Israël a répondu lundi à un mortier tombé sur le plateau du Golan en provenance de Syrie par des tirs de blindés qui ont atteint, selon Tsahal, la pièce d'artillerie syrienne source du tir. On ignore toutefois si la cible touchée appartenait à l'armée régulière syrienne ou aux rebelles en guerre contre le pouvoir central. L'armée israélienne avait déjà riposté dimanche à un tir perdu en provenance de Syrie, mais il ne s'agissait que de coups de semonce. Forces gouvernementales et rebelles s'affrontent dans et autour de la zone démilitarisée surveillée par les Nations unies. «Il y a quelques instants, un obus de mortier s'est abattu dans une zone inhabitée non loin d'un poste (militaire israélien) dans le centre du plateau du Golan, lors du conflit intérieur en Syrie», dit Tsahal dans un communiqué. «En réponse, les militaires des FDI (Forces de défense israéliennes) ont tiré des obus de char vers la source du tir et ont confirmé avoir atteint leur cible. Les FDI ont transmis une plainte aux forces de l'ONU opérant dans la zone pour dire que les tirs en Israël provenant de Syrie ne seront pas tolérés et donneront lieu à une riposte sévère», ajoute l'armée. Les rebelles syriens combattent depuis plusieurs mois dans des localités qui font partie de la zone tampon entre le plateau du Golan et la Syrie ou qui la jouxtent. Israël et la Syrie sont toujours officiellement en guerre depuis l'annexion du plateau du Golan par l'Etat juif et l'établissement d'une zone tampon en 1973, mais le calme règne dans cette région depuis des décennies. Le vice-Premier ministre israélien, Moshe Yaalon, a estimé lundi que le président syrien Bachar al Assad avait d'autres soucis que celui de se lancer dans un conflit avec Israël. «Il n'a aucun intérêt à ouvrir un front. Il sait cela. Il est très prudent. Il a répondu aux messages qui lui ont été transmis par divers canaux et pas seulement par nous, notamment sur la question des armes chimiques et des combats à la frontière», a-t-il dit. La Force des Nations unies chargée d'observer le désengagement (FNUOD), qui est composée d'un millier d'hommes, n'a fait aucun commentaire. Dans un communiqué publié dimanche soir, le secrétaire général de l'ONU, Ban ki-Moon, a fait part de sa profonde préoccupation quant à la détérioration de la situation sur le plateau. Le danger d'une extension du conflit syrien sur le Golan a avivé les craintes des Israéliens, déjà confrontés aux menaces venant du Sud-Liban, de Ghaza et du Sinaï égyptien.