Lors de sa dernière interview en sa qualité d'invité de la Radio nationale chaîne III, le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi, a déclaré fièrement que " Concernant, le ciment, nous sommes excédentaires et nous avons des demandes d'autorisation d'exporter ", s'est-il félicité. Ainsi et tout en précisant que les rares exportations de l'Algérie se limitent en grande partie aux produits agricoles, le ministre reconnaît, toutefois, que la politique de l'industrialisation, alternative à la politique basée sur les hydrocarbures, n'a pas été concrétisée sur le terrain. Mais, il se réjouit de la bonne santé des exportations du ciment. Et versant dans ce même ordre d'idées, il assure que "nous allons reconduire les licences d'importation pour le rond à béton parce que notre production nationale couvre 80% des besoins du marché. D'ailleurs le ministre du Commerce n'a pas hésité à annoncer le lancement de la production de rond à béton à l'usine de Bellara, qui s'ajoutera à la production déjà existante. Encore faut-il citer, à titre d'exemple, le cas du groupe Lafarge-Algérie qui, par l'intermédiaire de son directeur des affaires publiques et communication, Serge Dubois, a indiqué au mois de juin dernier que son groupe entamera ses premières opérations d'exportation du ciment gris et du clinker, au premier trimestre 2018, vers des pays de l'Afrique de l'Ouest. Mieux encore, il se projette bien en précisant qu'"il va y avoir un excèdent de 10 millions de tonnes par an de ciment d'ici 2020" avant d'expliquer que compte tenu des capacités en cours d'installation, on se prépare déjà à exporter nos excédents". Question chiffre, M. Dubois indique que son groupe compte exporter, dans une première phase, environ 50.000 tonnes de ciment, dès le premier trimestre 2018, vers les pays de l'Afrique de l'Ouest. Et d'expliquer ce choix de l'Afrique de l'Ouest, par la fait que Lafarge-Holcim dispose déjà d'une structure en Suisse dédiée au commerce international, "Lafarge-Holmium Trainding, qui détient 50% des échanges du ciment circulant autour de la Méditerranée et de l'Afrique de l'Ouest, ce qui va nous permettre de trouver des débouchés aux produits algériens". Constatant donc que le marché ouest-africain est déficitaire, il est évident que c'est l'occasion donc d'y exporter les produits algériens. "L'Afrique de l'Ouest importe actuellement quelque 21 millions de tonnes de ciment par an. Et ceci explique donc cela. Les pouvoirs publics ne cessent de déployer tous les efforts nécessaires pour limiter les importations de ciment en procédant à un vaste programme de réalisation de nouvelles cimenteries qui devraient permettre de combler le déficit dans un marché en pleine expansion. Avec la réception de plusieurs projets, on s'attend donc à enregistrer un apport supplémentaire de plus de 4 millions de tonnes d'ici à la fin d l'année en cours. A rappeler que l'Algérie consomme annuellement environ 22 millions de tonnes de ciment, dont 18 millions de tonnes sont produites localement et près de 4 millions de tonnes issues de l'importation. La production nationale de ciment est dominée par le secteur public, notamment le Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica) qui produit plus de 11,5 millions de tonnes par an, représentant 65% de la production nationale globale, le reste (35%) étant assuré par le secteur privé.