Est-ce un secret que de dire que l'avenir économique de l'Algérie est dans le développement des énergies renouvelables ? Et bien que l'Etat s'est déjà engagé dans cette perspective, il faut reconnaître que le retard à combler est très grand et il va falloir mettre les bouchées doubles pour développer les énergies renouvelables dont le photovoltaïque. Pas plus tard qu'au début du mois en cours, l'Agence internationale de l'énergie (AIE), a annoncé que la nouvelle capacité photovoltaïque (PV) a augmenté de 50% en 2016, avant d'ajouter que la Chine représente près de la moitié de l'expansion mondiale. Pour la première fois, les ajouts de PV solaire ont augmenté plus rapidement que tout autre carburant, dépassant la croissance nette du charbon, a expliqué l'AIE dans son nouveau rapport Renouvelables 2017, se basant sur les dernières analyses et prévisions du marché des énergies renouvelables. Selon ces analyses, les énergies renouvelables représentaient en 2016 près des deux tiers de la nouvelle capacité de puissance nette dans le monde, avec près de 165 gigawatts (GW) opérationnels, prévoyant qu'elles continueront d'avoir une forte croissance dans les années à venir. D'ici à 2022, la capacité d'électricité renouvelable devrait augmenter de 43%, a souligné l'agence qui considère que les énergies renouvelables augmentent d'environ 1000 GW d'ici à cette date, ce qui équivaut à environ la moitié de la capacité mondiale actuelle en matière de charbon, qui a duré 80 ans.
Le grand pas effectué en mars dernier Encore faut-il rappeler que l'Algérie s'est lancé depuis mars dernier dans un très ambitieux projet de photovoltaïque. Le P-DG de la Compagnie d'engineering de l'électricité et du gaz (CEEG), une filiale de la société nationale d'hydrocarbures Sonatrach, a d'ailleurs été le premier à avoir évoqué ce projet ambitieux, en marge du sommet Powering Africa, les 9 et 10 mars à Washington, aux Etats-Unis. Ce projet portera la production d'énergie solaire à près de 5 000 MW. Cet appel d'offres s'inscrit dans le cadre de la politique nationale de développement des énergies renouvelables, adoptée en 2011 et mise à jour en 2015. À ce jour, l'Algérie compte 22 centrales photovoltaïques, d'une capacité totale de 350 MW. Ce projet portera la production d'énergie solaire à près de 5 000 MW. C'est un bond considérable mais on est loin des objectifs fixés par le programme national : 47 à 51 TWh (térawatt-heure) d'énergie propre à l'horizon 2030-2040. Il y aura encore beaucoup de travail à accomplir. " Le nouveau projet solaire de l'Algérie, qui sera réparti en trois lots de 1 350 MW chacun, comprend aussi un volet industriel. On annonce même le projet d'une ou plusieurs usines de fabrication d'équipements et de composants de centrales photovoltaïques à construire. Six centrales solaires doivent être construites dans six régions différentes du Sud et des Hauts-Plateaux, qui ont été déterminées au préalable. Elles se situeront dans les wilayas de Béchar, Ouargla, El Oued, Djelfa, M'sila et Biskra. D'aucuns évoquent un partenariat avec la chine, véritable " puissance " dans le domaine et comme ce pays et l'Algérie ont un partenariat bien solide, pourquoi ne pas envisager donc un partenariat avec cette " puissance " dont la coopération avec l'Algérie est bien bonne pour développer le photovoltaïque dans le Sahara algérien. Puisque le coût actuel qu'a coûtée à l'Algérie l'électrification du territoire, procéder par le truchement de la photovoltaïque serait bien plus économique pour l'électrification urbaine et les campagnes les plus reculées du pays. Si entre le recours à l'offre étrangère, notamment chinoise, et la création d'unités de production, le ministre de l'Energie a fait le choix de l'industrialisation, on se demande bien pourquoi ne pas tenter de faire les efforts nécessaires pour faire les deux ?...
Du programme des EnR L'Algérie s'est bien engagée avec détermination sur la voie des énergies renouvelables afin d'apporter des solutions globales et durables aux défis environnementaux et aux problématiques de préservation des ressources énergétiques d'origine fossile. Ce choix stratégique est motivé par l'immense potentiel en énergie solaire. Cette énergie constitue l'axe majeur du programme qui consacre au solaire thermique et au solaire photovoltaïque une part essentielle. Le solaire devrait atteindre d'ici 2030 plus de 37% de la production nationale d'électricité. Malgré un potentiel assez faible, le programme n'exclut pas l'éolien qui constitue le second axe de développement et dont la part devrait avoisiner les 3% de la production d'électricité en 2030. L'Algérie prévoit également l'installation de quelques unités de taille expérimentale afin de tester les différentes technologies en matière de biomasse, de géothermie et de dessalement des eaux saumâtres par les différentes filières d'énergie renouvelable. Dans le programme des EnR et des phases définies on notera, entre autres : que d'ici 2020, il est attendu l'installation d'une puissance totale d'environ 2 600 MW pour le marché national et une possibilité d'exportation de l'ordre de 2 000 MW alors que d'ici 2030, il est prévu l'installation d'une puissance de près de 12000 MW pour le marché national ainsi qu'une possibilité d'exportation allant jusqu'à 10 000 MW.
De l'Energie Solaire Photovoltaïque L'énergie solaire photovoltaïque désigne l'énergie récupérée et transformée directement en électricité à partir de la lumière du soleil par des panneaux photovoltaïques. Elle résulte de la conversion directe dans un semi-conducteur d'un photon en électron. Outre les avantages liés au faible coût de maintenance des systèmes photovoltaïques, cette énergie répond parfaitement aux besoins des sites isolés et dont le raccordement au réseau électrique est trop onéreux. L'énergie solaire photovoltaïque est une source d'énergie non polluante. Modulaires, ses composants se prêtent bien à une utilisation innovante et esthétique en architecture. La stratégie énergétique de l'Algérie repose sur l'accélération du développement de l'énergie solaire. Le gouvernement prévoit le lancement de plusieurs projets solaires photovoltaïques d'une capacité totale d'environ 800 MWc d'ici 2020. D'autres projets d'une capacité de 200 MWc par an devraient être réalisés sur la période 2021-2030.
De l'Energie Solaire Thermique L'énergie solaire thermique est la transformation du rayonnement solaire en énergie thermique. Cette transformation peut être utilisée directement (pour chauffer un bâtiment par exemple) ou indirectement (comme la production de vapeur d'eau pour entraîner des turboalternateurs et ainsi obtenir de l'énergie électrique). En utilisant la chaleur transmise par rayonnement plutôt que le rayonnement lui-même, ces modes de transformation d'énergie se distinguent des autres formes d'énergie solaire comme les cellules photovoltaïques. La radiation directe du soleil est concentrée par un collecteur sur un échangeur où elle est cédée à un fluide, soit vaporisé directement, soit transportant la chaleur à un générateur de vapeur. Tous les systèmes ont en commun un certain nombre d'organes : un collecteur qui concentre la chaleur, un liquide ou un gaz caloporteur qui la transporte jusqu'à un point d'extraction, un évaporateur, un condenseur, une turbine et un alternateur. Plus connu sous le nom de " concentrating solar power " (CSP), le solaire thermique peut répondre à la demande en électricité de jour comme de nuit en étant couplé à des moyens de stockage thermique ou hybridé avec d'autres énergies comme le gaz. L'Algérie entend mettre en valeur son potentiel solaire, l'un des plus importants au monde, en lançant des projets importants en solaire thermique. Sur la période 2016-2020, quatre centrales solaires thermiques avec stockage d'une puissance totale d'environ 1 200 MW devraient être mises en service. Le programme de la phase 2021-2030 prévoit l'installation de 500 MW par an jusqu'en 2023, puis 600 MW par an jusqu'en 2030.
De l'Energie Eolienne Par définition, l'énergie éolienne est l'énergie produite par le vent. Elle est le fruit de l'action d'aérogénérateurs, de machines électriques mues par le vent et dont la fonction est de produire de l'électricité. Une hélice entraînée en rotation par la force du vent permet la production d'énergie mécanique ou électrique en tout lieu suffisamment venté. L'énergie du vent captée sur les pales entraîne le rotor qui, couplé à une génératrice, convertit l'énergie mécanique en énergie électrique. La quantité d'énergie produite par une éolienne dépend principalement de la vitesse du vent mais aussi de la surface balayée par les pales et de la densité de l'air. Le programme EnR algérien prévoit, suite à des études qui seront menées pour détecter les emplacements favorables, la réalisation de plusieurs projets sur la période allant jusqu'à 2030 pour une puissance d'environ 1 700 MW.
C'est déjà fait cette année 2017 Le Cluster d'énergie solaire a été lancé à la fin du mois de mai dernier à Alger par un noyau de PME évoluant dans le secteur des énergies renouvelables avec la collaboration du ministère de l'Industrie et des Mines. Ce cluster regroupera 16 entités, permettant la mutualisation d'entreprises d'une même filière faisant partie d'une chaîne d'activités qui se complètent et liées entre elles par des opérations d'achat et de vente. Il s'agit de la mise en place du 4ème cluster industriel après ceux des boissons, de la mécanique de précision et de l'économie numérique déjà en activité. Un cluster est l'ensemble des activités complémentaires qui concourent, de l'amont à l'aval, à la réalisation d'un produit fini, relevant que la faiblesse de l'industrie d'un pays est corrélée au manque de solidarité entre les entreprises d'une même chaîne de valeur. Par ailleurs, deux autres clusters étaient en cours de création qui sont ceux de plasturgie et dattes. La création d'un cluster énergie solaire est le moyen le plus approprié pour lancer, dans des délais courts, des rencontres professionnelles et opérationnelles pour un examen de toutes les propositions et de toutes les initiatives permettant la mise au point et le renforcement d'un programme industriel puissant et diversifié, dédié à la réussite du programme national des énergies renouvelables. Au mois d'Août dernier, une centaine de familles nomades et semi nomades des parcs culturels de l'Ahaggar et du Tassili N'Ajjer ont bénéficié d'une centaine de kits solaires récemment installés par la direction du projet des parcs culturels algériens (Ppca). Un lot de 88 kits solaires mobiles, alimentant les foyers et les équipements de surveillance des parcs, ainsi que 15 pompes solaires pour les puits de parcours ont été installés dans le cadre du "projet conservation de la biodiversité d'intérêt mondial et utilisation durable des services écosystémiques" dans les parcs culturels en Algérie. Ce programme qui en est à sa deuxième phase (2014-2019) développe des mécanismes de gestion collaborative des ressources, en impliquant les populations locales et les directions des deux parcs culturels, dans le but développer la recherche dans le domaine des énergies solaires, explique le directeur du projet. Il ne reste donc plus que de définir les formes possibles de mobilisation des ressources humaines, matérielles et financières nationales pour la réussite des projets des énergies renouvelables (ENR) lancés par le pays et de soumettre aux pouvoirs publics ^des propositions efficientes, consensuelles et les plus opérationnelles quant à la promotion et à la protection des industries ENR.