Le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, a exprimé, mardi à Djelfa, son mécontentement à l'égard de la "non ouverture et la non exploitation" de l'abattoir régional des viandes rouges de Hassi Bahbah (50 km au nord du chef lieu de wilaya) comme prévu. Lors d'une visite d'inspection à cette structure, le ministre a exprimé son mécontentement face à "la non exploitation comme il se doit" de ce complexe, appelant les promoteurs du projet, l'Algérienne des viandes rouges (ALVIAR), à "assumer ses responsabilités et trouver des solutions à cet acquis économique d'importance, auquel l'Etat a consacré des milliards en vue de le rendre réellement opérationnel, car c'est véritablement un projet bénéfique et pour la filière et pour toute la région", a-t-il assuré. Après s'être interrogé sur le nombre de postes de travail susceptibles d'être générés par ce projet, estimé par les responsables à 115, M. Bouazghi a tenu à relever que son "mécontentement ne concerne pas seulement l'abattoir de Hassi Bahbah, mais concerne également les deux (2) autres complexes similaires dans l'est et l'ouest du pays", sommant ses responsables de trouver des solutions pour le rendre opérationnel. Le ministre a entamé sa visite de travail dans la wilaya de Djelfa, par l'inspection du complexe intégré des viandes blanches d'Aïn Oussara (100 km au nord de Djelfa), un investissement privé exploitant des techniques de pointe permettant une capacité d'abattage de près de 2000 dindes et de 6000 poulets/heure. Ce complexe, unique en son genre à l'échelle nationale, est également doté d'une chaîne de traitement de tous les résidus de sa production qui sont transformés en engrais organiques, en plus de l'emballage des viandes blanches suivant des normes de qualité supérieure. Dans la commune de Benhar (120 km au nord de la wilaya), M. Bouazghi a inspecté une exploitation agricole privée spécialisée en aviculture. Selon les données fournies sur place par son propriétaire,Tikfa Nadjib, l'exploitation produit près de 1,8 million de poussins/an. Cet investisseur a plaidé, en outre, pour l'impérative exploitation du produit local et de la réduction, voire même l'abandon progressif de l'importation en la matière, qui dépasse, selon lui, la moyenne de production nationale assurée actuellement par les seules wilayas de Djelfa et de Tlemcen. Le ministre s'est également rendu à l'exploitation agricole des frères Aissou, dans la même localité, où des explications lui ont été fournies sur un projet, en trois phases, dédié à la filière lait, programmé à la réalisation dans un délai de 18 mois. Selon ses promoteurs, ce projet devrait assurer, dans sa première phase, la culture de fourrages sur une surface de 20 000 ha dans la commune de Kettara, à l'extrême sud de Djelfa. La 2ème phase du projet prévoit l'élevage progressif de 15.000 vaches laitières dans la commune de Guernini, assurant la production de près de 135 millions de litres de lait/an. Alors que la 3ème phase, prévue à Aïn Oussara, abritera une unité de production de poudre de lait, en exploitant le lait frais sus-cité qui sera transformé, selon les données fournies par les responsables du projet en question, en un volume global de 16.200 tonnes de poudre de lait dont la contribution est fortement attendue dans la réduction de la facture d'importation de cette matière. Après avoir loué les efforts de ces investisseurs, le ministre a souligné que la wilaya de Djelfa est dotée d'importantes ressources susceptibles de lui assurer une diversité économique au titre de la stratégie de l'Etat visant à trouver des alternatives aux hydrocarbures, notamment, a-t-il ajouté, par la valorisation des ressources de ce secteur qui peut garantir la sécurité alimentaire du pays. Interrogé sur les préparatifs et les mesures mises en place en perspective de l'Aïd El Adha (vente de moutons), le ministre a signalé la tenue programmée, demain mercredi, d'une réunion à ce sujet qui verra, a-t-il dit, la prise de toutes les mesures nécessaires, notamment concernant les points de vente prévus dans les grandes villes, le contrôle sanitaire des bêtes, et les missions dévolues en la matière, aux inspections vétérinaires.