Le ministère de l'Agriculture a confirmé, hier, un changement de répartition des aides européennes de la Politique agricole commune (Pac): 4,2% des montants des crédits du "pilier I" (principalement les céréaliers) sont transférés vers le "pilier II". Malgré ce geste envers les petites exploitations, l'installation des jeunes agriculteurs et le développement du bio reste néanmoins très en dessous de ce qui était espéré, jusqu'à 15%, comme l'Union européenne l'autorise. Notamment par les agriculteurs bios (Fnab) qui réclamaient un "vrai choix" en faveur de la transition agricole et environnementale.
Trahison gouvernementale Le ministre Stéphane Travert a indiqué s'être retrouvé devant "une impasse financière de 853millions d'euros". Ces besoins résultent d'une conjonction de facteurs a expliqué, hier, le ministère, qui évoque "l'extension du périmètre des bénéficiaires de l'indemnité compensatoire de handicap naturel", ainsi que la "montée en puissance" du bio. De plus, le ministère a annoncé le maintien à 10% du "paiement redistributif". Beaucoup réclamaient que cette majoration (actuellement de 50€/ha) passe à 75€, voire à 100€, bénéficiant ainsi aux plus petites exploitations. Ce maintien au montant actuel peut être interprété comme un geste à l'égard des céréaliers, vent debout contre cette réforme, de même que la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (Fnsea). Du côté du bio, qui craint de se voir "sacrifié", la déception est "vive". À la Confédération paysanne, on parle même de "trahison gouvernementale". Le gouvernement a fait le choix "de léser" la grande majorité des paysans au bénéfice d'une minorité: "Les promesses de campagne" sont "enterrées par les lobbies". Fête de l'agriculture Le 10 août, agriculture et conchyliculture seront à l'honneur à l'occasion de la fête du même nom, organisée à Kervilor. Mercredi, rendez-vous avait été pris sur l'exploitation de Stéphane Le Gouguec. Ce jeune éleveur a repris l'exploitation en 2006, âgé de tout juste 21 ans. Il est aujourd'hui à la tête de près de 170 têtes de bétail, et participera au concours des vaches laitières.
De la vache à la brique de lait " Je participe avec pour objectif d'aller à la rencontre du public, d'expliquer mon métier. Comprendre d'où vient le lait vendu en brique, c'est intéressant pour les personnes n'habitant pas à la campagne. Et bien sûr, le concours des vaches laitières est l'occasion d'échanger entre professionnels ". Stéphane a le contact facile. Son regard se porte sur Jonathan Quellec, venu en voisin, et éleveur, par passion, de chevaux de traits postiers bretons. " Je viens avec mon étalon de deux ans (présent sur la photo), mes trois poulinières restant au pré. Il y a en effet le concours modèles et allures ". Co-présidents du comice, Annick Audo et Hervé Montfort, précisent : " nous accueillerons également Fabien Coeusse, éleveurs de moutons, qui s'occupe entre autre de ceux présents sur les terrains des alignements de Carnac. De même, un éleveur de bovins à viande (charolaise), expliquera les particularités de cet élevage. Ceux intéressés par la mécanique pourront visiter l'exposition de matériel agricole ".