Bien que des parlementaires russes affirment que Moscou prendra des contre-mesures si le Sénat et Donald Trump adoptent de nouvelles sanctions contre la Russie, le porte-parole du Kremlin rappelle que la décision à ce sujet ne sera prise que par Vladimir Poutine. La réaction des parlementaires russes, qui ont proposé de répondre de manière symétrique aux sanctions américaines, est compréhensible, car il s'agit de manifestations extrêmement hostiles, mais la décision de riposter ne peut être prise que par le Président russe, a annoncé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "C'est le Président russe qui prend les décisions dans le domaine de la politique étrangère, et nous vous informerons quand elles seront adoptées. Toutes les autres déclarations, celles des parlementaires et du Sénat, sont tout à fait compréhensibles et explicables. Il s'agit de manifestations extrêmement hostiles, c'est pourquoi la réaction est évidente", a déclaré Dmitri Peskov. Le porte-parole du Président russe a également indiqué qu'il était prématuré de parler de la riposte: "Comme le Sénat doit encore voter, nous allons attendre quand ce projet de loi devienne concret". Cependant, le Kremlin s'est dit fortement attristé par l'adoption par la Chambre des représentants de nouvelles sanctions contre la Russie. "Nous pouvons désormais dire que ces nouvelles sont très tristes du point de vue des relations russo-américaines et des perspectives de leur développement. Et pas moins décevantes du point de vue du droit international et des relations commerciales internationales", a ajouté Dmitri Peskov. Selon le sénateur russe Konstantin Kossatchev, la Russie ne doit pas laisser passer l'alourdissement des sanctions, il faut riposter d'une manière "non symétrique, mais douloureuse".
Des contre-mesures sont déjà prêtes Moscou prendra des contre-mesures politiques et économiques si le Sénat et Donald Trump adoptent de nouvelles sanctions contre la Russie, selon un parlementaire russe. La Russie a un ensemble de mesures politiques et économiques contre les Etats-Unis déjà préparé, qui serait appliqué si le Sénat et le Président américain adopte la loi portant sur de nouvelles sanctions antirusses. "Nous avons un paquet de mesures en attente, nous avons été en temps voulu à la rencontre des autorités américaines et nous n'avons pas réagi à l'action hostile d'Obama prise à la veille du Nouvel an", a confié à Sputnik Vladimir Djabarov, premier vice-président du comité du Conseil de la Fédération pour les affaires étrangères. Il a également appelé à "ne pas paniquer" en cas d'adoption de nouvelles sanctions puisque les relations entre la Russie et les Etats-Unis "étaient déjà à un bas niveau". "…nous ne perdrons rien de particulier. Nous somme une puissance autosuffisante", a souligné le parlementaire. De plus, Washington devrait "s'occuper de ses principaux alliés en Europe". "Cette loi lèse les intérêts de l'UE et la fait payer le triple pour le gaz", a-t-il conclu. La Chambre basse du Congrès des Etats-Unis a adopté mardi à une quasi-unanimité de nouvelles sanctions contre la Russie, un projet qui provoque la colère de Moscou mais aussi de l'Europe, car il permettrait de sanctionner des entreprises européennes. Le texte, adopté par 419 voix contre trois, doit maintenant être approuvé par le Sénat et promulgué ou non par le Président. On ignore pour le moment la date du vote à la Chambre haute. La Maison-Blanche a fait savoir que Donald Trump n'avait pas encore pris de décision quant à la promulgation du texte, qui pourrait compromettre ses projets de rapprochement avec Moscou. Il pourrait toutefois être adopté avec une marge suffisante pour passer outre un éventuel veto présidentiel. La Commission européenne s'est inquiétée samedi des intentions du Congrès américain et exhorté Washington à continuer de coordonner ses décisions avec ses partenaires du G7. Bruxelles redoute des conséquences "importantes et hasardeuses", notamment sur les efforts déployés pour réduire la dépendance énergétique de l'UE vis-à-vis de la Russie.
L'Allemagne craint un impact sur le pays Selon le directeur général adjoint de l'Association fédérale des chambres de commerce d'Allemagne, Volker Treier, de nouvelles sanctions contre la Russie, adoptées par la Chambre basse du Congrès des Etats-Unis, pourraient nuire à l'économie allemande. L'alourdissement des sanctions antirusses, voté mardi 25 juillet par la Chambre des représentants du Congrès, serait en mesure de geler de nombreux projets importants d'entreprises allemandes et de mettre en péril l'économie du pays, a déclaré Volker Treier, directeur général adjoint de l'Association fédérale des chambres de commerce d'Allemagne. "Les nouvelles sanctions prévues par les Etats-Unis contre la Russie […] sont conçues de manière à avoir des effets extraterritoriaux", a-t-il souligné. Et d'ajouter que si on interdit aux entreprises allemandes de participer à la construction de gazoducs, les projets d'importance, relatifs à la sécurité énergétique, pourraient être suspendus. "Dans ce cas, cela va également toucher l'économie allemande", a indiqué M.Treier. Il a en outre rappelé que Berlin s'était déjà prononcé contre l'introduction de nouvelles sanctions. "On a l'impression que la partie américaine poursuit ses propres intérêts économiques", a conclu M. Treier.