Les Bourses européennes ont terminé la semaine en beauté, soulagées après un léger repli de l'euro vendredi, consécutif à des chiffres de l'emploi américains meilleurs que prévus. "Les chiffres précédents sont révisés à la hausse et le salaire moyen progresse aussi", a observé Alexandre Baradez, un analyste de IG France. "Les prix des matières premières se reprennent. Cela pourrait donc pousser la Réserve fédérale américaine à prendre des décisions monétaires pour normaliser sa politique", a-t-il développé. "Cette publication a du coup généré une progression du dollar et donc une baisse de l'euro qui a offert aux marchés européens une bouffée d'oxygène", a-t-il poursuivi.
L'Eurostoxx 50 a pris 1,18% A Paris, l'indice CAC 40 a gagné 72,95 points à 5.203,44 points, soit + 1,42%, dans un volume d'échanges moyen de 3,3 milliards d'euros. La veille, l'indice avait fini en hausse de 0,46%. Sur le front des valeurs, Vinci a pris 1,97% à 77,05 euros après que sa filiale Vinci Energies a annoncé l'acquisition de la société canadienne ADM Systems Engineering, pour enrichir son portefeuille de services industriels outre-Atlantique. Les valeurs du secteur bancaire ont rebondi au terme d'une séance compliquée pour le secteur, à l'image de Société Générale (+2,27% à 49,70 euros), Crédit Agricole (+1,05% à 14,97 euros) et BNP Paribas (+1,34% à 68,12 euros). Schneider Electric a gagné 2,12% à 68,80 euros, sans être pénalisé par l'abaissement d'un cran par l'agence d'évaluation financière Moody's de sa note d'endettement long terme. Après un démarrage de séance poussif, l'indice Dax a clairement inversé la tendance dans l'après-midi pour finir sur un bond de 1,18% à 12.297,72 points. Infineon a terminé en tête (+3,81% à 19,23 euros), profitant d'un relèvement par UBS de sa recommandation sur le titre, suivi par Adidas (+3,52% à 199,95 euros). L'énergéticien E.ON, qui annoncera ses résultats trimestriels mercredi, a bondi de 3,37% à 8,81 euros et son rival RWE -qui a profité d'un avis plus positif de la banque LBBW- de 2,44% à 18,50 euros. L'assureur allemand Allianz, dont le bilan trimestriel détaillé vendredi fait état des sommes record investies dans la gestion d'actifs, s'est apprécié de 1,25% à 185,80 euros. Londres a progressé de 0,49%, soutenue par quelques bons résultats malgré la baisse du secteur de la constrution. RBS a profité pour sa part de son retour dans le vert et a vu sa valeur augmenter de 1,95% à 261,20 pence. Le spécialiste du loisir Merlin Entertainements, qui possède le London Eye et Madame Tussauds, a aussi fini en hausse de 5,75% à 489,40 pence, après une publication rassurante. Les valeurs minières s'en sont également plutôt bien sorties. Rio Tinto a terminé en hausse de 1,71% à 3.546 pence, Anglo American a progressé de 1,28% à 1.270,50 pence et Glencore a gagné 0,79% à 337,80 pence. La Bourse de Milan a terminé en très légère hausse, l'indice FTSE Mib gagnant 0,65% à 21.935 points, au terme d'une séance atone. Les bancaires se sont bien comportées avec Bper banca en hausse de 6,04% à 5,02 euros et Banco Bpm en hausse de 2,39% à 3,26 euros. En revanche, Mediobanca a cédé 0,17% à 8,99 euros. La Bourse suisse a terminé la semaine sur une note positive. L'indice SMI des valeurs vedettes a clôturé en hausse de 0,44% à 9.176,99 points. Le réassureur helvétique Swiss Re a fortement chuté, se repliant de 3,05% à 92,05 francs suisses, après avoir fait état d'un bénéfice net en baisse de 35% à 1,2 milliard de dollars (1 milliard d'euros) au premier semestre, plombé par le cyclone Debbie qui avait touché l'Australie fin mars. Credit Suisse a en revanche bondi de 2,07% à 15,27 francs suisses, enregistrant la meilleure performance de la journée. Son concurrent UBS a pris 0,71% à 17,06 francs suisses. Le groupe de luxe Richemont a poursuivi sur sa lancée, en progression de 1,19% à 85,35 francs suisses. La Bourse de Bruxelles a fini en hausse de 0,53% vendredi, le Bel-20 des principales valeurs terminant la journée à 3.969,99 points. L'indice a été soutenu par le rebond de l'opérateur Telenet (+2,02% à 59,98 euros) et la progression du groupe énergétique Engie (+1,43% à 13,85 euros). Le groupe pharmaceutique UCB (-1,65% à 60,07 euros) a subi le plus fort repli. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,67% à 529,09 points. A la hausse, le groupe Aalberts Industries a avancé de 4,29% à 37,21 euros et le sidérurgiste Arcelor Mittal a grimpé de 2,40% à 22,17 euros. A la baisse, le groupe de technologies Galapagos a perdu 0,86% à 64,44 euros. La Bourse de Madrid a clôturé en hausse de 1% à 10.658,4 points, toutes les valeurs terminant dans le vert. Le fabricant d'éoliennes Siemens-Gamesa a connu le plus fort rebond, de 4,75% à 13,90 euros, après avoir obtenu un gros contrat d'installation d'éoliennes en Turquie, avec un consortium. Tecnicas Reunidas (ingéniérie pétrolière) a vu son cours grimper de 3,59% à 30,61 euros. Gas natural a grimpé de 1,93 % à 20,36 euros, après l'annonce d'un accord pour la vente de 20% de son réseau de distribution de gaz en Espagne pour 1,5 milliard d'euros. Parmi les poids lourds de l'Ibex 35, le groupe télécoms Telefonica gagnait 2,29% à 9,71 euros. La Bourse de Lisbonne a terminé en hausse de 1,43% à 5.253,33 points, portée par le titre de la banque BCP qui a bondi de 3,27% à 0,23 euro. Parmi les autres bonnes opérations du jour, le papetier The Navigator Company a gagné 2,56% à 3,65 euros et l'électricien EDP a également clôturé dans le vert (+2,17% à 3,15 euros). A l'inverse, le distributeur Jeronimo Martins a lâché 0,12% à 16,86 euros et le producteur de liège Amorim a cédé 0,17% à 11,58 euros.
8e record d'affilée du Dow Jones L'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones, a profité vendredi d'un rapport meilleur que prévu sur le marché du travail aux Etats-Unis en juillet pour enregistrer son huitième record d'affilée et confirmer son passage au-dessus des 22 000 points. Selon les résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a progressé de 0,30% à 22 092,81 points. Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a gagné 0,18% à 6 351,56 points. L'indice élargi S&P 500 a pris 0,19% à 2 476,83 points. Le Dow Jones, qui a franchi pour la première fois mercredi le seuil symbolique des 22 000 points, "est parvenu à rester au-dessus et c'est un signe important car souvent, quand un indice dépasse un chiffre rond, il se replie un peu à court terme", a observé Adam Sarhan de 50 Park Investments. Comme le reste du marché des actions, l'indice a profité vendredi des chiffres encourageants du ministère du Travail sur l'emploi: l'économie américaine a créé en juillet 209 000 emplois, alors que les analystes s'attendaient à 181 000 nouvelles embauches. Le taux de chômage a reculé à 4,3%, son plus bas niveau en seize ans. "C'est rassurant pour les personnes qui s'inquiétaient de voir ces derniers mois des indicateurs un peu ternes sur l'économie américaine", a commenté Kate Warne, d'Edward Jones. Parallèlement, "le chiffre sur la hausse des salaires que tout le monde regarde, car c'est celui que la Réserve fédérale regarde, est plus ou moins conforme aux attentes": le salaire horaire moyen a augmenté de 0,34% sur un mois, de 2,5% sur l'année, à peine au-dessus de l'inflation. "Cela conforte l'idée qu'on va continuer à voir une croissance des emplois sans que l'inflation ne s'accélère", a relevé Mme Warne. Ce rapport ne devrait pas modifier fondamentalement les intentions de la banque centrale américaine. "Beaucoup d'économistes continuent de penser que la Fed va probablement augmenter une nouvelle fois ses taux d'intérêt d'ici la fin de l'année et que ce sera en décembre", a relevé Bill Lynch d'Hinsdale Associates. En attendant, "les résultats d'entreprises sont bons", a-t-il rappelé. "La croissance des bénéfices devrait s'afficher en moyenne autour de 10% sur un an au deuxième trimestre et environ 75% des sociétés qui ont déjà dévoilé leurs résultats ont publié des chiffres d'affaires et des bénéfices dépassant les attentes", a détaillé le spécialiste. "C'est pour cela qu'on est à des records." L'autre statistique majeure publiée vendredi était également positive: le déficit commercial des Etats-Unis est tombé au plus bas en huit mois en juin grâce notamment à une augmentation des exportations. Le marché obligataire reculait. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans, qui évolue à l'inverse du prix des obligations, montait vers 20H15 GMT à 2,262%, contre 2,221% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,838%, contre 2,797% la veille.