Quelques milliers de personnes représentant les associations espagnoles solidaires avec le peuple sahraoui et des membres de la communauté sahraouie résidents en Espagne ont manifesté, samedi, à Madrid pour exiger l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental dans les plus brefs délais. De l'avenue Atocha au centre de Madrid en se dirigeant vers la place emblématique de la capitale espagnole Puerta del sol, les manifestants brandissant des drapeaux sahraouis, des banderoles dans lesquelles sont écrit des slogans demandant la paix pour le peuple sahraoui, le droit à l'autodétermination et la justice et le respect des droits de l'Homme dans les territoires sahraouis occupés", ont également scandé "la paix et la liberté pour le peuple sahraoui", "le Maroc coupable et l'Espagne responsable", où sont les droits de l'homme ?" et bien d'autres slogans mis en avant dans cette manifestation organisée chaque année à Madrid, pour dénoncer les accords tripartites de Madrid du 14 novembre 1975 par le biais desquels l'Espagne a cédé le territoire sahraoui au Maroc et à la Mauritanie. Venus en milliers de toutes les villes espagnoles, les manifestants de tous âges ont mis en avant au cours de cette manifestation, les souffrances endurées par le peuple sahraoui suite à ces accords qui ont permis au Maroc d'envahir et d'occuper illégalement le territoire sahraoui depuis 1975. Cette nouvelle manifestation se veut non seulement être un moyen de donner plus de visibilité à la cause sahraouie selon ses promoteurs en l'occurrence la Coordination espagnole de solidarité avec le Sahara occidental (Ceas-Sahara), mais également une opportunité de lancer un appel de sensibilisation à l'opinion public international pour les alerter sur la situation actuelle de la population sahraouie qui vit dépendante des aides humanitaires internationales. Les promoteurs de cette manifestation placée cette année sous les thèmes "l'ONU doit imposer au Maroc le respect des résolutions internationales, le respect des droits de l'Homme et la tenue d'un référendum .. maintenant", rappellent dans leur manifeste que depuis plus de 40 ans, le peuple sahraoui maintient une résistance persévérante contre l'occupation illégale de sa terre par le Maroc. "La lutte du peuple sahraoui est basée sur une volonté ferme et déterminée pour le recouvrement de la liberté afin de pouvoir construire un avenir en paix dont les piliers sont la coexistence et la démocratie", ont-ils dit . Les manifestants parmi lesquels, des députés de certains partis espagnols, à l'instar de l'eurodéputée Paloma Lopez de la Gauche unie espagnole, le député Diego Canamero de Podemos ou encore Eric Bataller de Compromis, ont saisi cette occasion pour rappeler la responsabilité de l'Etat espagnol dans la situation de ce peuple et ce territoire qui attend toujours d'être décolonisé. "L'Espagne est toujours la puissance administrante du territoire sahraoui et c'est l'Espagne qui a failli à son devoir en ne terminant pas le processus de décolonisation pire encore, elle a eu recours à l'accord tripartite illégal qui a facilité l'occupation du Sahara occidental", ont-ils souligné avant de préciser que "ces accords sont nuls conformément au droit international et par conséquent, l'Etat espagnol demeure le pouvoir responsable du territoire sahraoui selon les Nations Unies". Dans leur communiqué final, les manifestants ont souligné que la "violation du droit à l'autodétermination au Sahara occidental, a non seulement jeté le peuple sahraoui dans un drame mais il continue encore de subir ses conséquences au quotidien et cause une instabilité à toute la région nord africaine". Les promoteurs de la manifestation ont également invité "l'Etat espagnol à changer sa politique concernant le Sahara occidental et de jouer un rôle plus actif dans la recherche d'une solution urgente, juste et définitive devant aboutir à l'application du plan de paix par le biais d'un référendum sur l'autodétermination reconnu dans toutes les résolutions des Nations unies". "Nous demandons aussi que l'Etat espagnol répare les dommages causés par l'abandon du territoire sahraoui et cesse de soutenir le Maroc dans son occupation, et son pillage des ressources naturelles appartenant au peuple sahraoui", ont-ils indiqué. Une grande partie de la responsabilité incombe aussi aux membres du Conseil de sécurité notamment la France, disent les manifestants qui soulignent par ailleurs dans leur manifeste que "la neutralité n'existe pas lors de l'application du droit international. Celui qui ne soutient pas sa conformité soutient sa violation". Les activistes sahraouis ainsi que les représentants des différents partis politiques présents lors de cette manifestation ont tous demandé la libération des prisonniers politiques détenus injustement et illégalement dans les prisons marocaines et appelé au respect de l'Arrêt de la cour de justice européenne (CJUE) qui exclut de l'accord UE-Maroc, l'exploitation des ressources naturelles sahraouies.