Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, s'est rendu à Tripoli puis il devait visiter Misrata, Benghazi et Tobrouk. La stabilisation de la Libye est l'une des priorités édictées par le président Français, Emmanuel Macron pour la politique étrangère de la France. "Je me rendrai très bientôt en Libye." Jean-Yves Le Drian a concrétisé cette petite phrase lâchée jeudi dernier. Le ministre des Affaires étrangères est en effet en Libye lundi. Au programme, quatre étapes : Tripoli, où il s'est rendu lundi matin, puis Misrata, Benghazi et Tobrouk. Il devait y rencontrer les acteurs politiques locaux, dont le maréchal Khalifa Haftar, qui dirige l'armée nationale libyenne et contrôle l'est du pays, le chef du gouvernement d'union nationale reconnu par l'ONU Fayez El-Sarraj et Aguila Saleh, le président de la Chambre des représentants. "Ma visite est un signal de l'engagement de la France et du président Macron dans la volonté d'une résolution de la crise libyenne. L'objectif est la stabilisation de la Libye dans l'intérêt des Libyens eux-mêmes mais aussi des pays voisins dont nous faisons partie", a déclaré le ministre français sur place. Cette visite se situe en effet dans la continuité du processus de réconciliation lancé par Emmanuel Macron, qui avait organisé fin juillet à la Celle-Saint-Cloud, près de Paris, une rencontre entre les frères ennemis libyens, Fayez El-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar. La semaine dernière, Jean-Yves Le Drian avait déjà précisé que cette visite sur le terrain s'inscrivait "dans le suivi de cette réunion" et dont l'objectif est "de rechercher le soutien de toutes les parties à la déclaration qui a été adoptée à cette occasion". A l'époque de cette réunion, les parties avaient accepté - sans la signer - une feuille de route sur un cessez-le-feu et l'organisation d'élections l'année prochaine. Mais depuis, le ton était un peu monté entre les deux rivaux. Pour Emmanuel Macron, la stabilisation de la Libye est clairement une priorité de sa politique étrangère, a la fois pour lutter contre le terrorisme mais aussi pour réguler les flux migratoires. Il l'a rappelé à plusieurs reprises, notamment lors de sa conférence devant les ambassadeurs français, la semaine dernière à Paris. L'annonce par Emmanuel Macron au début de l'été d'installer des "hotspots" - ces centres d'examen des candidatures à l'asile où sont regroupés les demandeurs - en Libye avait suscité de nombreuses interrogations, de même que sa volonté d'intervenir seul, sans les pays voisins. L'Italie avait notamment montré son agacement. Mais depuis, le chef de l'Etat français a rectifié le tir, invitant les différents pays concernés à participer à un sommet fin août à l'Elysée.
Aider ce pays à retrouver unité et stabilité L'objectif, rappelé par Jean-Yves Le Drian la semaine dernière, reste le même : permettre, "avec le soutien de nos principaux partenaires, notamment l'Italie, (...) à l'envoyé spécial de l'ONU Ghassan Salamé de parvenir à l'organisation en 2018 des élections qui marqueront le début d'une restauration effective de l'Etat en Libye". "La France partage avec d'autres la responsabilité particulière d'aider ce pays à retrouver unité et stabilité", avait encore ajouté le ministre des Affaires étrangères, citant les menaces du "terrorisme, des trafics d'armes, et des migrations incontrôlées". Avant lui, les chefs de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel et britannique Boris Johnson se sont déjà rendus pendant l'été dans ce pays livré au chaos depuis la chute du colonel Kadhafi en 2011. Jean-Yves Le Drian devait lui rentrer lundi soir.