L'organisation des élections présidentielles et législatives en République démocratique du Congo ne sera "pas possible" avant la fin de l'année, a déclaré vendredi à Paris le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Corneille Nangaa. "Avant décembre, ça ne sera pas possible dans les conditions fixées par l'accord" signé le 31 décembre 2016, a estimé le responsable lors d'un point de presse, à l'issue d'une réunion sur le processus électoral en RDC, organisée au siège parisien de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Cet accord conclu entre l'opposition et la majorité au pouvoir, sous l'égide de l'Eglise catholique, prévoyait que les élections présidentielle, législatives et locales soient organisées simultanément, au plus tard en décembre 2017. M. Nangaa a souligné que l'article IV.2 de l'accord de la Saint-Sylvestre prévoyait certes que les parties signataires s'engageaient à l'organisation des élection "au plus tard en décembre 2017" mais aussi que "le Conseil national de suivi de l'accord et du processus électoral, le gouvernement et la Céni peuvent unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement desdites élections". Or, selon M. Nangaa, les conditions de sécurité dans plusieurs provinces du pays, notamment le Kasaï, ne permettent pas pour l'instant un déroulement correct du scrutin. Les opérations d'enregistrement des électeurs sont en cours dans le pays, a-t-il assuré, et 78% des électeurs potentiels figurent déjà sur les listes électorales. "Nous espérons lancer bientôt, avant le mois d'août, le processus d'enrôlement des électeurs du Kasaï", à la faveur d'une accalmie dans les violences meurtrières entre miliciens, soldats et policiers qui frappent cette région du centre du pays depuis plusieurs mois. "Nous travaillons de toutes nos forces pour parvenir à l'organisation de ces élections, qui sont voulues par le peuple congolais", a-t-il assuré. "Il faut maintenant faire une évaluation objective pour fixer les différents délais" nécessaires avant ces scrutins. La RDC traverse une crise politique profonde, aggravée par le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, dont le mandat s'est terminé le 20 décembre 2016. Agé de 46 ans, M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter. Il se maintient à la tête du pays en vertu d'une décision controversée de la Cour constitutionnelle, entérinée par l'accord signé le 31 décembre dernier entre la majorité et l'opposition. Outre l'organisation des élections en décembre 2017, ce compromis prévoyait la nomination d'un Premier ministre issu de l'opposition pour diriger un gouvernement d'unité nationale. Le 1er juillet, les Nations unies avaient exigé à Kinshasa la publication d'un "calendrier électoral officiel et consensuel pour l'organisation des élections".