Pour que le secteur de la formation professionnelle puisse faire face à la pénurie constatée en la main-d'œuvre qualifiée, notamment dans les domaines de bâtiment, travaux publics et autres, l'urgence de la refonte du secteur pour répondre aux réalités économiques et sociales de l'Algérie s'impose de jour en jour. C'est dans ce cadre que la tutelle prévoit de soumettre au gouvernement un projet portant sur un pré-salaire sous forme d'une bourse d'étude en faveur des stagiaires des formations relatives aux métiers exigés par le marché. Cette annonce faite, hier, par le représentant du ministère de la Formation professionnelle, en marge de la conférence nationale sur la politique sectorielle de prise en charge de la jeunesse, qui se déroule depuis samedi à Alger. Dans ce cadre, le DG de l'Institut algérien de management d'Alger n'a pas manqué de souligner l'importance de la formation de nouveaux profils, la qualité d'enseignement et la maîtrise des nouvelles technologies en réformant les programmes et en s'ouvrant sur le monde des entreprises. C'est ainsi que le constat est fait sur la réalité de la formation professionnelle qui n'arrive pas à former en fonction des profils et métiers exigés par le marché de l'emploi. C'est pourquoi, il y a recours à la main –d'oeuvre étrangère puisque les entreprises ne trouvent pas facilement une main-d'œuvre locale qualifiée, alors que les instituts de la formation professionnelle forme d'une manière ou d'une autre des jeunes pour être ensuite en chômage. Il est plus urgent que jamais de répondre aux besoins du marché de l'emploi qui sont de plus en plus exigeants et sophistiqués en termes de qualification et d'adaptation aux fluctuations du marché. Il y a lieu de souligner que l'Algérie a connu le phénomène des instituts privés de formation qui adaptent leurs programmes aux demandes du marché mais ce n'est toujours pas un accès facile pour les stagiaires issus de la classe moyenne, vu leur cherté. Il est à rappeler dans ce cadre que le chef de l'Etat avait souligné dans son message envoyé à cette occasion que «l'Etat consent annuellement des moyens financiers très importants pour assurer la formation de centaines de milliers de jeunes, mais ces investissements ne sont pas suffisamment rentabilisés dans la mesure où le marché du travail continue de présenter une situation paradoxale d'un côté avec des diplômés au chômage, et de l'autre des secteurs d'activité confrontés à une pénurie de main-d'œuvre qualifiée dans les métiers où les besoins d'emploi sont importants».Par ailleurs, une convention de partenariat relative à la promotion du dispositif du micro-crédit a été signée, dimanche à Alger, entre le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels et celui de la Solidarité nationale. Le document a été paraphé, en marge des travaux de la conférence nationale sur la politique sectorielle de la prise en charge de la jeunesse, par MM. El Hadi Khaldi et Djamel Ould Abbès, respectivement ministres de la Formation et de l'Enseignement professionnels et de la Solidarité nationale. Cette convention s'inscrit dans le cadre du développement social qui a pour finalité de promouvoir les capacités des citoyens à se prendre en charge pour atteindre un niveau de vie digne et disposer d'un emploi durable. L'objectif principal du document signé est de “définir les conditions et modalités de partenariat” entre les deux ministères relatifs à la promotion du micro-crédit au sein des établissements de la formation et de l'enseignement professionnels. Le ministère de la Solidarité nationale s'engage, en vertu de cette convention, à animer régulièrement des journées portes ouvertes sur le dispositif du micro-crédit dans un des établissements relevant du secteur de la formation professionnelle, à soutenir, conseiller et accompagner les promoteurs de projets issus de la formation professionnelle, à organiser en parallèle, des salons d'expositions et à prendre en charge l'initiation des cent meilleurs diplômés aux techniques de création et de gestion d'une microentreprise. M. Ould Abbès a expliqué à la presse que cette convention comprend, outre le micro-crédit, le volet d'attribution de locaux, soulignant qu'actuellement 154.000 locaux sont en cours de réalisation, dont 90.000 sont fin prêts et seront au service des jeunes porteurs de projets de micro-entreprises par un système de location-vente sur une durée de 5 ans. Il a ajouté que son département ministériel est prêt à subventionner et former 50.000 micro-entreprises, indiquant, par ailleurs, que dans le cadre de la convention signée, les meilleurs lauréats de chaque spécialité seront pris en charge pour être sensibilisés dans les techniques de gestion d'entreprise et accompagnés dans leur projet, “car la technicité est nécessaire pour gérer une entreprise”, a relevé M. Ould Abbès. Des cellules, chargées de sensibiliser et d'apporter des conseils sur la gestion des microentreprises aux stagiaires et leur assurer une formation technique et pédagogique, seront mises en place au niveau de chaque établissement de formation professionnelle pour toutes les spécialités enseignées, a-t-il assuré.