauté internationale de reconnaître le droit du pays à cette région. Selon lui, le contrôle du Golan permet de "défendre les frontières israéliennes". Fin avril Avigdor Liberman a déclaré que les rebelles iraniens et le Hezbollah chiite mettaient en place dans la région un "avant-poste terroriste" dirigé contre Israël. Tout comme les autres politiciens israéliens, Liberman préfère passer sous silence le fait que les forces progouvernementales et l'armée syrienne combattent justement contre les terroristes qui se sont installés à proximité d'Israël. Par ailleurs, le chef de Tsahal ferme les yeux sur l'intention du Front al-Nosra d'attaquer Israël en cas de chute du régime d'al-Assad. Tel Aviv attaque le territoire syrien pratiquement chaque mois. L'invasion illégale est expliquée le plus souvent par la lutte contre l'infrastructure des terroristes, sachant que Tsahal fait référence aux combattants du Hezbollah. Cependant, à ce jour, ce sont essentiellement les forces gouvernementales syriennes qui essuient les tirs de l'aviation israélienne sur le plateau du Golan.
Bénéfique pour les terroristes L'ex-diplomate américain Jim Jatras a déclaré à la chaîne russe RT que l'explication des frappes contre l'armée syrienne fournie par Tel Aviv n'était "pas suffisante". Selon lui, "la question est de savoir si quelque chose de plus important se cache derrière les agissements d'Israël". "Les frappes ont précisément eu lieu quand les groupes radicaux étaient au pied du mur. Cela a considérablement profité aux terroristes soutenus, comme nous le savons, par le Qatar et l'Arabie saoudite avec l'accord tacite d'Israël", a constaté Jim Jatras. Ce dernier a noté que Tel Aviv était préoccupé par le renforcement de l'Iran à proximité du plateau du Golan. Cependant, en cherchant à repousser Téhéran de la région, Israël est contraint de collaborer de facto avec les terroristes liés à Al-Qaïda. L'expert souligne que les Etats-Unis se comportent de la même manière en Syrie.
Une agression militaire En 2017 les USA se sont joints aux frappes d'Israël. Après l'arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche les relations américano-israéliennes se sont nettement améliorées. Le nouveau président a durci la politique de Washington vis-à-vis d'Assad, même si auparavant le dirigeant américain déclarait que la lutte contre Daech était la priorité. Dans la nuit du 7 au 8 avril 2017 la marine américaine a attaqué l'aérodrome syrien de Shayrat, ce qui a permis aux terroristes de s'activer dans la province de Homs. Mi-mai et début juin l'aviation américaine a attaqué plusieurs fois les forces progouvernementales près de la ville d'al-Tanf. Le 18 juin un chasseur américain F-18A a abattu un Su-22 syrien qui soutenait une offensive contre les positions de Daech à 40 km au sud-ouest de Raqqa. Damas qualifie les frappes américaines de "complicité ouverte avec les terroristes", tandis que Moscou voit dans les agissements du Pentagone une "agression contre un Etat souverain". "Les multiples opérations militaires de l'aviation américaine sous couvert de lutte contre le terrorisme contre les forces armées légitimes d'un Etat membre de l'Onu sont une grossière violation du droit international et constituent de facto une agression militaire contre la Syrie", a déclaré le 19 juin le ministère russe de la Défense. Le ministère a bloqué les canaux directs d'échange d'informations avec les USA afin d'empêcher les incidents dans le ciel syrien. Le ministère de la Défense a également averti de sa disposition à accompagner en tant que cibles aériennes les avions et les drones de la coalition internationale.
Stopper la folie Dans le contexte des récents événements au Moyen-Orient la congressiste Tulsi Gabbard a appelé Washington à cesser de soutenir des groupes armés illégaux en Syrie. Elle a qualifié de "folie" le soutien financier continu des groupes rebelles et terroristes. Tulsi Gabbard a annoncé travailler avec ses collègues sur un projet de loi qui mettrait un terme à cette politique. "On ferme les yeux sur les conséquences engendrées par les guerres comme celles que nous voyons en Irak, en Libye et en Syrie. Ces guerres ont conduit au renforcement des groupes terroristes comme Al-Qaïda et l'Etat islamique", a-t-elle déclaré lors d'une conférence à New York.