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Libye : Les frères ennemis se mettent d'accord
Publié dans Le Maghreb le 27 - 07 - 2017

Enfin, l'initiative du Président français, Emmanuel Macron, a donné ses premiers fruits, où les frères ennemis libyens Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar se sont mis d'accord sur des élections "au printemps", au cours d'une rencontre près de Paris, a annoncé mardi Macron, saluant leur "courage historique".
"Ce qui est extrêmement important, c'est que l'un et l'autre ont acté un accord en vue des élections au printemps prochain", a affirmé M. Macron au cours d'une conférence de presse, à l'issue des discussions entre les deux rivaux qui se sont déroulées sous son égide. Le chef du gouvernement de Tripoli, Fayez al-Sarraj, et l'homme fort de l'est de la Libye, Khalifa Haftar, ont adopté mardi, pour la première fois, une déclaration commune de sortie de crise, appelant à un cessez-le-feu et à l'organisation d'élections le plus rapidement possible. Le texte en dix points, lu en arabe, réaffirme que seule une solution politique permettra de sortir de la crise libyenne et réitère la validité des accords de Skhirat, signés en 2015 sous l'égide de l'ONU.
"C'est un processus qui est essentiel pour l'Europe toute entière car si nous ne réussissons pas ce processus, à travers les risques terroristes, à travers les conséquences migratoires qu'un tel échec produirait, les conséquences sur nos pays sont directes", a insisté M. Macron. "Le peuple libyen mérite cette paix et nous la lui devons", a ajouté le président français. Le cessez-le-feu prévu ne doit pas s'appliquer à la lutte antiterroriste, précise le texte, qui appelle également à la démobilisation des combattants des milices et à la constitution d'une armée libyenne régulière.
Il souligne aussi la nécessité de bâtir un Etat de droit en Libye et d'y respecter les droits de l'Homme. La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du colonel Mouammar Kadhafi fin 2011. Plusieurs autorités rivales ainsi que des myriades de milices se disputent le contrôle de son territoire.

Rencontre entre les deux rivaux libyens, projet de déclaration commune
Arrivés tour à tour à la Celle-Saint Cloud, dans un château de la République française en région parisienne, les deux rivaux se sont d'abord entretenus séparément avec le président français. Ils ont ensuite pris place autour d'une table, côte à côte, face à leur hôte. Le nouvel émissaire de l'ONU sur la Libye, Ghassan Salamé, et le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian participaient également à la réunion.
Celle-ci devait s'achever avec une déclaration commune, la première jamais agréée par les deux hommes forts de la Libye. Un projet de déclaration en dix points diffusé par l'Elysée avant la rencontre appelle au cessez-le-feu à l'exception de la lutte antiterroriste, ainsi qu'à l'organisation d'élections "le plus vite possible".
La Libye, pays riche en pétrole, a sombré dans le chaos depuis la chute du colonel Kadhafi fin 2011: plusieurs autorités rivales et des myriades de milices se disputent le pouvoir, la menace jihadiste reste présente, et les trafics d'armes et d'êtres humains prospèrent. Sans oublier l'implication de puissances régionales rivales dans le conflit.

Droits de l'homme
Mais, répète l'Elysée, la rencontre entre les deux protagonistes est en elle-même un "signal fort".
Pas au prix des droits de l'homme, a cependant souligné dans un communiqué l'organisation Human Rights Watch, en appelant le président français "à ne pas ignorer la litanie d'exactions commises par toutes les parties dans le conflit libyen". "M. Macron doit évoquer la question avec MM. Sarraj et Haftar, et les exhorter à mettre fin aux détentions arbitraires dans les zones qu'ils contrôlent, aux meurtres extrajudiciaires et tortures pratiquées par leurs alliés", insiste HRW.
Le nouveau président français a fait du dossier libyen une de ses priorités, et avalisé la ligne "pragmatique" de son chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian, ancien ministre de la Défense, qui "prend en compte la réalité du terrain", et considère le maréchal Haftar comme le principal rempart à la menace jihadiste. La mort de trois militaires français il y a un an en Libye avait d'ailleurs révélé l'engagement de Paris aux côtés d'Haftar.
Fort de ses connexions avec plusieurs protagonistes de la crise, en particulier l'Egypte et les Emirats arabes Unis, soutiens du maréchal Haftar, M. Le Drian a effectué dès son arrivée au Quai d'Orsay une tournée régionale pour relancer les efforts sur la Libye. L'initiative française fait toutefois grincer les dents du côté de l'Italie, ancienne puissance coloniale en Libye et aujourd'hui en première ligne face aux migrants qui débarquent chaque jour par centaines depuis les côtes libyennes.
"Il y a trop de formats ouverts en Libye, trop de médiateurs, trop d'initiatives (...) il est nécessaire d'unifier les efforts" autour de l'émissaire de l'ONU Ghassan Salame, a notamment déploré le chef de la diplomatie italienne Angelino Alfano dans un entretien à la Stampa.
"Dans cette affaire, nous ne pouvons rien faire l'un sans l'autre", a tenté de rassurer le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, qui se trouvait à Rome lundi.

Une proie au chaos
La Libye, où des autorités rivales et de nombreuses milices se disputent le pouvoir, a sombré dans le chaos après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011.

Kadhafi tué
En février 2011, dans le sillage du Printemps arabe, une contestation contre le régime de Kadhafi, violemment réprimée, débute à Benghazi, dans l'Est, avant de s'étendre. En mars, une coalition menée par Washington, Paris et Londres, lance une offensive après un feu vert de l'ONU. Fin mars, l'Otan prend les commandes des opérations aériennes. Le 20 octobre, Kadhafi, en fuite depuis la prise de son QG à Tripoli par les rebelles en août, est tué dans le dernier assaut contre sa région d'origine, Syrte, à l'est de Tripoli. Le 23 octobre, le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion, proclame la "libération totale" du pays. Le 8 août 2012, le CNT remet les pouvoirs à une Assemblée nationale, le Congrès général national (CGN).

Montée en puissance de groupes radicaux
Le 11 septembre 2012, quatre Américains, dont l'ambassadeur Christopher Stevens, sont tués dans une attaque contre leur consulat à Benghazi. Le groupe jihadiste Ansar Asharia, lié à Al-Qaïda, est accusé par Washington d'être derrrière l'attaque. Le 23 avril 2013, un attentat à la voiture piégée vise l'ambassade de France à Tripoli, blessant deux gardes français. La capitale est le théâtre de plusieurs attaques contre des représentations diplomatiques et des diplomates, et la plupart des ambassades étrangères ferment. En juillet, les ports pétroliers de l'Est sont bloqués par des gardes partisans de l'autonomie, empêchant l'exportation de brut. Le blocage dure un an.

Deux autorités rivales
Le 16 mai 2014, le général Khalifa Haftar lance une opération baptisée "Dignité" contre les groupes islamistes à Benghazi, affirmant vouloir "éradiquer le terrorisme". Plusieurs officiers de la région orientale, y compris de l'armée de l'air, rallient sa force paramilitaire, autoproclamée Armée nationale libyenne.
Fin août, après des semaines de combats meurtriers, Fajr Libya, une coalition hétéroclite de milices islamistes, s'empare de Tripoli. Le gouvernement et le nouveau Parlement élu en juin et dominé par les anti-islamistes, s'exilent dans l'Est. Le 12 mars 2016, trois mois après la signature d'un accord sous l'égide de l'ONU, un gouvernement d'union nationale (GNA) soutenu par la communauté internationale est proclamé. Son chef Fayez al-Sarraj arrive fin mars à Tripoli. Mais dans l'Est, le cabinet parallèle, soutenu par le général Haftar, et le Parlement lui restent opposés.

Jihadistes chassés de Syrte et de Benghazi
Le 17 décembre 2016, Fayez al-Sarraj annonce la libération de Syrte, ancien fief libyen du groupe Etat islamique (EI), tout en affirmant que la guerre contre le terrorisme en Libye n'est "pas finie". L'EI, qui s'était emparé de Syrte en juin 2015 en profitant de l'absence d'Etat, a mené de nombreux attentats suicide meurtriers dans le pays.
Le 5 juillet 2017, Khalifa Haftar, promu un an auparavant maréchal, annonce la "libération totale" de Benghazi des jihadistes, après plus de trois ans de combats. Le maréchal, soutenu par l'Egypte voisine ainsi que par les Emirats arabes unis, s'était rapproché de la Russie début 2017.

Rencontres Sarraj/Haftar
Début mai 2017, Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar conviennent lors d'une rencontre à Abou Dhabi d'œuvrer à un règlement de la crise, mais sans annoncer de mesures concrètes. Le 25 mai, ils se mettent d'accord sur des élections "au printemps", au cours d'une rencontre près de Paris, selon le président français Emmanuel Macron, qui salue leur "courage historique".


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