Dépassant le cadre d'une simple journée d'information et d'orientation agricole, les professionnels de la filière de la tomate industrielle des wilayas de Skikda, Annaba, El Tarf et Guelma s'accordent à dire qu'il est temps de mettre sur rail un pôle régional compétitif. Pour ce faire, une remise à niveau des producteurs de tomate est indispensable. C'est au niveau de l'amphithéâtre de l'institut technologique moyen agricole (ITMA) de la ville de Guelma que s'est tenue, avant-hier, à l'initiative du transformateur de tomate industrielle CAB Benamor- Guelma, sponsorisée par la société Syngenta, leader mondial de l'agro-industrie et de la protection des cultures, une journée d'information et d'orientation agricole, regroupant des producteurs de tomate, représentants des Chambres d'agriculture (CAW) et des fonctionnaires des services agricoles des wilaya de Skikda, Annaba, El Tarf et Guelma. Ont pris part également à cette journée des délégués régionaux de sociétés de fertilisants et produits phytosanitaires. En effet, dans son exposé, le responsable de la cellule agronomique, chargé du suivi de la station expérimentale variétale de tomate CAB-Benamor, mettra en exergue l'importance de l'analyse physicochimique des parcelles de terre avant qu'elles ne soient ensemencées. Il a été également question du suivi rigoureux de l'itinéraire technique du plan de culture de la tomate. Faire les bons choix des semences hybrides, ainsi que l'utilisation des produits phytosanitaires et intrants en temps adéquat est, nous dit-on, des conditions sine qua non pour optimiser le rendement des producteurs de tomate, et par conséquent, la pérennité du transformateur. « Dans le cas où l'ensemble des recommandations n'est pas observé à la lettre c'est le potentiel génétique de la plante qui est directement touché », dira l'orateur. Et d'ajouter : « Il faut bannir la charrue à disque de vos champs car elle crée une semelle de labour, et par conséquent, lorsque vous arrosez votre parcelle, elle est inondée sans que les racines ne soient touchées, mais encore faut-il impérativement régler les buses de vos asperseurs lors des traitements phytosanitaires ». Dans ce dernier contexte, le délégué de Syngenta mettra l'accent sur l'importance du choix des produits phytosanitaires à un stade donné de la maladie, qu'elle soit fongique, virale ou bactérienne. Mais dans tous les cas de figure, la prévention reste le meilleur moyen de protéger un champ de tomate vulnérable, en adoptant précocement des produits phytosanitaires de contact qui recouvrent la plante pour la rendre imperméable aux attaques des maladies. « Néanmoins, d'autres produits existent, dira-t-il ; ils sont pénétrants, translaminaires ou systémiques, faudrait-il encore que le producteur sache diagnostiquer la maladie à temps ». En marge de cette journée, nous n'avons pas manqué de questionner quelques producteurs de tomate industrielle de la région de Azzaba (wilaya de Skikda) et Boucheggouf (wilaya de Guelma) sur les problèmes techniques qu'ils rencontrent sur champ. Ils sont unanimes : ils font de mauvais rendements et mélangent, sans connaissance, les produits phytosanitaires. Quoi qu'il en soit, les acteurs désireux de créer un pôle régional de la tomate industrielle semblent vouloir partir sur des bases solides. Tous les ingrédients de l'émergence existent bel et bien, il y va de la survie du secteur.