Le mémorandum d'une année entre la Sonatrach et Gazprom qui a expiré en août dernier, aurait pu être renouvelé si la compagnie russe en avait exprimé le désir, a révélé hier à Moscou le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil. Dans un entretien à l'APS, en marge de la visite officielle du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, en Russie, M. Khelil a précisé que la durée du mémorandum, définie par les parties algérienne et russe, “a expiré sans qu'aucune partie n'ait demandé qu'elle soit renouvelée”, ajoutant que si cela avait été fait, “il aurait été renouvelé sans aucun problème”. Le ministre a clairement indiqué que la compagnie algérienne Sonatrach veut “avoir des activités en Russie” au même titre que les sociétés russes qui ont des investissements “très rentables” en Algérie. Selon lui, “des sociétés russes ont eu plus de 500 millions de dollars de contrats pour la construction d'oléoducs et de gazoducs” en Algérie. Le ministre a ajouté que ces sociétés, dont Rosneft, “ont aussi investi en Algérie 60 millions de dollars et ont déjà découvert deux gisements de pétrole qui vont produire plus de 60.000 barils/jour en 2011, ce qui est un investissement très rentable”. Le ministre a rappelé dans ce contexte qu'actuellement, en Algérie, “tout se fait par des appels d'offres”. “Il y a plusieurs sociétés russes qui ont participé à des appels d'offres en Algérie, certaines ont remporté des marchés, alors que d'autres, comme Loukos, qui a participé (sans succès) à cinq appels d'offres, n'ont pas pu être plus compétitives que les autres compagnies” en course, a indiqué M. Khelil. L'Algérie “a un système ouvert, transparent et compétitif, où les règles du jeu sont très claires”, a-t-il encore affirmé. Face à cette présence des compagnies russes en Algérie, le ministre a déploré l'absence de compagnies algériennes dans le secteur de l'énergie russe. “A ma connaissance, il n'y a pas encore de sociétés algériennes qui travaillent en Russie” dans le secteur de l'énergie, a-t-il indiqué. Les parties algérienne et russe “ont essayé, ensemble, d'identifier des projets” en Russie, a souligné M. Khelil, précisant qu' “aucun (des projets) n'a encore été identifié et nous continuons à y travailler”. Il a cependant affirmé que “nous essayons de faire en sorte que les compagnies algériennes, notamment Sonatrach, puissent aussi avoir des activités en Russie”. Concernant la coopération algéro-russe dans le domaine de l'énergie électrique d'origine nucléaire, le ministre a mis l'accent sur les besoins de l'Algérie en matière de formation. “L'année dernière, nous avons signé un mémorandum englobant la question du nucléaire avec le ministère russe de l'Energie et une délégation russe devrait se rendre en Algérie d'ici à fin mars”, a-t-il relevé. Concrètement, M. Khelil a dit que l'Algérie “attend de cette coopération avec la Russie ce dont elle attend des autres pays : la formation, les échanges d'expériences, la recherche et développement, la possibilité de faire des unités électronucléaires dans le cadre d'un appel d'offres international, l'exploitation de l'uranium et surtout une coopération dans le domaine de la sûreté et de la sécurité”. Il a rappelé que l'Algérie “n'a pas encore de centrales nucléaires, mais seulement deux petits réacteurs de recherche”. Des centrales nucléaires, “ça coûte très cher et il faut les planifier”, a-t-il souligné, ajoutant en conclusion qu'il fallait d'abord avoir des ressources humaines pour le faire, “chose que nous n'avons pas encore”.