Photo : Slimene SA. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté hier à Madrid pour la liberté et l'indépendance du peuple sahraoui ainsi que pour la fin des violations des droits de l'homme perpétrées par le Maroc contre la population civile dans les territoires sahraouis occupés. La manifestation, à laquelle avaient appelé la Coordination espagnole des associations solidaires avec le peuple sahraoui (CEAS) et plusieurs collectifs soutenant la juste cause sahraouie, a été marquée par la présence de dirigeants et représentants de partis politiques, des syndicats et du monde de la culture. La marche, qui s'est ébranlée de la place d'Atocha jusqu'à l'emblématique Puerta del Sol, a drainé de nombreux Sahraouis venus de plusieurs régions d'Espagne, ainsi que des responsables politiques comme Rosa Diez de l'Union Progrès et Démocratie (UPD), ou Pedro Zerolo, le secrétaire chargé des mouvements sociaux et des relations avec les ONG, au sein du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE-au pouvoir). Pendant tout le parcours, les manifestants n'ont cessé de scander des slogans comme «Maroc coupable, Espagne responsable», «Contre la violation des droits de l'homme» ou encore «Liberté pour tous les prisonniers sahraouis» et ce, au milieu d'une forêt de drapeaux de la République arabe sahraouie démocratique et de pancartes appelant au respect des droits de l'homme et l'autodétermination au Sahara occidental. Le responsable socialiste, Zerolo, a déclaré à la presse que le «peuple sahraoui souffre depuis plusieurs années et il est temps de trouver, par tous les moyens, une solution juste et durable dans le cadre des résolutions de l'ONU, devant respecter le principe de l'autodétermination du peuple sahraoui». La leader de l'UPD, Rosa Diez, dont le parti soutien le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, a affirmé quant à elle que «tous les Espagnols doivent défendre la juste cause de ce peuple», toute en qualifiant «d'indécente» la position du président du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, qu'elle accuse de s'être «allié avec le plus fort, le Maroc, qui a des intérêts d'occupation et de privation des libertés des Sahraouis». Cette marche est venue dénoncer également le 34e anniversaire de la signature des accords tripartites de Madrid (14 novembre 1975), à travers lesquels l'Espagne a cédé le Sahara occidental, alors colonie espagnole, au Maroc et à la Mauritanie. Dans un manifeste lu à la fin de la marche, les manifestants ont demandé au gouvernement espagnol de «faire face à sa responsabilité historique et à la dette morale qu'il a vis-à-vis du peuple sahraoui et impulser un processus devant lui permettre d'exercer son droit à l'autodétermination, ce qui contribuera à une paix juste et durable, ainsi qu'à la stabilité dans la région du Maghreb». «L'Etat espagnol, encore ancienne puissance coloniale administrante du territoire, selon le droit international et appelé à assurer la présidence tournante de l'UE, doit renforcer son rôle dans le règlement du conflit (à) en impulsant toutes ses capacités en coordination avec la nouvelle administration américaine, et s'impliquer davantage dans la recherche d'une solution juste et définitive» au Sahara occidental, souligne le texte.