Les Bourses européennes ont terminé avant-hier la semaine dans le vert avant la trêve de Pâques rassurées par la réouverture dans le calme des banques à Chypre, où la ruée des épargnants sur leurs dépôts après le plan de sauvetage international de l'île n'a finalement pas eu lieu. "La réouverture des banques chypriotes, en dépit de la mise en place de contrôles stricts, a retiré un poids des épaules des investisseurs", a commenté Angus Campbell, de Capital Spreads. Le marché a également été encouragé par des bonnes nouvelles en Europe, avec une hausse des ventes de détail en Allemagne et une confiance des consommateurs meilleure que prévu au Royaume-Uni. En outre, la croissance économique américaine a nettement ralenti à l'automne, mais un peu moins fortement qu'on le pensait jusque-là, selon les derniers chiffres officiels. "Les marchés se repositionnent après leur récente baisse et alors qu'ils s'apprêtent à faire une pause pour un long week-end de Pâques", observe Ishaq Siddiqi, analyste d'ETX Capital. Sur fond de crainte quant à une possible contagion, l'agence de notation Standard and Poor's a estimé pour sa part que l'accord sur Chypre ne devrait pas avoir d'impact immédiat sur les notations des banques de la zone euro même s'il crée un précédent. La Bourse de Paris a rebondi (+0,53%), l'indice CAC 40 prenant 19,78 points à 3 731,42 points, dans un volume d'échanges faible de 2,885 milliards d'euros. La veille, il avait lâché 0,99%. Les valeurs bancaires ont grimpé, à l'image de BNP Paribas (+0,93% à 40,04 euros), Crédit Agricole (+2,39% à 6,43 euros) et Société Générale (+0,61% à 25,63 euros). Carrefour a pris 2,35% à 21,36 euros. CNP Assurances a terminé en baisse (-1,83% à 10,71 euros). Total a résisté (-0,23% à 37,36 euros). Veolia a progressé (+1,95% à 9,84 euros). Maurel et Prom a lâché 3,50% à 13,63 euros après avoir publié un bénéfice net presque divisé par trois en 2012. Wendel a pris 1,47% à 82,56 euros, malgré un bénéfice net en baisse de plus de moitié l'an dernier, du fait notamment de moindres contributions de Saint-Gobain et Materis. Les Nouveaux Constructeurs ont grimpé (+7,50% à 7,17 euros), après un bond de 31% du bénéfice net l'année dernière. Enfin, Stentys a perdu 5,78% à 11,25 euros après avoir creusé ses pertes en 2012. L'Eurostoxx 50 a pris 0,44%. A Londres, la Bourse a terminé en hausse de 0,38%, l'indice FTSE-100 prenant 24,18 points par rapport à la clôture de la veille, à 6 411,74 points. Le groupe d'agroalimentaire Tate & Lyle a terminé en tête de l'indice, prenant 3,03% à 850 pence après s'être montré optimiste sur ses résultats annuels. InterContinental Hotels Group a gagné 2,82% à 2007 pence. Du côté des perdants, Anglo American a cédé 1,74% à 1 692 pence. Le reste du secteur minier était sous pression, à l'image de ENRC (-4,50% à 246,1 pence), Vedanta (-2,52% à 1 005 pence) ou encore BHP Billiton (-1,36% à 1 915 pence). A Francfort, l'indice Dax a terminé en très légère hausse de 0,08% à 7 795,31 points, au terme d'une séance en dents de scie. EON a grimpé de 1,26% à 13,62 euros. Son rival allemand, RWE, a lui aussi terminé en nette hausse (+1,24% à 29,08 euros). Profitant de l'accalmie à Chypre, les valeurs financières ont grimpé: Allianz a pris 0,14% à 105,95 euros, Commerzbank 0,79% à 1,15 euro. Seule Deutsche Bank (-0,23% à 30,42 euros) s'est démarquée. Mais BMW a abandonné 2,59% à 67,31 euros, Daimler 2,02% à 42,45 euros, et ThyssenKrupp 1,70% à 15,87 euros. La Bourse de Milan a terminé en légère baisse de 0,10% à 15 339 points, toujours nerveuse en l'absence de résolution prévisible de l'impasse politique en Italie. UniCredit a gagné 1,34% à 3,33 euros et Intesa Sanpaolo 0,71% à 1,142 euro. Mediaset a à l'inverse reculé de 2,39% à 1,593 euro après son envolée de la veille, et Finmeccanica a cédé 1,88% à 3,75 euros. L'indice Ibex-35 de la Bourse de Madrid a gagné 0,25%, à 7 920 points, dans un marché peu actif. Santander a pris 0,21% à 5,242 euros, tandis que BBVA cédait 0,12% à 6,763 euros. CaixaBank a en revanche bondi de 3,49% à 2,64 euros, après avoir chuté la veille de 3,77%. A la Bourse suisse, l'indice SMI a clôturé sur une légère hausse de 0,47% à 7 816,64 points. Swiss Re a terminé à 77,20 francs suisse (-0,06%) après avoir été plutôt positif durant la journée. Les financières ont aussi été négatives, UBS perdant -0,14% à 14,55 francs et Credit Suisse -1,74% à 51,55 francs. Nestlé a fait un bond de 1,18% à 68,65 francs, tirant l'indice SMI dans le vert. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,56% à 348,10 points. La hausse la plus importante a été enregistrée par le groupe de café et thé D.E. Master Blenders 1753, qui a bondi de 25,44% à 12,05 euros. La Bourse de Bruxelles a rebondi de 0,54% à 2 592,19 points après trois séances de baisse. Principale hausse: Befimmo-Sicafi a gagné 2,96% à 49,59 euros. Colruyt a avancé de 1,60% à 37,73 euros et Delhaize de 1,58% à 42,56 euros. A l'inverse, l'assureur Delta Lloyd (-0,85% à 13,38 euros) et la biotech ThromboGenics (-0,50% à 37,59 euros) ont enregistré de légères pertes. A la Bourse de Lisbonne, le PSI-20 a enregistré une très légère baisse de 0,02% à 5 822,09 points, pénalisé par son poids-lourd du secteur électrique EDP (-1,56%) et sa filiale pour les énergies renouvelables EDP Renovaveis (-1,31%). Vedette de la séance, Sonaecom a bondi de 3% et Zon Multimedia a progressé de 2,42%. Côté valeurs bancaires, la BPI a cédé 1,3% et la BCP 1,04% tandis que la BES s'est appréciée de 1,78%. Wall Street clôture à des records, regagne ses pertes de la crise Les deux grands indices de la Bourse de New York ont clôturé à des records avant-hier, l'indice élargi S&P 500 rejoignant la course historique entamée début mars par l'indice vedette le Dow Jones, en battant un record d'octobre 2007, avant la crise financière. Selon les chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a avancé de 0,36% (+52,38 points) à 14 578,54 points, un niveau jamais atteint auparavant en clôture. L'indice élargi S&P 500, très suivi par les marchés, a clôturé en hausse de 0,41% (+6,34 points) à 1 569,19 points, se hissant pour la première fois au-dessus de son précédent record de clôture (1.565,15 points) datant du 9 octobre 2007. Il est monté en cours de séance jusqu'à 1.570,28 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, s'est apprécié de 0,34% (+11,0 points) à 3 267,52 points. Ces nouveaux records sont atteints alors que le volume d'échanges était faible en cette dernière séance du trimestre et de la semaine, les marchés américains étant fermés vendredi en raison des fêtes de Pâques. Nous avons entièrement regagné les pertes que nous avions subies pendant la crise financière et l'effondrement du marché en 2008-2009, a salué Art Hogan, de Lazard Capital Markets. Ce retour a été très progressif, cela a pris (plus de) cinq ans pour que nous revenions au niveau où nous sommes actuellement, a-t-il noté. Pour les investisseurs, le S&P 500 est bien plus important que le Dow Jones, même si ce dernier, plus ancien et plus connu, reste très apprécié du grand public, car il est beaucoup plus large et rassemble les valeurs de 500 entreprises, contre seulement 30 pour le DJIA, rappelle Chris Low, de FNT Financial. Selon lui, ce nouveau zénith du S&P 500 reste un très bon signe, car il montre que le marché américain réussit à se dissocier de l'Europe et à se protéger des turbulences de la zone euro, en raison notamment du soutien énorme de la banque centrale américaine (Fed). Avant-hier, les nouveaux records du S&P 500 et du Dow Jones sont survenus malgré des indicateurs économiques contrastés, et grâce au relatif tassement des craintes concernant Chypre et la zone euro. Les investisseurs ont été déçus par l'accélération plus nette que prévu des nouvelles inscriptions au chômage du 16 au 23 mars, et l'activité économique de la région de Chicago qui a ralenti plus fortement qu'attendu en mars, après deux mois de hausse. Les derniers chiffres officiels de la croissance américaine pour le quatrième trimestre ont quant à eux été relativement bien accueillis, affichant un ralentissement légèrement moins prononcé que prévu. Tokyo: le Nikkei perd 1,26%, peur pour les banques de Chypre La Bourse de Tokyo a terminé avant-hier en nette baisse de 1,26%, retenant son souffle avant la réouverture des banques de Chypre, fermées depuis le 16 mars en raison des problèmes financiers de l'île. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 157,83 points à 12 335,96 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a lâché de son côté 0,93%, abandonnant 9,69 points à 1 036,78 points. L'activité a été intense, avec 2,98 milliards d'actions échangées sur le premier marché. "L'euro est revenu sous l'œil des projecteurs et le marché perd confiance dans la capacité (du chef de la gauche italienne) Bersani à former un gouvernement", a expliqué Sireen Harajli de la banque Crédit Agricole dans une note. La baisse de l'euro ces derniers jours a entraîné par ricochet une hausse du yen, considéré comme une valeur refuge par temps économique incertain. Or lorsque la devise japonaise augmente, les revenus à l'étranger des firmes nippones, une fois convertis en yens, diminuent. Les groupes exportateurs nippons en ont subi les conséquences. Parmi les constructeurs automobiles, Toyota a reculé de 1,53% à 4 825 yens, Nissan de 1,63% à 907 yens et Honda de 1,64% à 3 600 yens. Mitsubishi Motors a chuté pour sa part de 3,92% à 98 yens. Il a fait état la veille de deux incidents de batterie lithium-ion: une surchauffe d'une batterie d'une automobile hybride rechargeable sur secteur (plug-in hybride) et un départ de feu d'une batterie d'une voiture électrique dans une usine. Le fabricant de batteries GS Yuasa, partie prenante de la coentreprise qui a fabriqué les batteries incriminées, a plongé de 11,11% à 392 yens. GS Yuasa est scruté par le marché depuis janvier car il est le fournisseur des batteries lithium-ion qui ont connu des problèmes de surchauffe dans des Boeing 787, entraînant l'immobilisation de cet appareil dans le monde entier. Dans le secteur de l'électronique grand public, sensible lui aussi aux mouvements des devises, Sony a perdu 2,99% à 1 625 yens, Sharp 3,60% à 268 yens, Canon 2,13% à 3 450 yens et Panasonic 0,56% à 704 yens.