Les éleveurs présents au salon international de l'agriculture de Paris ont affiché leur inquiétude à propos de la crise du lait. "Il nous faut une vraie régulation européenne des prix du lait qui adapte l'offre et la demande et assure un prix équitable", explique Sophie Poux, productrice de lait dans le Tarn-et-Garonne. "Avec un prix du lait à 260 euros les milles litres pour avril, cela va nous faire des payes minables, renchérit Michel, éleveur à Aunou dans l'Orne tout en tenant Bavette, sa vache. Notre fermage augmente, les autres charges aussi, il faut faire très vite. Nous ne pouvons plus attendre car nous ne pouvons plus vivre décemment de nos revenus." Face à ces interpellations, Bruno Le Maire a défendu sa politique : "La contractualisation prévue dans la LMA (loi de modernisation agricole) va permettre de garantir dans la durée un prix et des volumes, et donc des marges pour les éleveurs." À condition aussi que la distribution et les industriels jouent le jeu. Pour l'instant, ces derniers sont sceptiques. "Nous avons 15 000 à 20 000 producteurs qui vivent avec un revenu très faible proche du seuil de pauvreté. Quelle est la réponse du gouvernement sur la question ? Ce n'est pas l'industrie qui peut faire face seule à cette problématique", rétorque Jehan Moreau, porte-parole de la Fédération nationale des industries laitières (Fnil). "On ne peut guère être optimiste puisque rien n'indique que les prix vont repartir à la hausse", ajoute Jean-Michel Lemétayer, le numéro un de la Fédération nationale des syndicats des exploitants agricoles (FNSEA). Le problème du lait ne pourra se résoudre que dans un contexte européen.